Culture
Artistes reconnaissables au premier coup d’œil ou valeurs montantes, les expositions de cette rentrée présentent un joli panorama de l’art contemporain.
Haring et Basquiat, et vice versa, Melbourne. Keith Haring et Jean-Michel Basquiat sont deux icônes de l’art contemporain new‑yorkais, tous deux morts jeunes. Leur style ainsi que les motifs récurrents de leurs peintures et graffitis sont immédiatement reconnaissables : la couronne et les têtes primitives chez Basquiat, le « bébé radieux » et les « personnages dansants » chez Haring. Tous deux encore ont œuvré dans la rue puis dans les galeries, transmettant des messages sociaux et politiques forts. Le musée des Beaux-Arts de Victoria revient sur leur carrière tragiquement courte mais prolifique. On découvre plus de 200 pièces – œuvres créées dans des espaces publics, peintures, sculptures, objets, dessins, photos… De quoi mesurer à quel point leur production continue d’influencer la culture visuelle et populaire contemporaine. Keith Haring / Jean-Michel Basquiat. Crossing Lines, National Gallery of Victoria, jusqu’au 13 avril. www.ngv.vic.gov.au
Zoom sur le quotidien
L’artiste qui monte, New York. Comme Kehinde Wiley, l’auteur du fameux portrait pop de Barack Obama, Jordan Casteel est une peintre afro-américaine qui met en lumière sa communauté. Dans leur salon, au café ou au coin d’une rue, elle fait poser d’anciens camarades de Yale, où elle a obtenu une maîtrise en arts… Chacune de ses toiles offre une tranche de vie avec le caractère informel d’une photographie et la profondeur d’un portrait qui saisirait à la fois les caractéristiques psychologiques et sociales. Il lui arrive même, comme dans les « peintures du métro », de zoomer sur les gestes quotidiens qu’elle observe dans les rames. Le choix des postures et des regards, l’audace et la dynamique des couleurs font de l’œuvre de cette artiste de 30 ans l’une des révélations de la jeune scène américaine. Jordan Casteel : Within Reach, New Museum, jusqu’au 24 mai. www.newmuseum.org
Paysages
Hop ! hop !… Hopper !, Bâle. Perçu comme le peintre de la vie moderne américaine et du spleen existentiel par excellence, Edward Hopper est aussi l’un des artistes qui a le mieux exprimé la relation entre l’homme et la nature. L’exposition, qui réunit des aquarelles et des peintures des années 1910 aux années 1960, met l’accent sur ses paysages, souvent moins valorisés dans les expositions qui lui sont consacrées. Les vues de bords de mer montrent des maisons en bord de falaises, des phares, des voiliers… Les peintures des grands espaces américains convoquent des stations-service, des motels, des granges abandonnées en bord de voie ferrée. La palette chromatique veloutée, le jeu dramatique autour des ombres et des lumières… Tout porte à une forme de paysage intérieur où la solitude de l’homme s’exprime sans même qu’il ait besoin d’être présent à l’image. Edward Hopper, fondation Beyeler, jusqu’au 17 mai. www.fondationbeyeler.ch
Christo, c’est emballant, Paris. Alors qu’en septembre Christo empaquettera l’Arc de triomphe avec 25 000 m² de tissu recyclable en propylène argent bleuté et 7 000 m de corde rouge, l’expo du Centre Pompidou retrace la période parisienne (de 1958 à 1964) de l’artiste et son épouse, Jeanne Claude. C’est durant ces années que le duo commence à empaqueter les objets du quotidien et à réaliser des actions dans l’espace public. Une première partie présente un ensemble d’œuvres d’atelier. La seconde partie s’intéresse au projet du Pont‑Neuf, empaqueté en 1985. Christo et Jeanne Claude. Paris !, Centre Pompidou, du 18 mars au 15 juin. www.centrepompidou.fr
Un regard sur la scène française
La foire de l’art, Paris. Avec 150 exposants de 20 pays et plus de 1 000 artistes représentés, Art Paris s’impose au printemps comme le pendant de la Fiac à l’automne. La foire promeut cependant davantage la découverte ou la redécouverte, s’appuyant sur une grande diversité géographique et un focus sur une scène spécifique. La péninsule Ibérique est à l’honneur cette année : un véritable printemps de l’art souffle sur les villes de Barcelone, Lisbonne, Madrid et Porto. Depuis 2018, la foire met aussi en lumière la scène française en associant le regard d’un commissaire d’exposition – Gaël Charbau – à la sélection d’une vingtaine de projets d’artistes français proposés par les galeries. Art Paris, Grand Palais, du 2 au 5 avril. www.artparis.com
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