Horlogerie
De mode ou de rue, de paysages industriels ou de la forêt amazonienne, la photographie s’expose en Bretagne, à Paris et en Italie.
Paris, Salgado sur la piste amazonienne. En 2013, Sebastião Salgado avait fait paraître Genesis, fruit de huit années de pérégrinations à la redécouverte des montagnes, des déserts, des océans, des animaux et des peuples qui avaient jusqu’ici échappé à l’empreinte de la vie moderne. L’une de ses haltes était la forêt amazonienne, où il a choisi de revenir. Six ans durant, il a sillonné cette forêt primaire, ses fleuves, ses montagnes, et a rencontré les communautés indiennes qui y vivent. La première de nos 5 expos photo avant l’été, à la Cité de la musique, dévoile pour la première fois ce voyage photographique qui met en lumière non seulement les beautés, les mystères, mais aussi les menaces qui pèsent sur cette région reculée de la planète. Les images sont accompagnées d’une création sonore de Jean-Michel Jarre conçue à partir des sons de la forêt. Salgado Amazonia, Cité de la musique – Philharmonie de Paris, jusqu’au 22 août. Citedelamusique.fr
Turin, Horst et Model, l’Amérique en vérité. Difficile de montrer de l’histoire de la photographie américaine deux facettes plus différentes que les œuvres de Horst P. Horst et celles de Lisette Model. Le musée de la Photo de Turin se lance pourtant dans l’exercice avec un double accrochage : 150 images pour le maître de la photo de mode et des portraits mondains, qui a mené une collaboration avec le magazine Vogue des années 40 à 60 ; 120 clichés pour l’une des plus grandes virtuoses de la street photography. Entre la supraélégance et le grotesque, entre les photos sophistiquées prises en studio et la crudité des instantanés de rue, entre les reportages sur les luxueuses maisons des célébrités et les plongées dans les très interlopes clubs de jazz de Harlem, l’Amérique se livre dans tous ses vertiges et ses abîmes. Horst P. Horst et Lisette Model, Camera, Centro italiano per la fotografia, jusqu’au 4 juillet. Camera.to
Daoulas, escapades photographiques. Avec les festivals très populaires de La Gacilly, du Trégor ou de Lannion et des espaces à la programmation ambitieuse, dont le Centre d’art GwinZegal, à Guingamp, ou la galerie Le Lieu, à Lorient, la Bretagne possède un maillage exceptionnel en matière de photographie. Même le Frac Bretagne possède une riche collection de 750 images et c’est à son initiative que sept structures locales se sont unies pour proposer, d’avril à septembre, une trentaine d’expositions qui permettent de découvrir de nouvelles visions et d’opérer une traversée de la région, de cœurs de villes en petites communes. L’artiste iranien Babak Kazemi ouvre le bal dans le jardin de l’abbaye de Daoulas avec une série sur les amants en rupture de ban. Échappée à vélo ou fuite enroulé dans un tapis d’Orient… qui ne rêve de prendre la poudre d’escampette ? Une traversée photographique en Bretagne, jusqu’au 30 septembre. Traverseephotobretagne.fr
Milan, les paysages intérieurs de Peter Lindbergh. Il y a six ans, Giorgio Armani a ouvert un espace d’exposition à Milan, l’Armani/Silos, logé dans un bâtiment des années 50, ancien grenier industriel. C’est dans ce décor minimaliste que sont présentées les œuvres de Peter Lindbergh, dont les images iconiques des reines de beauté des années 80-90 – Cindy, Naomi, Linda, Christy… On découvre surtout des clichés moins connus, qui révèlent son attachement aux paysages industriels, notamment ceux de Westphalie, la région de son enfance, dont il restitue les brouillards, les envolées de métal et de béton. Heimat. A Sense of Belonging, Armani/Silos, jusqu’à l’été 2021. Armanisilos.com
Paris, le Berlin à nu de Michael Schmidt. Né à Berlin en 1945, disparu en 2014, Michael Schmidt fait partie des photographes allemands les plus influents de l’après-guerre, qui a développé pendant cinquante ans durant une œuvre magistrale. En dehors des toutes dernières séries des années 2000, Michael Schmidt a photographié quasi exclusivement l’Allemagne, plus particulièrement certains quartiers de Berlin-Ouest. Il a joué d’une palette infinie de gris et signifié avec une grande humanité que même si un mur coupait Berlin en deux, le monde n’est pas défini de manière nette et tranchée. Michael Schmidt. Une autre photographie allemande, Jeu de Paume, du 11 mai au 29 août. Jeudepaume.org