Culture
Colorées et aériennes, engagées et poétiques, les expositions de la rentrée invitent à la réflexion et à l’évasion.
• Dernier envol avant clôture, Paris. La Maison rouge fermera définitivement ses portes le 28 octobre. L’aventure de dix-huit ans se clôt sur un envol, thème de l’ultime exposition. Gustav Mesmer fixe des ressorts à ses chaussures, Rebecca Horn se pare d’éventails de plumes, Urs Lüthi médite sur son tapis volant, Panamarenko fabrique de poétiques engins à propulsion, et Karl Hans Janke imagine d’improbables vaisseaux spatiaux. Installations, films, documents, peintures, dessins et sculptures : plus de 150 artistes rejoignent le rêve icarien de tutoyer les astres et de bâtir des utopies, au risque de se briser les ailes. L’Envol, La Maison rouge, jusqu’au 28 octobre. www.lamaisonrouge.org
• Dans l’oeil de Tom, Monaco. Avec Roy Lichtenstein et Andy Warhol, Tom Wesselmann fait parti du trio emblématique du pop art, qui a réintroduit la figuration en peinture et intégré les codes de la publicité et de la BD. Tom Wesselmann ajoute une touche d’érotisme, déclinant à coups de couleurs chair ou rouge carmin la bouche, le sexe, les cuisses, les seins, réduisant le corps de ses Great American Nudes à des formes planes, simplifiées mais suggestives. Ce sont ces blasons féminins que l’exposition met en lumière, avec un titre éloquent : la promesse du bonheur. Tom Wesselmann. La Promesse du bonheur, Villa Paloma, Nouveau Musée national de Monaco, jusqu’au 6 janvier. www.nmnm.mc
• Ai Weiwei fait cap au sud, Marseille. Quel rapport entre une assiette en porcelaine chinoise et un pot de chambre de Sarreguemines ? Demandez à Ai Weiwei, invité du Mucem, à Marseille. L’artiste chinois aux mille visages – photographe, architecte, sculpteur, performeur, cinéaste, activiste sur les réseaux sociaux… – met en parallèle 50 de ses œuvres avec des objets des collections du Mucem. Au passage, il crée un savon de Marseille monumental, frappé des articles de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. En bord de Méditerranée, où disparaissent tragiquement tant de migrants, il fallait bien qu’Ai Weiwei crée quelques remous… Ai Weiwei. Fan-Tan, Mucem, jusqu’au 12 novembre. www.mucem.org
• Yves Klein, seigneur de Blenheim Palace, Woodstock. Yves Klein à Woodstock ? Oui, mais le Woodstock anglais, dans le très chic comté de l’Oxfordshire. Le palais de Blenheim, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, accueille l’une des rétrospectives les plus importantes de l’artiste en Grande-Bretagne. Les marbres antiques du palais dialoguent avec sa Vénus de Milo de plâtre repeinte en International Klein Blue (IKB), ses empreintes de corps de femmes nues à même la toile et ses monochromes qui poussent jusqu’au vertige l’expérience de la couleur pure. Winston Churchill, qui est né dans cette demeure seigneuriale, n’a toujours pas porté plainte… Yves Klein, palais de Blenheim, jusqu’au 7 octobre. www.blenheimpalace.com
• Maître du vent, Luxembourg. La Caravane du vent, de Susumu Shingu, fait étape au Mudam. Cet ensemble de 21 sculptures animées, qui parcourt tous les musées depuis vingt ans, déploie ses ailes vibratiles dans le parc Dräi Eechelen. Une quinzaine d’autres œuvres du « maître du vent » s’animent au moindre mouvement d’air et rompent avec les lignes claires du musée dessiné par Ieoh Ming Pei. A jouer avec les éléments premiers tels que la brise ou l’eau, à concilier dynamique et apesanteur, Susumu Shingu réconcilie les hommes avec la nature et redonne du souffle à l’art contemporain, qui en manque bien souvent. Susumu Shingu, Spaceship, Mudam, jusqu’au 6 janvier. www.mudam.lu
Lire aussi
Diaporama : Sebastian Copeland, une expo photo glaçante au Jardin du Luxembourg
The Good Exhibition : Au MoMA, les utopies architecturales de Bodys Isek Kingelez
The Good Exhibition : Un avant-goût du futur au Victoria & Albert Museum