Aventures
Qui n’a pas eu de lendemains difficiles après une soirée entre amis très arrosée ? Il y a des petits trucs pour se sentir un peu mieux. Soixante chefs de la gastronomie française confient leurs plats fétiches et recettes de cuisine faciles pour réveil gueule de bois. À consommer sans modération.
Qui n’a pas le souvenir d’un réveil difficile après une soirée sans limites ? Les yeux chargés des excès de la veille, le corps groggy par un sommeil chaotique, l’estomac noué par les regrets ou, au contraire, ouvert à toutes les appétences… Ces journées qui s’étirent sans fin, où l’esprit recherche le réconfort d’un oreiller, d’un bain brûlant ou d’un repas revigorant. Cuites pensé par Victoire Loup, c’est une triple promesse de 155 pages faite au lecteur. D’abord, celle d’y trouver le pansement culinaire à votre gueule de bois. Ensuite, de vous promener dans les souvenirs ressuscités de 60 gastronomes – et on ne boude pas son plaisir à écumer le recueil à la traque de l’anecdote ultime. Enfin, de vous régaler d’un plat mitonné ou d’un dessert, tantôt facile à reproduire et réalisé en peu de temps, tantôt plus élaboré, mais toujours requinquant. La variété des recettes devrait ravir toutes les papilles.
De l’assiette végétale d’Harry Cummins et sa quesadilla aux œufs brouillés, au mets iodé de Thomas Chevrier avec ses pâtes au butternut et aux huîtres, en passant par les pancakes au caramel de Cathy Closier, jusqu’au croque-monsieur de Jody Williams, il y en a pour tous les goûts. Une chose est certaine, feuilleter cet ouvrage réveillera le gourmand qui sommeille en vous… même après un coucher aux petites heures.
3 recettes faciles de chefs de la gastronomie française
L’Okonomiyaki
Edward Delling-Williams
Originaire du sud-ouest de l’Angleterre, près de Bristol, Edward Delling-Williams se passionne pour la cuisine dès l’âge de 13 ans. Après avoir travaillé dans son pays, il s’expatrie pour prêter main-forte à un ami parisien dans le restaurant Au passage. Une année passe et le chef ouvre son propre établissement, Le Grand Bain, dans la Ville lumière. Début 2020, il quitte son poste pour travailler au Buffet, où il est fier de pouvoir proposer des plats savoureux sans que les clients aient à casser leur tirelire. Un jour, l’estomac creusé par la faim au lendemain d’une soirée arrosée, Edward attrape ce qui reste dans son frigo, une moitié de chou, du bacon et quelques condiments, et se prépare un okonomiyaki. Généreux en légumes, copieux, habillé d’une sauce onctueuse, c’est, depuis, son repas postfiesta favori. Saupoudrez le plat d’aonori – une algue séchée – et vous propulserez la recette à un autre niveau. C’est lui qui le dit.
Pour 1 personne :
120 g de farine, 1⁄4 de c à c de levure, 4 œufs, 1 grosse tête de chou blanc, 1 oignon nouveau, 1⁄4 de c à c de sucre, katsuobushi, algues aonori, 180 ml de dashi, sauce okonomiyaki, mayonnaise Kewpie, huile, sel, 160 g de nagaimo (facultatif).
1. Mélangez la farine, le sucre, le dashi, la levure et 1⁄4 de c à c de sel. Vous pouvez aussi remplacer le dashi par un mélange d’eau, de mirin et de sauce soja.
2. Tranchez le chou, hachez l’oignon nouveau, pelez et râpez le nagaimo si vous en avez. Ajoutez le tout à la pâte et incorporez bien.
3. Ajoutez 3 œufs et mélangez juste assez, car vous pourriez vous retrouver avec un pancake trop ferme.
4. Faites chauffer une poêle huilée à feu moyen. Versez la pâte au centre de la casserole et faites cuire le pancake 3 min, puis retournez-le.
5. Faites une petite entaille sur le haut du pancake et cassez un œuf à l’intérieur, puis couvrez la casserole. Une fois que l’œuf est cuit, déposez le pancake dans une assiette.
6. Terminez avec la garniture en saupoudrant de katsuobushi et d’algues aonori. Versez très généreusement de la sauce okonomiyaki et de la mayonnaise Kewpie : c’est la clé de la recette.
