Culture
D’hommages en rétrospectives, les artistes contemporains se révèlent dans tous leurs états et dans tout leur éclat.
• Olafur Eliasson, l’intégrale, Londres. Sur 1 000 m², la rétrospective que consacre la Tate Modern à Olafur Eliasson– la plus importante à ce jour – réunit une trentaine d’œuvres et d’environnements réalisés au cours de ces trois dernières décennies. Elle comprend de nouvelles peintures et sculptures, mais surtout les installations culte qui ont fait sa célébrité, comme Room for One Colour (1997), qui plonge le visiteur dans un bain amniotique jaune, ou Your Spiral View (2002), qui démultiplie les jeux kaléidoscopiques de reflets. L’expo sera ensuite présentée au musée Guggenheim de Bilbao, de février à juin 2020. Olafur Eliasson: In Real Life, Tate Modern, jusqu’au 5 janvier. www.tate.org.uk
• Le doublé gagnant de Rebecca Horn, Bâle / Metz. Extraordinaire artiste que Rebecca Horn, qui bénéficie d’un double hommage, au musée Tinguely, à Bâle, et au Centre Pompidou‑Metz. Bâle met en regard des travaux performatifs de jeunesse et des sculptures cinétiques plus récentes, soulignant les jeux d’échos entre les processus de métamorphose corporelle auxquels s’adonne l’artiste, souvent réalisés à l’aide de prothèses, comme des lances métalliques ou des éventails de plumes, et la transformation des machines. Metz met brillamment en lumière les artistes qui ont nourri son imaginaire – Man Ray, Marcel Duchamp, Meret Oppenheim, Claude Cahun ou Constantin Brancusi –, et révèle le rôle que le cinéma joue dans l’univers saturé de désir et de violence, de force et d’infirmité que développe Rebecca Horn.
Rebecca Horn. Fantasmagories corporelles, musée Tinguely, jusqu’au 22 septembre. www.tinguely.ch
Rebecca Horn. Théâtre des métamorphoses, Centre Pompidou‑Metz, jusqu’au 13 janvier. www.centrepompidou-metz.fr
• Une Biennale XXL, Lyon. En se déployant dans le musée d’art contemporain de Lyon, sur un nouveau site – les anciennes usines Fagor qui s’étendent sur plus de 29 000 m2 – ainsi que sur l’ensemble de la métropole de la région Auvergne‑Rhône‑Alpes, la 15e édition de la Biennale prend une ampleur inédite. Cette édition record justifiait l’intervention d’une équipe de choc : le palais de Tokyo et ses sept commissaires d’exposition. Ils ont retenu le principe d’œuvres produites spécifiquement sur les lieux par 50 artistes du monde entier, en collaboration avec les habitants ou les entreprises locales, et nous promettent un gigantesque alambic (Thomas Feuerstein), des machines robotisées (Fernando Palma Rodríguez), des centaures (Nico Vascellari)… bref, de quoi donner à penser, expérimenter et, pourquoi pas, refaire le monde. 15e Biennale d’art contemporain de Lyon, du 18 septembre au 5 janvier. www.biennaledelyon.com
• Francis Bacon, artiste lettré, Paris. Les rétrospectives dédiées à Francis Bacon ne sont pas rares dans le monde, mais celle du Centre Pompidou se démarque en proposant une lecture de son œuvre au prisme de la littérature qu’il aimait ou qu’il a suscitée. L’inventaire de la bibliothèque de l’artiste a permis de recenser plus de mille ouvrages. La visite des salles, qui accueillent une soixantaine d’œuvres majeures, est ponctuée de lecture de textes de Nietzsche, de Bataille, de Leiris, de Conrad, d’Eliot ou d’Eschyle, dont Bacon disait volontiers qu’ils suscitaient en lui « des images immédiates ». En parallèle de l’exposition, un bouquet de soirées littéraires prolongent le thème, avec des interventions de Philippe Sollers, Jonathan Littell, Chloé Delaume ou Christian Prigent. Bacon en toutes lettres, Centre Pompidou, du 11 septembre au 20 janvier. www.centrepompidou.fr
• Mark Bradford, superstar en Chine, Shanghai. Après avoir représenté les Etats‑Unis en 2017 à la Biennale de Venise, Mark Bradford a créé, en 2018, un environnement pour l’ambassade des Etats‑Unis à Londres, composé de 32 pièces de bois qui affichaient le texte de la Constitution américaine. A Shanghai, il surprend avec, entre autres, deux œuvres spectaculaires, l’une baptisée Waterfall, série de peintures formant une « cascade » de 12 m de hauteur, l’autre intitulée Mithra, faite de bois patinés récupérés après l’ouragan Katrina, dont la forme de bateau rappelle le mythe de l’arche de Noé. Mark Bradford : Los Angeles, Long Museum, jusqu’au 13 octobre. www.thelongmuseum.org
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