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Vue de la péninsule 2F1 au Terminal 2F à Paris-Charles de Gaulle.
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Aéroport Paris-Charles de Gaulle : du brutalisme au luxe à la française

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Souffrant d’une réputation mitigée, l’aéroport Paris-Charles de Gaulle célèbre son 50ème anniversaire. Une belle occasion de lui rendre justice !

A en croire les récents sondages internationaux, l’aéroport Paris-Charles de Gaulle a plutôt bonne cote. En 2024, l’organisme britannique Skytrax, une référence dans le secteur aéronautique, l’a même classé sixième dans son palmarès des meilleurs aéroports du monde. Son étude prend notamment en compte la facilité à s’enregistrer, la fluidité aux contrôles de sécurité, ainsi que la qualité et la variété de l’offre de restauration et de shopping. Il perd certes une place, mais reste en tête de liste des aéroports situés en dehors du continent asiatique, et de ce fait, le plus pratique et confortable d’Europe !


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Les 50 ans de l’aéroport Charles de Gaulle

Inauguré le 8 mars 1974, l’aéroport fête aujourd’hui ses 50 ans de carrière ! Telle une soucoupe volante, le terminal 1 a été le premier à sortir de terre, offrant à cette époque une capacité annuelle de 10 millions de passagers.

En 1976, il est relié à Paris par la ligne B du RER (Roissy-Rail à l’époque). Fort de son succès, l’aéroport Charles de Gaulle se voit agrandi d’un deuxième terminal en 1982 puis d’un terminal 3 en 1991. Aujourd’hui, il se déploie sur 3 257 hectares, soit presque 1/3 de la ville de Paris, peuplés de 500 espèces, faune et flore. Désormais doté de 9 terminaux, il accueille 67,4 millions de passagers par an, soit plus de 100 000 visiteurs par jour.

Vers un Terminal 1 futuriste et brutaliste

En 1964, quatre ans après l’ouverture des portes de l’aéroport d’Orly, le projet de création d’un nouvel aéroport à 25 kilomètres au nord-est de Paris est entériné par le Conseil des ministres. La conception de la nouvelle aérogare 1 de Paris-Nord est alors confiée à un architecte de 29 ans à peine, Paul Andreu. Diplômé de Polytechnique, des Ponts et chaussées et des Beaux-Arts, le jeune homme vient juste d’être employé dans l’entreprise Aéroports de Paris. Un choix audacieux, mais judicieux !

Considéré aujourd’hui comme une des figures majeures de la scène architecturale internationale de la seconde moitié du XXe siècle, le génie a souhaité ériger son hub aéroportuaire en emblème de la modernité et ainsi marquer l’histoire. Pari réussi, en partie… Se caractérisant par son architecture futuriste et brutaliste de forme circulaire, l’édifice se voit surnommé du sobriquet « camembert », même si celui de « gruyère » lui aurait mieux convenu.

Évoquant la cité de l’Incal imaginée en 1981 par Moebius, le disque central opaque du bâtiment est percé en son centre d’un puits de lumière. Sept satellites y sont reliés par des tubes translucides permettant de mieux répartir les flux de voyageurs en correspondance. Le brutalisme étant vite passé de mode, le monument a été un temps boudé, mais après diverses restaurations, il a retrouvé sa superbe, notamment la nuit, grâce à un habillage lumineux qui lui sied à merveille.

Tubes centraux du Terminal 1, Paris-Charles de Gaulle.
Tubes centraux du Terminal 1, Paris-Charles de Gaulle. Emile Luider / La Company pour Groupe ADP

Des lounges et des services VIP

Si l’aéroport Paris-Charles de Gaulle est aujourd’hui bien côté, ce n’est pas pour ses audaces passées, mais bien pour son standing actuel. Pour jouir pleinement des offres proposées dans les différents halls, vous pourrez vous décharger de toutes contraintes auprès d’un service VIP mais payant : Le Meet & Greet By Extime. Accueil personnalisé, prise en charge des bagages, facilité des contrôles, transfert en limousine, tout a été prévu.

Le site internet de l’aéroport conseille à ses voyageurs d’arriver en son sein 1h30 avant l’heure de départ, pour un vol domestique ou moyen courrier, et entre 2 à 3 heures avant, pour un vol international long-courrier. Vous pourrez les passer au calme dans un des Extime Lounge (Terminal 1, Terminal 2B et Terminal 2D) situés en zone sous douane et ouverts en moyenne de 6h à 21h30 — ils sont… satisfaisants, mais ici, ni spa ni piscine comme à Doha ou Singapour !

Hall K du Terminal 2E, Paris-Charles de Gaulle.
Hall K du Terminal 2E, Paris-Charles de Gaulle. Emile Luider / La Company pour Groupe ADP

Shopping ou jeux d’arcade ?

