Horlogerie
Si les ventes mondiales de montres subissent une forte baisse, le segment du luxe, lui, devrait mieux traverser la crise du Covid-19. Rencontre avec le patron de Bulgari.
The Good Life : Quel bilan tirez-vous des Geneva Watch Days que vous avez organisé en août dernier ?
Jean-Christophe Babin : Un excellent bilan à tout point de vue. Les Geneva Watch Days étaient l’unique événement horloger multimarque de l’année, en dehors de la Dubai LVMH Watch Week de janvier dernier. A Genève, nous avons physiquement rencontré nos détaillants européens et moyen-orientaux qui ont pu découvrir nos nouvelles montres (Bulgari Aluminium, Octo Finissimo Chronographe Tourbillon Automatique Squelette, Gerald Genta Arena Bi-Retro) et passer leurs commandes. Et pour tous ceux qui ne pouvaient pas se déplacer, soit le reste du monde, nous avons organisé des sessions de présentations commerciales via deux studios internes Zoom HD qui ont été redoutablement efficaces. De même pour la presse, en parallèle de nos rendez-vous présentiels, les médias qui étaient dans l’incapacité de se déplacer ont pu travailler via Zoom pour les présentations produits et les interviews. Plus généralement, l’événement a été apprécié par toutes les marques participantes, qui ont salué sa tenue, bien évidemment, mais également le format retenu, très agile et très cool. En conclusion provisoire et compte tenu de l’environnement volatile provoqué par le Covid-19, nous avons tenu bon dans la mise sur pied des Geneva Watch Days et nous avons bien fait !
« Pour ce qui est des montres Bulgari, nos priorités n’ont pas varié : continuer à prendre des parts de marché »
TGL : Ce nouveau type de format peut-il représenter l’avenir des salons horlogers ?
J.-C. B. : Ce type de format est caractérisé par le phygital, l’agilité, la flexibilité et la décentralisation, ainsi que par des coûts très raisonnables. Il ne se substituera pas au rendez-vous annuel global dont toute la corporation a besoin. Il était donc totalement légitime et justifié cette année en raison de l’annulation de Baselworld et de Watches & Wonders. Les Geneva Watch Days ont démontré qu’un événement rassemblant des marques provenant d’horizons radicalement différents peut s’organiser vite et facilement, si besoin est. C’est une leçon à tirer, si la nécessité tactique s’en fait ressentir, quelle qu’en soit la cause. Et c’était bien le cas cette année.
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TGL : Quelles seront les priorités de Bulgari et de la division montres de LVMH pour l’année à venir ?
J.-C. B. : Pour ce qui est de Bulgari Horlogerie, nos priorités n’ont pas varié : continuer à prendre des parts de marché comme nous l’avons fait depuis plusieurs années. La crise Covid-19 a eu ceci de positif qu’elle nous a permis de prendre du recul par rapport à la masse de projets dans le pipeline, de mieux préparer l’articulation des mois à venir et des années 2021/2022. Nous avons redéfi ni certains projets et lancements, pour encore mieux les exécuter. Après nos vagues successives de lancements – Dubai Week, Geneva Watch Days et nos produits de haute horlogerie présentés à Rome durant l’événement Barocko mi-septembre –, nous travaillons sur les étapes majeures de l’année prochaine. Et le programme s’annonce chargé, à la hauteur des produits que nous présenterons.