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Fin décembre 2018. Après une première tournée européenne triomphale, les Parcels sont de retour pour quelques jours à Berlin, leur ville d’adoption, avant de repartir dans leur famille, à Byron Bay, station balnéaire et haut lieu de la culture hippie.
Cet hiver, les jeunes Australiens de Parcels ont parcouru la planète pour promouvoir un premier album étincelant, léger et dansant, dont le premier single, Overnight, a été produit par Daft Punk. Patrick Hetherington, aux claviers, a répondu aux questions de The Good Life en déambulant dans les rues de Berlin.
The Good Life : Patrick, peux-tu nous expliquer comment s’est faite la rencontre avec les autres membres de Parcels ?
Patrick Hetherington : Nous nous sommes rencontrés dans un collège catholique de Byron Bay. Nous avions alors 13-14 ans. Nous aimions tous la musique, en écouter, en jouer. Nous étions tous plus ou moins autodidactes, un peu de piano par-ci, un peu de guitare par-là… Dans un premier temps, nous avons joué dans toutes sortes de groupes, du folk au métal, avant de nous stabiliser sous la forme actuelle. Louie [Swain] assure les autres claviers et synthétiseurs, Jules [Crommelin] joue de la guitare, Noah [Hill] de la basse, et Toto [Anatole Serret] de la batterie. Mais nous chantons tous ensemble !
TGL : Pourquoi avoir choisi ce nom de Parcels (« colis », en français), à la fois commun et efficace ?
P. H. : Nous avons choisi ce nom d’après un panneau émaillé qui traînait chez Louie quand nous étions enfants. Ses parents avaient utilisé beaucoup de matériaux de récupération pour construire et aménager leur maison, et cette pancarte provenait d’une ancienne gare. Nous n’avions pas encore fondé le groupe à l’époque, mais nous trouvions déjà que cela ferait un super nom !
TGL : Est-ce que le fait de grandir à Byron Bay a influencé votre parcours et votre style ?
P. H. : La ville présente en effet un environnement idéal pour le développement des arts en général, et de la musique en particulier. Pendant notre enfance, il y avait de nombreux festivals avec des groupes de funk, de blues… qui venaient rarement en Australie. Cela nous a donné des bases, des fondations. Mais le lifestyle propre à cette station balnéaire, avec la plage, l’océan, le surf… nous a également influencés.
TGL : Votre style oscille en permanence entre réminiscences de l’âge d’or du rock et du funk et accents plus contemporains, plus électroniques. Comment le définiriez-vous ?
P. H. : Depuis le début de Parcels, nous souhaitons brasser ce que nous aimons dans la musique des sixties et des seventies (les classiques du funk, de la soul et du rock) avec une production plus contemporaine, des sons électroniques d’aujourd’hui, une vision plus moderne de la pop. C’est un équilibre précaire, délicat à maintenir…
TGL : De quels groupes d’aujourd’hui vous sentez-vous proches ?
P. H. : Nous aimons aussi beaucoup ce qui se passe en France actuellement, avec des groupes comme L’Impératrice, Bon Voyage Organisation… Nous partageons beaucoup avec eux : un sens de l’harmonie, de la culture musicale. Il faut dire que nous avons beaucoup d’admiration pour la musique française en général, de celle des années 60 (France Gall, Françoise Hardy, Serge Gainsbourg…) à la French touch de la fin des années 90 (Air, Daft Punk, Phoenix…).
TGL : Tu écris la moitié des textes du groupe, où trouves-tu l’inspiration ?
P. H. : Le process est très personnel… J’ai besoin d’être seul pour commencer à écrire. Cela peut arriver quand je rentre chez moi le soir après une journée de répétition, que je suis seul dans la rue, par exemple. Quand nous avons composé une chanson, je marche avec la mélodie dans la tête et les choses viennent spontanément. Ensuite, bien sûr, nous réécrivons et nous affinons quand nous nous retrouvons avec tous les membres du groupe.
TGL : Pourquoi avoir choisi de vous installer à Berlin ?
P. H. : Parce qu’on y trouve de l’excellente musique et des gens formidables ! Personnellement, j’aime le changement et je ne me vois donc pas passer ma vie ici, mais pour l’instant, je trouve que c’est l’idéal. Bien sûr, Paris et Londres sont aussi des villes géniales, mais les choses vont tellement bien pour Parcels en ce moment, nous sommes si occupés, que nous préférons rester à l’écart de l’agitation et pour ça, Berlin est parfaite.
TGL : Après une année 2018 intense, quels sont vos plans pour 2019 ?
P. H. : Eh bien, dans l’immédiat, nous allons prendre un peu de vacances chez nous, en Australie, puis y jouer afin de continuer à promouvoir notre premier album. Du fait de notre expatriation, nous n’avons pas beaucoup joué là-bas finalement. Puis les concerts reprendront en Amérique, en Asie… Une vraie tournée mondiale ! Mais nous avons aussi hâte d’écrire de nouvelles chansons.
TGL : Quelle direction musicale aimeriez-vous prendre pour ce deuxième album ?
P. H. : Il est bien trop tôt pour le dire… Ces dernières semaines, nous avons juste trouvé le temps de nous poser pour réfléchir à la question. Ce que nous souhaitons en priorité, c’est aménager un véritable studio, avec tout notre matériel, afin de créer un son bien à nous. Nous aimerions collaborer avec des tonnes de producteurs, mais je crois vraiment qu’il fait laisser les choses se faire naturellement, au gré des rencontres.
TGL : Entre votre expatriation et la tournée mondiale, vous voyagez beaucoup ces temps-ci. Qu’est-ce que vous aimez et qu’est-ce que vous détestez dans cette vie sur la route ?
P. H. : Jusqu’alors, la tournée a couvert l’Europe, nous avons voyagé dans des tour-bus, des véhicules spécialement aménagés. On joue le soir, on s’endort dans une ville et on se réveille dans une autre, c’est parfait de mon point de vue, car c’est totalement insouciant. L’été, quand on fait les festivals, on est hélas obligés de prendre l’avion tous les deux jours, et là, je dois avouer que je déteste cette vie, c’est harassant… mais bon !
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