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Vins et spiritueux
Ces single malts et blended whiskies séduisent par leur raffinement.
Aberlour 17 ans, 1st Fill Sherry Hogshead. La distillerie Aberlour s’est bâti une solide réputation auprès des Français qui apprécient particulièrement ses whiskies solides et francs. En cette fin d’année, Aberlour propose un 17‑ans‑d’âge ayant vieilli dans des petits fûts de xérès Hogshead. Il s’agit d’un fût de premier remplissage, donc le whisky a eu tout le temps nécessaire pour s’imprégner des épices et des fruits secs. C’est la première impression. Dans un second temps, une fois en bouche, cet alcool se fait droit avec des notes fruitées et de fruits exotiques. La finale est vive avec une amertume très agréable.
Loin du monde
Talisker 10 ans. Sur l’île de Skye, loin du monde, tout au nord de l’Ecosse, cette distillerie se dresse face à la mer, qu’elle semble défier. Fausse impression. En réalité, elle fait corps avec les éléments marins et la nature qui l’environnent. Est‑ce pour cette raison que les arômes iodés semblent s’imprégner en nous lors de la dégustation ? Sans doute. Ce whisky a mûri dix années dans des fûts de chêne avant d’être embouteillé. Il s’agit d’un single malt, très intense, montre son caractère avec force. Il est tourbé, épicé. La finale reste marquée par le poivre avec, encore, une légère sensation saline.
Quand le whisky rencontre la bière…
Glenfiddich IPA Edition. Cette distillerie, l’une des plus dynamiques du Speyside, sort régulièrement des whiskies originaux avec des finishes très particuliers. Pour cette édition, le maître de chai, Brian Kinsman, a fait vieillir son single malt dans un fût ayant contenu une bière IPA (une bière très aromatique) spécialement élaborée pour Glenfiddich. Le résultat est surprenant. On a un whisky aromatique, où le houblon vient au premier nez avec des fragrances exotiques comme la mangue. Puis les notes florales se placent avec discrétion. On retrouve le style de cette distillerie avec une finale fraîche portée par les agrumes.
Rond et généreux
Chivas Regal 18 ans. Chivas, l’une des plus grosses distilleries écossaises, est désormais la propriété de la multinationale française Pernod Ricard. Le succès de ce blend [les whiskies proviennent de plusieurs distilleries avant d’être assemblés, NDLR] ne se dément pas. En cette fin d’année, Chivas met en avant son 18‑ans‑d’âge. Colin Scott, le maître assembleur, nous livre un whisky rond et généreux. Le touché en bouche est soyeux. Il ne cherche pas à nous agresser, bien au contraire. Ce whisky caresse, il invite à la détente avec ses douceurs vanillées accompagnées d’écorce d’orange. Le whisky se termine sur des épices en pointillé qui s’inscrivent dans une belle longueur.
Doux et aérien
The Macallan, Triple Cask 12 ans. Macallan fait partie des distilleries qui ont forgé l’histoire du whisky écossais. Le nouveau centre d’accueil pour les nombreux visiteurs, d’une architecture remarquable, va sûrement contribuer, et c’est son but, à pérenniser la réputation de cette marque. Ce 12‑ans‑d’âge appartient à la gamme Triple Cask. Il s’agit d’une série de single malts vieillis dans une combinaison de trois fûts : en chêne européen, en chêne américain ayant contenu du xérès et en chêne américain ayant contenu du bourbon. Ce mélange permet d’offrir un whisky complexe. Il s’inscrit dans un registre de douceur. La recherche se tourne vers la délicatesse avec la vanille qui se mêle aux épices suaves. Les agrumes apportent la fraîcheur. Elle est juste suffisante pour rendre le distillat aérien.
Collaboration détonante
Jameson Caskmates. Le whiskey irlandais a le vent en poupe. Il a la particularité d’être distillé trois fois, une caractéristique qui produit un distillat plus rond, plus fruité et plus gras en bouche. Jameson, la distillerie la plus importante d’Irlande, ose créer des produits qui détonnent. Ce flacon a été conçu en collaboration avec un maître brasseur de Cork’s Franciscan Well Brewery. Cette alliance surprenante et improbable (sauf pour les Irlandais) procure au whisky des notes supplémentaires de cacao, de caramel avec un brin d’amertume sur la finale. Vraiment déroutant et plutôt réussi.
