Culture
Des tours, encore des tours, des musées, un projet controversé et un semblant de parité : de Londres à Singapour, en passant par Shanghai, tour du monde de l’actualité architecturale.
Chaque numéro de The Good Life est l’occasion de revenir sur les infos qui ont bousculé le monde de l’ architecture récemment : du pavillon Serpentine au musée du design écossais en passant par EuropaCity, l’un des projets les plus controversés du moment.
The Good Architecture :
Woman power. Chaque année, à Londres, la Serpentine Gallery confie la création d’un pavillon éphémère à un architecte dans les jardins de Kensington. Toujours des hommes (ou presque), toujours des stars. Pour son édition 2018, l’institution britannique « prend enfin des risques »… C’est Frida Escobedo (1979), Mexicaine inconnue du grand public mais aussi de la profession, qui s’attelle à la tâche. Le temps, la lumière, l’eau, la géométrie et l’utilisation innovante de matériaux ordinaires sont au cœur de la proposition poétique qu’elle a imaginée pour ce 18e pavillon d’été. L’occasion de découvrir le travail de cette architecte qui va assurément faire parler d’elle. Ouverture le 15 juin.
EuropaCity. Alors que les critiques envers le projet EuropaCity se multiplient, certains rêvant d’un remake de Notre-Dame-des-Landes, la société Alliages & Territoires, chargée de cette opération XXL, feint de les ignorer et continue sur sa lancée. En février, elle a annoncé les lauréats du « plus grand concours d’architecture d’initiative privée jamais lancé en France ». Cinq hôtels (Franklin Azzi, AAVP Architecture…), un centre culturel (UNStudio), un cirque contemporain (Clément Blanchet), une salle de concerts (Hérault Arnod) sont autant de projets pour redorer le blason de ce programme controversé, qui prévoit de mixer commerces et loisirs au milieu des champs, dans le Triangle de Gonesse.
Camaïeu de vert à Singapour. Attelage inédit entre Carlo Ratti (CRA) et Bjarke Ingels (BIG), qui ont uni leurs talents pour réaliser une tour de bureaux de 280 m. A Singapour, au cœur du District Central Business, le bâtiment de 93 000 m² mêle architecture contemporaine et végétation tropicale dans cette ville qui a fait de l’écologie son fer de lance. Pour le compte de CapitaLand, puissant promoteur asiatique, les architectes convoquent la nature. Tout en verticalité, l’enveloppe juxtapose des éléments qui s’écartent par endroits pour laisser passer des oasis de verdure ponctuant l’édifice. Au pied de la tour, un espace ouvert au public de 19 m de hauteur promet événements communautaires et installations artistiques temporaires en marge de la vie de bureau. La livraison est attendue en 2021.
Toujours plus de David Chipperfield. En attendant le prix Pritzker, équivalent du Nobel d’architecture, qui lui échappe chaque année, l’architecte n’a pas le temps de s’ennuyer. Emmanuel Macron a confirmé en janvier l’ouverture d’un Centre Pompidou Shanghai en 2019 conçu par le Britannique. A Londres, celui-ci est chargé de l’aménagement de nouveaux espaces dans la Royal Academy of Arts, dont l’inauguration aura lieu le 19 mai prochain. Enfin, à Hambourg, il vient d’être désigné pour bâtir l’Elbtower, une tour de 233 m qui deviendra le point culminant de la ville vers 2025.
L’Afrique à l’honneur. Depuis quinze ans, Rolex mène un programme philanthropique dans plusieurs disciplines artistiques, dont l’architecture. Baptisé Mentor & Protégé, il offre à des personnalités confirmées de travailler avec de jeunes talents lors d’une collaboration inscrite dans la durée. Pour 2018-2019, l’horloger suisse a fait appel à David Adjaye. L’architecte britannique, auteur du musée national de l’Histoire et de la Culture afro-américaine, à Washington, a choisi de travailler avec Mariam Kamara, Nigérienne engagée dans la promotion de l’architecture africaine, qui a créé Atelier Masomi.
Made in Japan. Le 15 septembre prochain, le Victoria & Albert Museum inaugurera sa première antenne hors de Londres. A Dundee, au nord-est de l’Ecosse, Kengo Kuma a imaginé, au bord du Tay, un bâtiment destiné à célébrer la crème du design écossais, de Charles Rennie Mackintosh à Bill Gibb, et à encourager les talents de la scène actuelle. La star japonaise a eu recours, pour ce faire, à une architecture aux accents brutalistes.