Lifestyle
The Good Life a sélectionné 11 maisons emblématiques d’une mode designed in the UK. Première partie, avec Alexander McQueen, Barbour, Burberry, Dr. Martens et Dunhill.
Alexander McQueen, l’espoir déchu. Impertinent, libre, créatif, provocateur… diverses épithètes qui ont jalonné la (trop) brève carrière d’Alexander McQueen. Après avoir fourbi ses armes chez Givenchy, Lee Alexander McQueen se lance en son nom propre, avec une certaine réussite. Jusqu’à ce jour funeste du 11 février 2010 où l’artiste névrosé met fin à ses jours dans sa maison de Mayfair. Si la controverse était sa marque de fabrique, sa « vista » mode mérite également d’être soulignée. Comme lors de son dernier défilé printemps-été 2010, baptisé Plato’s Atlantis, dans lequel il fera la part belle aux thématiques liées à l’environnement et à l’écologie. La marque lui a survécu, sous la houlette de la très douée Sarah Burton. S. H. 27 Old Bond Street, City of Westminster Mayfair. www.alexandermcqueen.com
Barbour, la fonctionnelle.
3 questions à Steve Buck, CEO de Barbour :
The Good Life : Quelles sont les valeurs de la marque ?
Steve Buck : Barbour a été créé en 1894 afin de fournir des vêtements capables de protéger les marins et les pêcheurs des conditions extrêmes en mer du Nord. Aujourd’hui, l’entreprise est aux mains de la 5e génération de la famille. Nos principes fondateurs n’ont pas changé. Les coupes et les matières sont modernes, mais nos produits sont toujours fonctionnels.
TGL : Comment se positionne la marque aujourd’hui ?
S. B. : Notre but est de devenir une véritable marque lifestyle avec des produits, des vêtements et des accessoires qui sont synonymes d’une échappée dans la campagne anglaise, en famille ou entre amis.
TGL : Qui sont vos clients ?
S. B. : La Grande-Bretagne reste notre marché principal. Viennent ensuite les Etats-Unis, puis l’Europe, avec l’Allemagne et la France. Notre présence en Asie est également en train de s’accroître. I. C.
La maison iconique de la mode anglaise
Burberry. Considérée comme l’une des principales puissances régnantes de l’industrie du luxe britannique, Burberry a néanmoins dû affronter des vents contraires ces dernières années, la faute à un positionnement pour le moins aléatoire l’ayant éloignée de son coeur de lui cible initial : le luxe haut de gamme. En pleine refonte stratégique depuis 2018, la célèbre griffe au tartan compte, pour ce retour aux fondamentaux, sur son directeur de la création, Riccardo Tisci.
L’Italien, transfuge de Givenchy en 2018, n’a guère fait de mystère sur sa volonté d’insuffler un vent de modernité à la marque tout en conservant l’ADN savamment ciselé par Thomas Burberry, au début du siècle dernier. Une volonté qui peut paraître éculée de prime abord, mais qui a pu se vérifier lors de la dernière London Fashion Week, en février 2020, où l’emblématique trench-coat de la marque s’est retrouvé flanqué d’un bandeau de soie ondulant au gré du vent. Un choix audacieux qui pourrait accélérer la mue de Burberry ainsi que son retour dans la cour des grands. Si toutefois le Brexit n’entrave pas cette marche en avant… S. H.
Dr. Martens, l’emblématique. Connues pour être indissociables des scènes rock et punk britanniques, les fameuses chaussures montées sur coussin d’air furent mises au point par le médecin allemand Klaus Märtens, désireux d’accélérer sa convalescence après un accident de ski au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Rachetée à la fin des années 50 par un fabriquant anglais qui en détient dès lors l’exclusivité, la marque a largement dépassé les frontières de la perfide Albion et, de Kanye West à Scarlett Johansson, son destin, qui aurait dû se limiter à celui d’une chaussure orthopédique dotée d’une semelle au cousu Goodyear, se révèle hors norme.
Une gamme Vegan
Si la « Doc Martens » a hissé au plus haut les couleurs britanniques aux quatre coins du monde, elle a néanmoins connu un passage à vide qui aurait pu lui être fatal au début des années 2000, avec plusieurs fermetures d’usines en Angleterre. Symbole des mouvements contestataires, la marque s’est depuis racheté une conduite et propose désormais une gamme Vegan. Exit les tiges de cuir de la chaussure, remplacées par du polyuréthane. Et le succès est toujours au rendez-vous. S. H. 386 Oxford Street, City of Westminster, Marylebone. www.drmartens.com
La mode raffinée
Dunhill. Désormais propriété du groupe suisse Richemont, la maison Dunhill est souvent considérée comme l’Hermès anglais. Une comparaison flatteuse certes, mais loin d’être abusive tant le souci du détail et la volonté de porter à son plus haut niveau l’art de vivre britannique sont poussés à leur paroxysme. Avec un certain goût pour l’excentricité et un côté iconoclaste qui font de la marque une véritable place forte du luxe anglais. Prêt-à-porter masculin, accessoires, maroquinerie, boutons de manchettes, cravates… Sans oublier son iconique briquet vertical, tombé quelque peu en désuétude aujourd’hui.
Ainsi, Dunhill brille par sa diversité depuis le début de son histoire, en 1893. Rapidement prisée et adoptée par la haute société britannique, la marque a néanmoins connu dernièrement des années moins fastes et a dû réduire à une portion congrue son réseau de boutiques. Pour mieux repartir de l’avant sous l’impulsion d’Andrew Maag, ancien de la maison Burberry, à la manoeuvre pour accélérer la numérisation du groupe. Et réveiller cette belle endormie. S. H.
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