Culture
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Ce week-end, Paris célèbre la photographie !
Ce samedi 9 novembre, en marge de Paris Photo, au pavillon Wagram, de 9 à 17 heure (entrée libre), 24-39 Classic Photography réunit une cinquantaine d’exposants internationaux, professionnels ou amateurs. Tous offrent à la convoitise des yeux des trésors de la photographie, de 15 à des milliers d’euros, ces tirages, histoire, art ou cinéma, balayent les époques, du début du XIXème à la fin du XXème siècle. Lancée en 2018 sous le nom de Photo Discovery Fair par le galeriste Bruno Tartarin, la manifestation accueille cette année Barnabé Moinard, son nouveau directeur, que nous avons rencontré.
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24-39 pour célébrer le bicentenaire de la première image fixée mais pas gardée par Nicéphore Niepce en 1824. Et en 2024, 39 rappelle aussi la date de 1839, celle de la naissance officielle de la photographie. 24-39 Classic Photography, un nouveau nom pour fédérer autour de la photo ancienne. Pour Barnabé Moinard, c’est simple : « Si l’on y trouve des images à dix, cinquante ou des milliers d’euros, la foire est une référence de haut niveau ou certains musées, comme le Metropolitan de New-York viennent même choisir des photos. Je veux faire en sorte qu’on y voit de nouvelles têtes et un nouveau public, un peu plus jeune. Je pense aussi à toutes les personnes qui s’intéressent à la décoration et à l’architecture. Il faut sortir un peu de la niche de spécialiste parce que le public plus large ne peut pas désirer ce qu’il ne connaît pas. »
L’offre s’étend des débuts de la photographie, avec des tirages d’époque notamment, jusqu’à l’arrivée du numérique. Contemporaine de Paris Photo, elle représente un couloir privilégié pour cette période, avec de marchands reconnus dont certains conseillent des musées. A titre personnel, Barnabé Moinard, lui-même photographe et marchand, aime que cette photo ancienne soit accessible d’un point de vue prix mais aussi qu’elle soit intelligible pour les sensibilités contemporaines. « J’aime qu’on puisse voir des photos qui parlent de voyages de nature ou d’environnement par exemple, parce que ce sont des sujets qui nous préoccupent aujourd’hui mais qui étaient déjà dans le regard des photographes de cette époque. La même chose, sans forcément de nostalgie sur les images qui font l’état des lieux d’une ville à un moment donné. Ce n’est en plus dénué ni d’audace ni d’expérimentation de la part des photographes du passé. »
Comme une façon de saisir la modernité déjà à l’œuvre dans le XIXème siècle par les formats et les parti pris choisis. Barnabé Moinard lui-même exposera des photos de voyages de cette époque, notamment au Moyen-Orient mais aussi de sculptures italiennes ayant capté notamment dans l’inventaire de musées l’œil et surtout le regard décentré d’un photographe. Le jeune marchand est aussi le premier à mélanger comme un styliste, photos signées ou anonymes, snapshots et plaque de verre XIXème, dans un esprit de collage. Le jeune marchand souligne enfin que le fait de pouvoir venir fouiller sans protocole sur les tables n’exclut pas la qualité, des sélections et des photos elles-mêmes. « C’est aussi un lieu d’échanges entre marchands, étudiants ou collectionneurs » ajoute-t-il serein comme un aguerri précoce, à quelques heures d’ouverture de la manifestation, aux lumières parfaites pour éclairer le gris d’un samedi de novembre.