Les principales attractions se situent au Terminal 2E qui se distingue à bien des égards. Vaste, il renferme les halls d’embarquement K, L et M, tous reliés par une navette automatique. Le K est incontestablement celui où flâner, notamment à proximité de la Place des Trésors. Des boutiques de luxe y entourent « L’air du temps », une installation monumentale de 5,5 mètres signée Nathalie Decoster. Vous y trouverez malheureusement peu de designers émergents, mais toutes les valeurs sûres, les marques iconiques de prêt-à-porter et de cosmétiques qui font rayonner Paris.

Gros plan sur une sculpture de Nathalie Decoster, Place des trésors, en zone sous douane, Hall K du Terminal 2 E à Paris-Charles de Gaulle.
Gros plan sur une sculpture de Nathalie Decoster, Place des trésors, en zone sous douane, Hall K du Terminal 2 E à Paris-Charles de Gaulle. seignettelafontan.com pour Groupe ADP

Les lumières de la capitale sont d’ailleurs visibles depuis la porte L, inaugurée fin 2020, grâce à ses larges baies vitrées devenues un des emblèmes de Paris Aéroport. Au travers, vous pouvez aussi admirer le ballet incessant des avions sur les pistes : un spectacle en soi.

Inés, le chat XXL endormi, l’installation lumineuse de Charles Pétillon ou encore les fauteuils en forme de dunes : ici tout prête à la rêverie. L’animation se concentre, elle, au niveau « des jardins du Luxembourg », agrémenté de chaises Fermob, emblématiques des parcs parisiens, peuplés par les oiseaux imaginaires de Lila Poppins, et où trône un babyfoot : une invention française. Vous en trouverez dans d’autres terminaux, comme des espaces Arcade gaming imaginés avec Neo Legend pour un retour dans les années 80.

Solari, Place des trésors au Hall K du Terminal 2 E à Paris-Charles de Gaulle.
Solari, Place des trésors au Hall K du Terminal 2 E à Paris-Charles de Gaulle. Sylvain Cambon pour Groupe ADP

Besoin de calme ?

S’il vous reste un peu de travail à terminer avant de prendre votre vol, vous trouverez tout le calme dont vous avez besoin au sein de l’amphithéâtre (il évoque celui de la Sorbonne, en moins bruyant et plus confortable, et surtout équipé de prises électriques).

Le hall M n’a rien à envier à ses confrères. Il contient le salon d’affaires Air France, le plus grand de son réseau, mais aussi un musée de 250 m². Créé en 2012 à l’initiative de Francis Briest, co-fondateur et président de la maison de ventes aux enchères Artcurial, il est entièrement gratuit et accessible sur simple présentation de son billet d’avion, et propose des expositions montées en partenariat avec les plus grandes institutions françaises. Ainsi, des œuvres de Rodin, Picasso, Jean Dubuffet, Maillol, Marcel Duchamp, Frank Horva y ont déjà été présentées.

Vue intérieure du Hall M du Terminal 2E à Paris-Charles de Gaulle.
Vue intérieure du Hall M du Terminal 2E à Paris-Charles de Gaulle. Gwen Le Bras pour Groupe ADP

La bistronomie à l’honneur

Les fins gourmets n’ont pas été oubliés, même si les offres tournent exclusivement autour de la bistronomie, de bonne facture. L’aéroport accueille des grands noms mais point d’adresses gastronomiques. Deux tables by Guy Martin se distinguent, The French Taste au terminal 2F et I love Paris au 2E. Ce dernier, imaginé par la star India Mahdavi offre trois espaces complémentaires : une sandwicherie haut de gamme, un bar à champagne et un restaurant type brasserie de 70 places assises.

La Table de Michel Roth au 2BD apporte une touche de modernité, au menu : filet de rascasse façon bouillabaisse ou filet de canette, fricassée de légumes de saison, aigre-doux d’abricot, mesclun d’herbes. Au terminal 1, le Bistrot Benoît rend hommage aux mythiques heures durant lesquelles Alain Ducasse exerçait au Bistrot Benoit, fondé au cœur de Paris, en 1912.

Aussi bien au niveau de l’offre de restauration que de distraction et de shopping, l’aéroport Paris-Charles de Gaulle célèbre la culture française jusque dans ses moindres recoins, offrant ainsi une belle vitrine sur la ville lumière, à la manière de la célèbre série produite par Netflix « Emily in Paris ».

Vue de la zone de sièges allongés devant la baie vitrée du Hall M du Terminal 2E, Paris-Charles de Gaulle.
Vue de la zone de sièges allongés devant la baie vitrée du Hall M du Terminal 2E, Paris-Charles de Gaulle. Gwen Le Bras pour Groupe ADP

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