Whiskies d’Ecosse… et de Taïwan
Glen Grant, 18 ans. Glen Grant, qui est un acteur de référence dans l’univers du whisky, produirait près de 6 millions de litres d’alcool par an. Cette distillerie est appréciée pour ses single malts vieillis dans des fûts de bourbon et de xérès. Durant un minimum de 18 ans, ce whisky a maturé paisiblement dans les chais. Dès le premier nez, on le suppose riche et gourmand. Il exhale des senteurs florales. En bouche, la vanille se distingue, puis les fruits secs et enfin la douceur sucrée du malt s’expriment. La finale est longue pour mieux se faire désirer.
Kavalan Solist Sherry Cask. Il est parfois bon de pousser le curseur au‑delà des limites. Il y a du plaisir dans une transgression passagère. Ce whisky en est la preuve. Déjà, avec son degré. Il affiche 58,6 % d’alcool au compteur. Pourtant, il ne faudrait pas être effrayé, car ce single malt possède une maturité déconcertante. Vieilli en fût de xérès oloroso et embouteillé à la main, il sort de la barrique pour entrer dans la bouteille sans adjonction de caramel, de filtration à froid ou de réduction. Il se présente au naturel avec son nez complexe de noix et de raisins secs. La bouche est pleine d’épices avec une finale déconcertante sur le café. Ce whisky venu de Taïwan est un voyage en soi… vers l’Amérique latine !
Un flacon à part
Compass Box No Name #2. John Glaser est un homme à part dans l’univers du scotch. Animé par une passion créatrice qui le pousse à explorer des chemins inattendus, il bouscule les codes du whisky. Et qu’importe s’il ne respecte pas toujours les us et coutumes d’un monde parfois un peu engoncé dans ses traditions. La preuve avec cette collection No Name (le fondateur a manqué d’inspiration pour la baptiser !). C’est la version numéro 2 qu’il nous livre en cette fin d’année. Le whisky est équilibré, gourmand, fumé, mais tout en finesse. Il invite à la réflexion. C’est sans doute le but recherché de son auteur. Il a une finale longue et poivrée. Le sentiment d’avoir en bouche, pendant longtemps, du thé lapsang souchong est un délice… pour qui aime les thés de Chine fumés, bien sûr !
Petite île
Jura 13 ans Two‑One‑Two. Jura est une île qui aurait pu constituer l’univers du film Narnia. Il faut du temps pour s’y rendre et tous les moyens de transport sont mis à contribution. Une fois sur place, on ne regrette jamais le périple. La mémoire se charge de souvenirs. Le temps s’étire. Le calme règne, car l’île compte à peine plus de 200 âmes. Two‑One‑Two est d’ailleurs un hommage au nombre d’habitants qui la peuplent. Pour élaborer ce flacon, le whisky a d’abord vieilli dans des fûts de bourbon avant d’effectuer sa finition dans des fûts neufs américains. Il est intense avec des arômes d’agrumes. En bouche, il est plutôt rond avec des notes exotiques comme la noix de coco. Il a une finale vive avec une pointe de cannelle. Il donne envie de se rendre sur ce bout de terre, loin de tout.
Grand classique
Glenmorangie The Nectar d’Or. Les grands classiques ne meurent jamais. Que ce soit dans le cinéma, la musique ou la littérature, on aime y revenir. Le plaisir est très souvent là, tant il offre la possibilité de repousser le temps. Ce flacon en est l’exemple parfait. Baptisé The Nectar d’Or, il a effectué son finish dans des barriques de sauternes (le vin liquoreux de Bordeaux). Ça donne un whisky rond, plein de douceur avec des notes d’abricot confit au nez qui confirment son onctuosité en bouche : pain grillé, épices, miel d’acacia. C’est un festival de saveurs qui se marient dans un équilibre très plaisant.
Whiskies rares
Johnny Walker Blue Label Ghost & Rare Glenury Royal. Déguster un Blue Label est toujours une expérience unique. Il démontre toutes les qualités d’un blend en prouvant à ceux qui en doutaient encore que cette alchimie résulte de l’art de l’assemblage. D’ailleurs, on est souvent meilleur en groupe que seul. Ce flacon a été confectionné à partir de huit whiskies rares. Les distillats proviennent de maisons qui ont portes closes aujourd’hui : Glenury Royale, Glen Elgin, Inchgower… Le résultat est à la hauteur des attentes. On découvre, ici, un whisky dont la convivialité est le point fort. Il est onctueux, fruité avec une longueur exceptionnelle. On le croit simple, car il s’impose de lui‑même. Or tout le monde sait que la simplicité est sans doute la qualité la plus difficile à acquérir.
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