Vins et spiritueux
A peine plus d’un an après son lancement, Le Philtre a déjà écoulé 10 000 bouteilles de sa vodka écologique et récolté une médaille d’argent à la San Francisco World Spirits Competition. A Paris, The Good Life a rencontré Frédéric Beigbeder, l’un des trois fondateurs de la marque.
Charles Beigbeder est un homme politique et serial entrepreneur, Guillaume Rappeneau un producteur de documentaires, et Frédéric Beigbeder un écrivain/DJ/réalisateur/chroniqueur. Outre les liens du sang et d’amitié qui lient ces trois personnages, on trouve un autre dénominateur commun : Le Philtre, la marque de vodka qu’ils ont lancé au printemps 2020.
Après une soirée arrosée sur une plage de Guéthary, les frères Beigbeder et leur ami d’enfance, rattrapés par leur bonne conscience écolo, décident de responsabiliser leur hédonisme : ils vont créer leur vodka, bio et durable.
Entre l’idée et la première mise en bouteille, « ça dure trois ans, comme l’amour » sourit Frédéric Beigbeder, en référence à son roman. Mais les trois patrons relèvent le défi ! La vodka Le Philtre, composée de blé bio lombard et d’eau de Gensac, sans additif chimique, est distillée et embouteillée en France, près de Cognac.
La bouteille, à la forme atypique, est fabriquée en Italie à partir de déchets de verre recyclés. Un matériau qui aurait dû finir à la poubelle car la couleur ne correspondait pas aux demandes des clients initiaux. Le Philtre, lui, s’en moque et propose des bouteilles de couleurs différentes. Des contenants bientôt rechargeables, avec l’installation de bombonnes de vodka Le Philtre dans quelques points de vente de la marque, et consignables, avec la possibilité de les laver et les réutiliser.
Depuis son lancement, la marque a vendu 10 000 bouteilles, compte près de 400 points de vente en plus de son e-shop (un quart des ventes tout de même !) et a même décroché une médaille d’argent à la San Francisco World Spirits Competition. Le tout, sans les fameux CHR (cafés, hôtels, restaurants), confinement oblige.
Le Philtre, une vodka pure pour un hédonisme responsable
Mais avant la success-story, il a fallu répartir les rôles au sein de l’entreprise. Guillaume Rappeneau, est le PDG, celui qui gère Le Philtre au quotidien. Charles Beigbeder, habitué aux lancements de start-ups (Selftrade, rachetée par Boursorama, Poweo, AgroGeneration…) est là pour rationnaliser les utopies de ses associés et les rassurer sur la croissance de la marque. Et Frédéric Beigbeder ? « C’est moi qui ai échangé avec la distillerie pour créer le breuvage, je voulais une vodka qui corresponde à celle que j’aime boire : simple, classique, pas aromatisée, pure ».
Il aura fallu goûter près d’une centaine d’échantillons et aider la distillerie Villevert (Cîroc, G’vine) à passer au bio afin de trouver la bonne recette. Une vodka au nez toasté, à la bouche entre l’amande grillée et la fève de tonka et une finale fleurie. Tout ce que l’on attend d’une vodka au blé avec des notes de café en plus.
Et, pour l’auteur de 99 Francs, pamphlet anti-pub et anti-consumériste, le lancement d’une nouvelle marque sur un marché pourtant bien rempli n’est pas paradoxal. « Si j’avais juste voulu créer une marque et rien d’autre, j’aurais pu lancer une vodka bon marché, l’appeler ‘Beigbederoff’ et mettre ma tête sur l’étiquette… Alors qu’avec Le Philtre, on peut continuer à s’amuser, mais de façon plus responsable. Le but n’est pas d’arrêter de consommer, mais de consommer mieux et rendre l’écologie festive ! »
Afficher des ambitions écolos, pas seulement business, c’est ce qui va réunir une quarantaine de marques réunies les 23, 24 et 25 septembre prochains au 45 rue d’Aboukir pour le premier concept-store imaginé par Le Philtre. « C’est l’occasion pour plusieurs acteurs de l’hédonisme responsable français de se rassembler autour d’un même objectif, celui d’un plaisir moins coupable. »
Et ce n’est pas la seule actualité de la marque, qui lance une bouteille lapis-lazuli en édition limitée pour la fin de l’année, s’exporte à Londres après avoir ouvert des points de vente en Suisse, en Espagne et en Belgique, et compte bien continuer à étendre son marché à l’international. La prochaine étape ? « Pourquoi ne pas ouvrir nos propres points de vente physiques, espère Frédéric Beigbeder, voire un restaurant, ou un club ! » La fête, encore et toujours.
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