Lifestyle
Avec ses airs de lanterne japonaise, le physalis ne se contente pas d’embellir nos contrées. Longtemps considéré comme une mauvaise herbe, il produit pourtant un fruit qui regorge d’antioxydants et renferme des pouvoirs antibactériens, anti-inflammatoires et même immunosuppresseurs.
Difficile de faire le lien entre les petites lanternes rouges orangées que l’on découvre à l’automne, les délicates cages beiges ajourées qui pullulent tout au long de l’année, les fleurs blanches qui s’étirent en grappes comme de minuscules champignons de Paris et la baie orange et sucrée ou acidulée qui apparaît dans le calice séché et épanoui à la fin du printemps. Il s’agit pourtant de la même plante : le physalis, aussi appelé amours-encage, lanterne japonaise ou alkékenge, mais aussi cerise d’hiver ou mirabelle de Corse. Si on l’apparente parfois, par son goût, à la groseille, il est cependant beaucoup plus proche de la tomate, sa cousine.
Une « mauvaise herbe » bénéfique
Une centaine d’espèces ont été répertoriées, mais son origine demeure incertaine, car on retrouve cette plante à l’état sauvage aux quatre coins du globe, essentiellement dans les régions tropicales, subtropicales et tempérées, notamment dans les vignobles.
Cultivée depuis peu, elle a tendance à prendre ses aises. Cette herbacée vivace de la famille des solanacées mesure une cinquantaine de centimètres… avant d’étendre ses rhizomes et d’envahir progressivement le voisinage sous l’effet de la chaleur et du soleil.
Ses tiges rameuses, une fois tuteurées, développent des feuilles opposées ovales et à peine pointues. Ses fleurs régulières, de couleur blancvert, laissent place, à l’automne, aux fameux calices orangés dans lesquels se développent les baies : sphériques, elles mesurent 12 mm de diamètre et renferment chacune des dizaines de minuscules graines aplaties.
Il arrive fréquemment qu’entre les deux saisons la lanterne orange, grignotée par les insectes, se dentelle progressivement, laissant voir le fruit par transparence. Le terme « alkékenge », dérivé de l’ancien français « alquéquange », lui-même issu de l’arabe « al-kakang », est apparu dans la langue française au XIVe siècle.
Malgré son intérêt gustatif et médicinal connu depuis le Moyen Age, la plante, forcément cueillie à la main, n’a que peu suscité l’enthousiasme auprès des cultivateurs à travers le monde. Pourtant, il était déjà couramment admis qu’elle était bienfaisante pour la vessie et les affections rénales et on l’utilisait même contre les troubles oculaires et les maux d’oreille.
Une mine d’antioxydants
Outre l’aspect ornemental de cette plante, pourtant longtemps considérée comme indésirable, et la saveur subtile de son fruit à maturité, le physalis regorge de bienfaits pour notre santé. Riche en antioxydants, en phytostérols et en physalines, il compterait ainsi 160 % d’antioxydants de plus que les canneberges. Il pourrait alors prévenir, voire inhiber, la croissance des cellules cancéreuses.
Les physalines ont également une action antibactérienne, notamment contre la tuberculose, et anti-inflammatoire. Selon certaines sources, le physalis serait aussi capable d’influencer la réponse du système immunitaire et de le réguler. Certains chercheurs avancent même qu’il pourrait, à terme, permettre de réduire la consommation de certains médicaments immunosuppresseurs, en particulier en cas d’allergies ou de maladies auto-immunes…
Et ce n’est pas tout ! Egalement riche en bêta- carotène, le physalis contiendrait 140 % de fibres de plus que les prunes et davantage de potassium qu’une banane. Faiblement calorique, il est riche en vitamines A et C (deux fois plus que le jus de citron !) et contient également des vitamines B1 et B3 et du fer.
Enfin, on lui connaît une action diurétique et laxative, et il représente une source non négligeable d’acides gras essentiels et de vitamine E. Bref, qu’il soit séché pour être grignoté, consommé en tisane ou encore cueilli sur l’arbre pour une consommation immédiate, le physalis présente bien des qualités, alors, je serais vous, je m’y mettrais tout de suite !
Posologie
• En tartes, en confitures, ou nature : en automne, consommer directement les fruits sur l’arbre ou en tartes et en confitures, pour un effet antioxydant immédiat.
• En fruits séchés : on peut les grignoter tout au long de l’année. Comptoirs et Compagnies, 17,50 € les 400 g.
• En tisanes : laisser infuser environ 10 g par litre pendant 15 minutes, et boire trois tasses par jour. France Herboristerie, 14,30 € les 100 g.
• En compléments alimentaires : avaler entre 3 et 6 gélules par jour, en deux prises, avec un grand verre d’eau. Laboratoires Fenioux, 21 € les 200 gélules.