Le pink smoothie de la muerte
Angèle Ferreux-Maeght
Angèle Ferreux-Maeght s’intéresse très jeune à l’impact de l’alimentation sur la santé. À 14 ans, elle part en Asie s’initier à l’ayurveda, une médecine traditionnelle indienne. Elle découvre ensuite la naturopathie et coanime des stages détox pendant près d’une décennie. Elle débute comme cheffe à domicile et ouvre plus tard La Guinguette d’Angèle, à Paris. Sa cuisine est principalement végétarienne, sans gluten, bio et locale. Trois mots pour la définir : saine, joyeuse et décomplexée. « Je n’ai pas une formation de grand chef, je fonctionne à la spontanéité́ et à l’instinct », admet-elle. Même si elle ne boit jamais d’alcool, Angèle aime danser jusqu’au lever du jour et avoue avoir des amis « pochtrons ». Les lendemains brumeux, elle connaît donc. Le Pink Smoothie Bowl est une préparation étudiée sur mesure pour adoucir ces journées cafardeuses. Elle recèle de bienfaits et est capable de vous retaper, sans rien concéder à l’aspect gustatif.
Pour 1 personne :
1 verre d’eau de coco, 1⁄2 betterave cuite, 1 avocat bien mûr, 1 banane, 1 jus de citron, 1 petit morceau de gingembre, 1 c à s de miel.
1. Râpez le gingembre et mixez tous les ingrédients jusqu’à obtention d’une consistance crémeuse. L’eau de coco contient de nombreux minéraux : calcium, potassium, sodium, magnésium… idéal si vous avez beaucoup transpiré ! La betterave est un véritable allié des rois du dance-floor, car elle contient du nitrate que le corps utilisera pour la circulation et la récupération musculaire. La banane, en plus d’être un antitrouble digestif et un antinausée, contient du tryptophane, un précurseur de la sérotonine, l’hormone du bonheur, pour éviter le coup de blues après la grosse soirée. Le citron draine le foie, le gingembre est antinauséeux, et le miel calme la gorge si on a trop chanté…
2. Versez dans un bol. Décorez éventuellement avec des superfoods tels que de la spiruline, des baies de goji et des tranches de fruits frais, qui permettent de booster l’organisme.
Dégustez avec joie et bonne humeur !
Le bouillon bonheur
Sylvestre Wahid
Sylvestre Wahid naît au Pakistan en 1975 et arrive en France à l’âge de 9 ans. Il fera ses armes auprès des plus grands noms de la gastronomie française : Alain Ducasse et Thierry Marx. Un enseignement qui portera ses fruits et gratifiera le chef de deux étoiles au guide Michelin en 2006. « Ma cuisine est un art du bien-être, de la sérénité́, du zen », peut-on lire dans sa biographie. Elle est aussi un hommage aux saveurs méditerranéennes. Le Bouillon Bonheur, lui, est un clin d’œil à sa propre histoire, lorsque le chef étoilé travaillait au restaurant de l’hôtel Strato, à Courchevel. Nombreux étaient alors ses clients à le lui réclamer. Le gras apporte le côté suave qui nettoie l’œsophage, les aromates et les légumes agissent sur le bien-être. Conseil de dégustation : le boire très chaud pour préserver son énergie interne les jours où elle nous fait défaut. Léger, goûteux et, surtout, réconfortant, il est le candidat idéal en cas de gueule de bois.
Pour 4 personnes :
1 l d’eau, 100 g de foie gras frais, 500 g de cèpes, 2 cébettes, 20 g de racines de galanga, 1 bâton de citronnelle, 1 bouquet garni, 10 feuilles de menthe, 10 feuilles de basilic thaï, 10 feuilles de céleri jaune, vinaigre de bonite fumée, huile d’olive, sel noir fumé, 3 pincées de poivre long, 1 c à c de poivre du Sichuan, 1 c à c de poivre blanc en grains.
1. Grattez, lavez et essuyez les cèpes. Taillez-les en petits cubes et réservez‑les au frais. Gardez les parures des cèpes pour le bouillon de légumes.
2. Taillez le foie gras en petits dés de la même taille et réservez-les au frais. Préparez le bouillon. Dans une grande casserole, portez l’eau à ébullition, ajoutez les épices, le bouquet garni et les parures de cèpes, couvrez et laissez infuser durant 20 min.
3. Taillez les cébettes en biseau. Lavez les herbes fraîches : basilic thaï, menthe et céleri jaune.
4. Disposez dans chaque assiette des quartiers de cèpes, des dés de foie gras et des herbes fraîches. Assaisonnez avec le sel fumé, un filet de vinaigre de bonite fumée et un trait d’huile d’olive.
5. Filtrez le bouillon à l’aide d’un chinois étamine. Versez le bouillon chaud dans les assiettes et servez aussitôt.
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