Vins et spiritueux
Que l’on parle de cépages oubliés ou internationaux, de plus en plus de vignerons californiens proposent des vins dits nature, en intervenant le moins possible à la vigne et au chai.
La Californie a longtemps été réputée pour ses vins charpentés, très boisés et alcooleux, qui correspondaient aux goûts de quelques grands dégustateurs dont l’avis primait. C’était sans compter une nouvelle génération de vignerons désireux de sortir de ces standards qui ne correspondaient pas à leur envie de faire plus simple. Depuis vingt-cinq ans, quelques-uns se sont lancés dans la production de vins californiens dits nature, c’est-à-dire sans levures commerciales, filtration et collage, parfois même sans soufre.
Les vins californiens sans artifices
Que les vignes soient cultivées avec très peu d’intrants, en bio, voire en biodynamie, cette petite frange du monde viticole fait aujourd’hui largement entendre sa voix. Même si la notion de vin nature n’est couverte par aucune définition légale aux États-Unis. Ce qui incite certains gros domaines, voire des producteurs de taille quasi industrielle, à proposer des vins fermentés avec des levures indigènes et sans action supplémentaire au moment de la mise en bouteille. Quitte à fausser la perception d’une partie des consommateurs, un peu perdus entre ce qui peut être considéré comme réellement nature ou pas.
Heureusement, les domaines les plus engagés peuvent compter sur une autre nouvelle génération, celle des sommeliers de quelques belles tables de la côte Ouest, mais aussi de New York, qui n’hésitent pas à mettre en avant la naturalité de telle ou telle cuvée. Sans oublier des cavistes qui sont spécialisés dans les vins nature et qui attirent ainsi une clientèle sensible au côté parfois un peu sauvage de ces vins qui peuvent dérouter l’amateur de vins « classiques ».
Pépinière de cépages oubliés
Rien de dogmatique chez les vignerons nature, qui n’hésitent pas à assembler de nombreux cépages, à en planter d’autres quasiment disparus de la viticulture mondiale, faisant de la Californie une sorte de pépinière de cépages oubliés, comme le valdiguié, le palomino ou l’abouriou.
Souvent précoces et productifs, ils font aujourd’hui partie de la typicité des vins nature californiens, où ils trouvent des terroirs qui leur conviennent, à côté de cépages plus classiques et internationaux. De quoi séduire des consommateurs désireux de boire autre chose, de se différencier et de coller avec des mets locavores et de saison. Les végétariens sont aussi de fervents adeptes de ces vins qui n’utilisent aucune colle d’origine animale ni blanc d’œuf, puisqu’il n’y a ni collage ni filtration.
Loin des vignerons européens qui ne travaillent que les vignes de leur propre domaine, leurs collègues californiens n’hésitent pas à arpenter toutes les régions viticoles de l’État pour trouver les raisins qui leur conviennent et les assembler dans leurs cuvées. Une méthode qui ne serait pas autorisée en Europe, mais qui ne gêne absolument pas les amateurs de vins nature américains.
Et rares sont ceux qui ne vinifient que le produit de leurs vignes, même si le modèle tend à se développer avec de petits domaines dont les vins sont souvent particulièrement appréciés. Reste à les trouver, et le plus sûr moyen est encore d’aller directement à la propriété, même si quelques importateurs commencent à les mettre en avant, comme Le Garde Vins, en France, qui propose une très belle sélection de vins nature de Californie, mais aussi, dans une moindre proportion, d’Oregon et de l’État de New York.
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