48 heures à
The Good Guide
De la célèbre eau-de-vie que s’évertue à faire rayonner la maison Hennessy, au charme de la ville qui ne demande qu’à être parcourue à pied, en passant par une poignée d’adresses plus que recommandables, Cognac cumule les bonnes raisons de s’y attarder. La preuve, en 48 heures.
À moins de trois heures de Paris, Cognac est une destination sous-estimée. L’idée de visiter cette petite commune du Sud-Ouest nous a-t-elle même déjà effleurés ? Et pourtant… Se perdre dans les ruelles de son centre-ville permet d’abord de mesurer le riche passé historique auquel elle est attachée, et dont le Cognaçais François Ier fait partie intégrante – son emblème, la salamandre, est d’ailleurs sculpté au-dessus du porche de l’hôtel de Rabayne, l’un des monuments historiques les plus importants de la commune charentaise. Mais ce que Cognac a de plus précieux vieillit en fût. Parmi les plus grandes maisons de cognac, Hennessy se distingue par la préservation de savoir-faire ancestraux pratiqués et transmis en bord de Charente depuis 1765.
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Hennessy, bientôt 260 ans d’excellence
En 2025, cela fera 260 ans qu’Hennessy a fait de l’eau-de-vie sa spécialité, participant ainsi au rayonnement de la région entière, en France bien sûr mais aussi et surtout à l’étranger, où 99 % de la production est consommée — les États-Unis et la Chine sont les plus gros marchés de la marque.
Pour que la maison brille autant qu’en Asie et en Amérique, un travail de pédagogie paraît nécessaire, à commencer par expliquer que le cognac a toute sa place dans les cocktails. On le retrouve d’ailleurs depuis le mois d’avril dans une version revisitée et embouteillée du Negroni, fruit d’une collaboration avec la maison de cocktails parisienne Cravan.
Au programme : réalité virtuelle et assemblage de fût
Au-delà de la dégustation, certaines visites guidées valent largement le détour en terre charentaise. C’est notamment le cas de l’initiation immersive, qui comprend, en plus d’une joyeuse balade en bateau sur la Charente et d’une instructive visite du chai de maturation, un parcours d’une vingtaine de minutes en réalité virtuelle imaginé par le duo d’artistes français Olivier Kuntzel et Florence Deygas, lequel permet de découvrir le cognac sous un œil totalement nouveau.
Il en va de même pour la visite de la tonnellerie, où sont réalisés et réparés 500 tonneaux par an, manuellement. De l’assemblage des douelles (planches de bois calibrées) à la cuisson du tonneau, en passant par le jointage, chaque étape est minutieusement réalisée sous nos yeux ébahis, à l’aide d’outils sans âge et, paraît-il, d’une immense qualité. « Plus personne ne travaille aussi bien l’acier de nos jours… », s’émeut un tonnelier sans quitter des yeux l’herminette (une sorte de hachette) qu’il est en train de bichonner.
Où boire et manger à Cognac ?
Origins : cuisine du marché et mixologie
Ils sont deux : la cantine conviviale où se retrouver à l’heure du déjeuner et le bar à cocktails branché où se hâter dès la nuit tombée. Une double casquette qui offre à Germain Canto et Maxence Moreau, les deux gérants d’Origins, le luxe de varier les plaisirs.
Le menu déjeuner, qui change d’un jour à l’autre, réserve de belles surprises sans jamais s’encombrer de chiqué. La preuve avec ce velouté de légumes de saison servi brûlant sous une montagne de croûtons de pain épicés et un filet d’huile de noix. Suivaient, ce midi-là, un rassérénant curry de lotte escorté de légumes mijotés et d’une gargantuesque assiette de pommes de terre grenailles confites, ainsi qu’un clafoutis aux figues confites. Le soir, la carte des mets se veut plus canaille encore : hot dog à l’effiloché de canard, gambas flambées au cognac, ris de porc et frites maison comptent parmi la quinzaine d’assiettes à partager proposées.
À l’abreuvoir, d’excellents cocktails classiques (Negroni, Old Fashioned, Daiquiri…) comme plus créatifs – cognac margarita ; cognac, sirop de tonka, sauvignon blanc, rooïbos et verjus ; gin, basilic, melon, verjus… Encore meilleurs dégustés au comptoir, pour ne rien manquer du spectacle.
Contexte : Pour un dîner arrosé qui risque de se prolonger…
Origins. 23 rue du Pont Faumet, 16100 Cognac
La Maison : table décontractée
Avec son jardin d’hiver, ses pierres apparentes, ses assises cognac (décidément) et ses tomettes au sol, La Maison est de celles que l’on peine à quitter. Ce d’autant que les assiettes y sont, à l’image de l’atmosphère, réjouissantes : vitello tonnato rehaussé de curry vert ; langoustines meunières impeccablement cuites, alanguies sur des rigatonis al dente, elles-mêmes enveloppées dans une onctueuse crème à la bisque ; finger de chocolat, caramel fleur de sel et cacahuètes… Une réussite signée Romain Noureau, jeune chef passé chez Pierre Gagnaire, que confirment le service enjoué et la carte des cognacs, riche de plusieurs dizaines de références.
Contexte : Pour briser la glace autour d’un rendez-vous à deux ou d’un repas d’affaires.
La Maison. 1 rue du 14 Juillet, 16100 Cognac
Le bar 1838 : ambiance jazzy
Installé dans l’ancienne tonnellerie de la maison Monnet, le bar 1838 porte bien son nom. Boiseries, lumières tamisées et canapés capitonnés en font le vaisseau idéal pour vivre le voyage temporel qu’il promet. Défilent ici, de la fin d’après-midi au milieu de la nuit (2 heures du matin) et sous la houlette du mixologue Luciano De Gennaro, des cocktails en tous genres – du Virgin Spritz au Sushi Martini – mais aussi, et surtout, quelque 300 références de cognac issues de plus de 40 maisons.
Contexte : Pour un moment hors du temps, à deux ou entre très bons amis.
Bar 1838. 50 avenue Paul Firino Martell, 16100 Cognac
Et aussi à Cognac
Le bar Luciole qui, non content de faire partie des vingt meilleurs bars de France, figure aussi au classement 50 Best Discovery et depuis peu dans le Top 500 Bars, qui distingue les 500 meilleurs bars du monde. Rien que ça.
Bar Luciole. 14 place du Solencon, 16100 Cognac
Où dormir à Cognac ?
Les Chais Monnet : entre histoire et modernité
Jean Monnet s’en retournerait dans sa tombe. Le Cognaçais qui a exercé sa première activité professionnelle sur les lieux mêmes où se trouve désormais l’hôtel portant son nom serait sans voix face au travail de Didier Poignant. C’est à cet architecte que l’on doit, en plus du Royal Monceau et du Hoxton à Paris, la transformation de cette friche industrielle en un véritable havre de paix, mêlant brillamment bâtiments historiques réhabilités et nouveaux espaces, tous reliés par une impressionnante verrière.
Spa, bar à cognac (le 1838, évoqué plus tôt), brasserie et restaurant gastronomique attenants en font le point de chute rêvé en bord de Charente.
Hôtel Chais Monnet & Spa. 50 avenue Paul Firino Martell, 16100 Cognac
Et aussi…
La promesse d’une halte en campagne dans l’une des douze chambres de La Nauve, en très proche périphérie de l’hypercentre de Cognac.
La Nauve, Hôtel & Jardin. 12 rue de la Nauve, 16100 Cognac