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Vins et spiritueux
Si la Belgique n’a pas de champagne, ses bulles sont mondialement reconnues grâce à la renommée de ses bières.
Brasserie d’Achouffe, La Chouffe. Cette marque est née dans les années 80. Deux frères ont créé, à Achouffe, dans les Ardennes belges, cette brasserie qui appartient, désormais, au groupe Duvel Moortgat. Le procédé de fabrication et la mascotte (le lutin Marcel) sont restés inchangés. C’est une bière au degré alcoolique assez fort, puisqu’elle titre 8 %. Elle a une robe claire et un nez très parfumé. On se croirait dans un champ fleuri au printemps avec, sur les abords, des arbres fruitiers. La finale est sur l’amertume et les épices.
Mort Subite Witte Lambic. Savez-vous d’où vient ce drôle de nom ? Dans un petit café de Bruxelles, qui s’appelle encore A la Mort Subite, on y jouait un jeu de dés (l’équivalent de notre 421) et quand venait la dernière partie, les joueurs criaient « Mort subite ! » Cette bière est une lambic, c’est-à-dire que sa fermentation spontanée ne nécessite pas d’ajout de levure. Elle a un caractère doux. Elle se veut fruitée et rafraîchissante. Un peu comme quand on est en bonne compagnie. La sérénité est là. Et non, on ne tombe pas inanimé aussitôt la boisson terminée.
Bières hivernales
Brasserie Bryggja, Bryggja Triple. Cette bière blonde artisanale est très appréciée, tant en France qu’en Belgique. Elle a des allures faussement douces et du caractère, car elle titre quand même plus de 8 %. « Triple » signifie qu’elle a été brassée avec beaucoup de malt. Et pourtant, avec sa robe dorée, légèrement trouble, elle est tout en équilibre. Il serait dommage de la déguster en apéritif. Sa place est sur la table pour accompagner un repas, notamment l’hiver avec la raclette. Son goût concentré se marie bien avec des plats aux arômes prononcés.
Affligem, Cuvée de Noël. Voici l’une des marques les plus populaires du moment. Cette blonde, très appréciée des amateurs de bières d’abbaye, est produite à Opwijk, à 10 km de l’abbaye Saint‑Pierre‑et‑Saint‑Paul d’Affligem qui lui a donné son nom. Neuf moines sont toujours partie prenante de son processus de fabrication et veillent jalousement sur la recette d’origine. Si cette cuvée ne sera pas présente à la messe de minuit, elle a sa place sous le sapin. Elle est richement épicée, avec une mousse onctueuse. En bouche, elle affirme sa richesse par des notes de miel sur la finale.
Douceur subtile
Duvel Moortgat, Duvel. Cette brasserie a été fondée en 1871. Elle est toujours dirigée par un membre de la famille, Michel Moortgat. Bien qu’elle continue de produire des bières en Belgique, elle s’est beaucoup développée à l’international, notamment aux Etats-Unis. Le nom de cette bière pourrait donner des cauchemars, car il signifie « diable » en patois flamand. Elle est pourtant attrayante avec sa mousse blanche et compacte. En bouche, elle se fait crémeuse, déployant une jolie amertume et une finale sur le fruité. Le purgatoire pourrait-il être délicat ?
Abbaye de Notre-Dame de Saint-Rémy, Trappistes Rochefort 6. A Saint-Rémy-les-Rochefort, les brasseurs ont élaboré une bière concentrée. Sa robe marron foncé laisse présager un caractère affirmé. C’est le cas, au premier abord, avec ses arômes épicés très présents. Puis viennent le malt et le caramel. En bouche, la boisson se fond dans les saveurs sucrées pour se porter sur le registre de la douceur. L’amertume est présente, mais sans dominer les autres notes. Le fruité arrive doucement, avec un sursaut d’épices sur la finale, afin d’aérer de nouveau le palais.
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