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Dans le jargon journalistique, le premier casque de Sonos a souvent été comparé à un serpent de mer, autrement dit, un sujet d'actualité qui tarde à se concrétiser. Les premières rumeurs autour de ce produit remontent à 2018…
Sans céder à la pression, Sonos a pris le temps de peaufiner sa recette avant de se lancer — il faut dire qu’investir le secteur du casque audio n’est pas chose aisée. Alors que les écouteurs sans fil, comme les AirPods, se vendent par millions chaque année, le marché des casques a considérablement rétréci depuis une dizaine d’années. Aujourd’hui, il représente environ 30% des ventes mondiales de produits audio nomades, tandis que les écouteurs en captent près de 70%.
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Le secteur des casques est ainsi devenu plus exclusif, avec seulement quelques acteurs comme Sony, Apple et Bose qui y vendent massivement. Ce territoire de l’audio est également plus premium : alors que les écouteurs sont devenus des objets du quotidien, les casques apparaissent désormais comme un accessoire de loisir, utilisé à la maison ou en voyage. C’est peut-être la raison pour laquelle Sonos a pris son temps, avec plus de deux ans de développement en interne, avant de lancer son modèle Ace.
Un design et une conception sans compromis
À première vue, les suiveurs de l’audio pourraient reconnaître quelques influences. La construction du Sonos Ace semble être à mi-chemin entre l’AirPods Max d’Apple et le QC Ultra Headphones de Bose, deux leaders du marché. En effet, l’Ace arbore de larges coques ovales en plastique dense, des tiges métalliques et un arceau souple. Mais les similitudes s’arrêtent là : Sonos a réussi à créer une identité visuelle unique pour son casque.
Archétype du produit minimaliste, le casque incarne une esthétique de pureté des tons et des lignes. Élégant sans être ostentatoire, épuré sans tomber dans le simplisme : voici l’ADN du Ace. Aki Laine, directeur du design industriel chez Sonos, nous le confirme : « Chez Sonos, la culture du design ne consiste pas à suivre des tendances éphémères. Nous commençons chaque projet avec le principe du design où la forme suit la fonction. Nous avons beaucoup réfléchi aux couleurs du Ace, afin qu’elles conviennent aux environnements intérieurs et extérieurs, et s’adaptent à différents types de peau et styles individuels. »
Une approche proche de l’Art déco, avec un soin particulier aux couleurs, aux formes et à la fonctionnalité. Ce travail minutieux n’a pas été fait au détriment du confort. Bien qu’avec ses 312 grammes, il reste plus léger que le casque d’Apple et ses 386 grammes, le Ace enveloppe les oreilles avec des coussinets à mémoire de forme et un arceau à double densité.
« Lors du processus de conception, nous avons beaucoup réfléchi au confort et à comment créer quelque chose d’unique sur le marché. L’un des plus grands défis a été de trouver le matériau idéal pour les coussinets, pour qu’ils soient à la fois durables et efficaces pour la réduction de bruit. Nous avons finalement choisi un cuir végétal, facile à nettoyer et à remplacer. Ce choix de matériau est essentiel, car le casque est en contact quotidien avec la peau. Pour tester ce confort, nous avons travaillé avec plus de 580 participants et mené 420 heures d’entretiens et 168 heures de tests de confort. »
Techniquement au niveau des meilleurs
Sonos, bien que novice en matière de casques, est déjà expert en acoustique. Cela s’entend dès la première utilisation de l’Ace. Équipé de transducteurs dynamiques de 40 mm, le casque est fidèle à la réputation de Sonos avec un rendu équilibré et des basses présentes sans excès. Ce modèle excelle avec tous les styles musicaux.
En plus de ses qualités sonores, l’Ace propose une fonction home-cinéma. En connexion Wi-Fi avec la barre de son Sonos Arc, il permet une immersion 3D avec mouvement de tête. Le rendu est impressionnant, notamment lors de la projection de Gravity, où l’on perçoit les circonvolutions de Sandra Bullock comme si on y était.
« Concevoir une interface utilisateur pour un casque est un défi, car les boutons sont invisibles lorsqu’on les utilise, créant une charge cognitive pour l’utilisateur. Les surfaces tactiles ne sont pas idéales pour un casque, c’est pourquoi nous avons opté pour une interface mécanique. Le bouton principal est ainsi intuitif, avec un contrôle facile et mémorable pour l’utilisateur. »
Produit de loisir par excellence, le Sonos Ace trouve aussi sa place en milieu professionnel grâce à sa réduction de bruit active de moins 30 décibels, isolant efficacement dans des environnements bruyants.
L’Ace, premier casque d’une lignée ?
Design intemporel, ergonomie intuitive et écosystème de marque… Depuis longtemps, Sonos est souvent comparé à Apple. « Cette comparaison est flatteuse, mais Sonos a sa propre identité. Nous partageons une approche centrée sur l’utilisateur, mais Sonos se distingue en améliorant l’expérience d’écoute à l’intérieur et à l’extérieur de la maison, avec des produits adaptés à différents environnements et styles de vie », précise Aki Laine.
Après avoir testé l’Ace pendant trois mois, il est difficile de le comparer à une simple copie de l’AirPods Max. Surtout, c’est un produit unique, dont il est difficile de se passer une fois essayé.
Avant de terminer l’entretien, nous avons posé deux dernières questions à Aki Laine. L’une, plus personnelle, sur ses inspirations quotidiennes, et l’autre, sur l’avenir du casque Ace. « Mon inspiration vient de l’art, de l’architecture et du design de meubles, plus que du design de produits high-tech. Si je devais choisir, ce serait Oki Sato et son studio Nendo, avec son travail minimaliste mais ludique. Quant à l’avenir du Ace, je ne peux évidemment pas dévoiler notre feuille de route… »
Une rumeur circule déjà en ligne : Sonos serait en préparation d’un futur modèle, surnommé « Roundhouse ». Nouveau serpent de mer ou prochain casque d’une lignée ?
Casque Ace, par Sonos, 499 € sur sonos.com
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