Culture
Aux côtés des célébrissimes Léonard de Vinci et Paul Gauguin, on découvre des artistes méconnus du Canada ou de Russie.
Gauguin par lui-même, Londres. Si les accrochages consacrés à Paul Gauguin ne manquent pas, il s’agit ici du premier centré sur ses portraits et autoportraits. Endossant une multitude de personnalités, Gauguin s’est constamment réinventé. On le retrouve sous le masque peint de Jésus-Christ, ou grimaçant sur un pot de grès émaillé, tête grotesque suçant son pouce. Sa famille et ses amis l’entourent, que ce soit le portrait de sa femme Guette en robe du soir ou les nombreuses représentations du peintre et complice Meijer De Haan, dont on retient l’étonnant buste en chêne polychrome. Quant aux amantes de Tahiti, elles sont présentes aussi, parées de couleurs éclatantes, révélant son intérêt pour l’iconographie non occidentale et son goût pour les expérimentations radicales. Gauguin Portraits, National Gallery, jusqu’au 26 janvier. www.nationalgallery.org.uk
Veni, vidi… Vinci, Paris. Pour les 500 ans de la mort de Léonard de Vinci, le Louvre présente une rétrospective majeure du maître italien. Avec 5 tableaux et 22 dessins, le musée possède la plus importante collection d’œuvres de Léonard de Vinci au monde. Trois pièces maîtresses – Sainte Anne, La Belle Ferronnière et Saint Jean Baptiste – ont été restaurées pour l’occasion. Ce fonds est enrichi par la présentation de près d’une centaine d’œuvres (peintures, dessins, manuscrits, sculptures, objets d’art) prêtées par les plus prestigieuses institutions de la planète, de la National Gallery de Londres, à la Pinacothèque vaticane, en passant par le Metropolitan Museum de New York. L’accrochage est saisissant et La Joconde, comme toujours, fait bande à part. Elle reste exposée dans le parcours des collections permanentes. Léonard de Vinci, musée du Louvre, jusqu’au 24 février. www.louvre.fr
Une Russe aux avant-postes, Florence. L’époque est à la redécouverte des femmes pionnières de l’histoire de l’art. La rétrospective du Palazzo Strozzi consacrée à la Russe Natalia Goncharova révèle l’amplitude d’une artiste qui fut à la fois peintre, costumière, illustratrice, graphiste, sculptrice, scénographe, écrivaine, actrice et ballerine. L’accrochage réunit autant ses œuvres que celles des artistes qui l’ont inspirée ou dont elle fut proche, elle qui a assimilé tour à tour le « primitivisme » de Gauguin, les couleurs enflammées de Matisse, le cubisme de Picasso ou encore le dynamisme des futuristes tels que Giacomo Balla et Umberto Boccioni. Riche de 130 pièces, l’expo comprend ses décors créés pour les Ballets russes, à l’invitation de Serge de Diaghilev. Natalia Goncharova. A Woman of the Avant-Garde with Gauguin, Matisse and Picasso, Palazzo Strozzi, jusqu’au 12 janvier. www.palazzostrozzi.org
L’art de vivre nippon, Aix-en-Provence. Quand le Japon se porte bien, ses artistes peignent en toute quiétude des courtisanes, des scènes érotiques, des vues célestes du mont Fuji, des samouraïs à mollets d’acier et de ravissantes esquisses de grues et de fauvettes. Pacifiée et prospère, l’ère d’Edo (de 1603 à 1867) a connu une effervescence artistique exceptionnelle. Les 200 estampes ukiyo-e permettent de s’immerger dans la vie et les plaisirs du Japon ancien. En écho aux images des maîtres, l’exposition réunit des objets d’artisanat de l’époque. Hokusai, Hiroshige, Utamaro… Les Grands Maîtres du Japon. La Collection Georges Leskowicz, Hôtel de Caumont Centre d’art, jusqu’au 22 mars. www.caumont-centredart.com
Le Canada impressionne, Lausanne. L’impressionnisme a essaimé partout, même au Canada. C’est ce que révèle cette étonnante exposition, forte de 120 tableaux, qui réunit pour la première fois 35 artistes canadiens ayant pactisé avec Monet, Renoir, Signac ou Pissarro. Un grand nombre d’entre eux sont venus en France, où ils ont étudié parfois, et de retour dans leur pays, ont développé des formes nouvelles d’impressionnisme inspirées par la lumière et les paysages du Nord. Ils se nomment William Blair Bruce, Franklin Brownell, Mary Bell Eastlake, Emily Carr ou Prudence Heward. Le Canada et l’impressionnisme. Nouveaux horizons, fondation de l’Hermitage, du 24 janvier au 24 mai. www.fondation-hermitage.ch
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