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Pour clore son année de festivités en grande pompe, le LaM a choisi de frapper fort : une exposition rétrospective consacrée à Anselm Kiefer, 2023 - TGL
Pour clore son année de festivités en grande pompe, le LaM a choisi de frapper fort : une exposition rétrospective consacrée à Anselm Kiefer, 2023 - TGL
Marine Mimouni

The Good Culture // Art

Lille : une grande retrospective Anselm Kiefer s’installe au LaM

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Jusqu'au 3 mars 2024, le LaM dédie une retrospective à l'artiste plasticien Anselm Kiefer. Visite.

Pour clore son année de festivités en grande pompe, le LaM (Lille Métropole Musée d’art moderne), à Lille, a choisi de frapper fort : consacrer une exposition rétrospective à Anselm Kiefer, l’un des plasticiens les plus influents de sa génération.


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Qui est Anselm Kiefer ?

Für Martin Heidegger Todtnauberg (Pour Martin Heidegger Todtnauberg), 2010-2014, d’Anselm Kiefer.
Für Martin Heidegger Todtnauberg (Pour Martin Heidegger Todtnauberg), 2010-2014, d’Anselm Kiefer. Anselm Kiefer / Charles Duprat ­­

Né à Donaueschingen en 1945, l’artiste allemand grandit dans le champ de ruines d’une nation vaincue, dont les terribles actes des nazis sont peu à peu révélés au reste du monde. Un traumatisme qui le marquera à vie et qui, depuis les années 60, est un sujet récurrent de ses travaux sombres et texturés, comme hantés par un passé aux douleurs indicibles.

Ce n’est pourtant pas à ce corpus devenu iconique que s’intéresse l’exposition La Photographie au commencement, mais à 130 œuvres qui témoignent de son intérêt pour l’outil photographique. Anselm Kiefer utilise le principe chimique cher à Talbot comme un autre moyen d’aborder la révélation de l’image…

« Bereshit »

Bergkrtistall, Family Pictures, 2013-2017
Bergkrtistall, Family Pictures, 2013-2017 Anselm Kiefer / Georges Poncet

Loin du regard du grand public, il reconnaît aujourd’hui passer systématiquement par la photographie pour penser ses tableaux. Il y associe ensuite une grande connaissance de la littérature et de l’histoire allemande, auxquelles il fait référence sous forme de mythe, de lois géophysiques ou d’actes de destruction.

Ses émulsions argentiques explorent souvent les principes de techniques mixtes, qui mélangent des plantes (signes de la fragilité du vivant et d’espoir) au papier traité. On regarde alors d’un œil neuf le travail de cet homme qui s’est photographié dès 1969 dans divers lieux symboliques nazis, affublé de l’uniforme d’officier de la Wehrmacht de son père.

Sonennblumen, 1994-2012.
Sonennblumen, 1994-2012. Anselm Kiefer / Charles Duprat ­­

Contrairement à d’autres plasticiens, le geste de l’artiste n’est pas là pour choquer, mais pour proposer une introspection personnelle et collective. Premier livre de la Torah, la Genèse ouvre sur le terme hébreux « Bereshit », souvent traduit par « au commencement ».

Pour Kiefer, le début de la religion marque aussi la naissance d’une question profondément ancrée dans son travail : l’origine du Mal, qui prend tout son sens dans cette exposition.


Anselm Kiefer. La Photographie au commencement, au LaM, jusqu’au 3 mars 2024. Musee-lam.fr


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