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Alain Pons.
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The Good Business

Alain Pons, ou la sagesse d’un guide au sommet de Deloitte

The Good Business

Numéro deux mondial de Deloitte, leader des big four de l’audit et du conseil, numéro un de Deloitte France, ce manager sorti du rang garde les pieds sur terre et la tête froide.

« Quo non ascendet ? » (« jusqu’où ne montera-t-il pas ? ») La devise familiale des Fouquet pourrait s’appliquer à ce Français, né à Alger en 1958, qui a gravi, sans précipitation, mais avec une tranquille assurance, tous les échelons de la hiérarchie au sein du géant mondial de l’audit et du conseil. Arrivé chez Deloitte France comme stagiaire en 1980, il en est devenu associé en 1988 puis administrateur deux ans plus tard. « Chez Deloitte, la tradition veut que nos leaders soient sortis du rang et cooptés. Ainsi, tout individu qui entre chez nous a une chance – ou un risque ! – de se retrouver un jour au sommet. Certains ne se rappellent pas toujours qu’ils sont passés par la base. Moi, je ne l’oublie jamais », précise modestement Alain Pons, aujourd’hui deputy global CEO (c’est-à-dire numéro deux du groupe américain Deloitte Touche Tohmatsu Ltd. et président de Deloitte France), quand on évoque sa spectaculaire ascension.

Parcours

Directeur général adjoint Deloitte Touche Tohmatsu Ltd (depuis juin 2015).
Président de Deloitte France et Afrique francophone (depuis juin 2010).
• Membre du comité exécutif mondial de Deloitte Touche Tohmatsu Ltd (depuis 2007).
• Directeur mondial de l’audit Deloitte France (de juin 2007 à mai 2010).
• Directeur de l’audit France Deloitte (de 2000 à 2010).
• Vice-président du conseil d’administration Deloitte France (de 1992 à 2000).

Toucher la terre pour être plus fort

Alain Pons est l’antithèse de ces patrons d’un autre âge qui s’estiment de droit divin et s’enferment encore dans leur tour d’ivoire. Son bureau de président aux cloisons de verre est minuscule et jouxte ceux de ses collaborateurs, fussent-ils débutants. Et ce mélange s’accentuera encore, dès l’été 2017, dans le futur et somptueux siège de Deloitte, à la Défense, qui prendra ses quartiers dans l’impressionnante tour Majunga. « Non seulement c’est un patron légitime et qui connaît parfaitement le métier, mais il a su rester simple et accessible. Il déjeune souvent dans la même brasserie que nous, La Grange, qui se trouve juste en face de notre siège actuel, à Neuilly », confirme Antonin Saas, jeune manager au département audit de Londres.

La tour Majunga, située dans le quartier d’affaires de la Défense. Deloitte LTD. y a réservé cinq étages pour installer ses 3 500 collaborateurs. À terme, le cabinet en occupera dix-huit.
La tour Majunga, située dans le quartier d’affaires de la Défense. Deloitte LTD. y a réservé cinq étages pour installer ses 3 500 collaborateurs. À terme, le cabinet en occupera dix-huit. Takuji Sjhimmura

Le secret de la simplicité de ce patron, père de deux enfants, qui aime répéter qu’il faut « toucher la terre pour être fort », réside sans doute dans ses origines familiales. Fils d’un couple d’instituteurs pieds noirs d’Alger, « qui avaient des valeurs et des convictions chevillées au corps », il a notamment hérité de ces « hussards de la République » l’amour du travail bien fait et la certitude que l’éducation et la culture sont deux des clés de la progression sociale ou que seul le travail mène à la réussite. Entré voilà trente-six ans chez Deloitte comme stagiaire à la sortie de son école de commerce, Alain Pons assure qu’il ne s’est jamais ennuyé une seconde dans ce prestigieux cabinet d’audit ; sinon, il en serait parti aussitôt.

« Il faut se faire plaisir dans la vie. Or, je continue de m’amuser intellectuellement, car ce job offre un foisonnement de possibilités et une grande diversité d’expériences. Je rencontre des clients de toutes tailles, exerçant des métiers variés, que ce soit dans le domaine de la régulation, de la stratégie, du développement durable ou encore de la cybersécurité. Bref, on apprend plus ici en six mois qu’en six ans ailleurs ! La preuve : plus de 20 % de notre chiffre d’affaires est réalisé dans des métiers et dans des expertises que nous n’avions pas il y a cinq ans. » Ainsi ce patron passionné continue-t-il, malgré ses responsabilités stratégiques et ses incessants déplacements à l’étranger, de « servir » lui-même certains clients tels qu’EDF ou Vinci. Il a même tenu à développer les activités de son groupe sur le continent africain. De fait, il préside également aux destinées des dix-neuf filiales que compte le groupe Deloitte en Afrique francophone : Maroc, Tunisie, Côte d’Ivoire, Gabon, Sénégal, etc.

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