Culture
La création industrielle prend l’air de l’art entre une rétrospective majeure et des expositions atypiques.
Vienne
De Bordeaux à Milan, Nathalie Du Pasquier s’est fait un nom sous l’égide de Memphis, le groupe anticonventionnel de design et d’architecture qu’elle a cofondé à l’âge de 23 ans avec Ettore Sottsass. Depuis 1987, elle se concentre sur la peinture. Ses motifs géométriques sont devenus emblématiques de l’esthétique des années 80, au point d’attirer de nouveau l’attention. Dans son atelier milanais, le développement de sa pratique picturale l’a amenée à constituer une œuvre généreuse privilégiant l’abstraction et la nature morte dans un élan fun et décomplexé. C’est cette touche qu’on retrouve dans cette exposition jouant sur la notion d’espace domestique.
Nathalie Du Pasquier. Big Objects Not Always Silent, Kunsthalle Wien, jusqu’au 13 novembre. www.kunsthallewien.at
Paris
Roger Tallon (1929-2011) a fait don de ses archives aux Arts décoratifs, ce qui permet au musée de retracer la trajectoire du designer français, depuis le téléviseur portable Téléavia P111 (1963) aux trains Corail, TGV Duplex, TGV Atlantique, et jusqu’à l’Eurostar, soit des années 70 à 1994. Ces fondamentaux du design industriel se retrouvent également à la racine
de produits édités, comme l’escalier hélicoïdal M400 et les chaises de la série Module 400 (1966), mais aussi dans le graphisme de la revue Art Press, restée intacte.
Roger Tallon. Le Design en mouvement, musée des Arts décoratifs, du 8 septembre au 8 janvier. www.lesartdecoratifs.fr
Weil am Rhein
Aujourd’hui classiques, le fauteuil aux formes outrageusement sexuées surnommé La Mamma (1969), de Gaetano Pesce, et la table au strict quadrillage noir dite Quaderna (1970), de l’agence d’architecture Superstudio, sont pourtant entrés dans l’histoire du design auréolés d’une portée critique à propos de la condition de la femme et de la société de consommation. Ils symbolisent le genre canonisé du radical design, ou le design critique et contestataire né à la fin des années 60, en Italie, en réaction – par la dérision – à la société de consommation. Une époque sur laquelle revient le Vitra Design Museum avec une collection qui apporte un bel éclairage sur ce mouvement engagé.
Radical Design, Vitra Design Museum, jusqu’au 17 novembre. www.design-museum.de
Ile de Vassivière
100 expositions, 300 artistes internationaux, 1 500 œuvres exposées et 65 sculptures d’art public : la programmation du Centre d’art de Vassivière (isolé sur l’île du même nom, au milieu d’un lac du Limousin) croise son architecture mythique signée Aldo Rossi et Xavier Fabre (1988-1991), à la pratique d’une dizaine d’artistes coutumiers à traiter de l’architecture : entre performance et abstraction géométrique pour Karina Bisch et Nicolas Chardon, entre aquarelle et sculpture chez Ernesto Sartori et Sarah Tritz. Une exposition ludique et expérimentale, au cœur de la nature.
Oublier l’architecture : vingt-cinq ans d’architecture à Vassivière, Centre international d’art et du paysage, jusqu’au 6 novembre. www.ciapiledevassiviere.com
Anvers
L’œuvre du peintre et sculpteur belge Rik Wouters (1882-1916) est le point de départ de cette exposition originale qui met en regard l’art postimpressionniste de l’artiste (des portraits et des scènes domestiques intimes) avec des créations postmodernes signées Dirk Van Saene, Dries Van Noten, Bruno Pieters, Christian Wijnants, Walter Van Beirendonck, Veronique Branquinho, Martin Margiela, Jan-Jan Van Essche, Bless et Bernhard Willhelm.
Rik Wouters et l’utopie privée, MoMu, du 17 septembre au 26 février. www.momu.be
