The Good Business
La conjoncture internationale du marché de la chaussure est encourageante. Voici nos 7 maisons "héritage" favorites.
• Bexley, en ligne et en phase. Fondée à Lyon en 1985, la marque a été cédée au fonds d’investissement LBO France en novembre 2017. A sa tête, Bruno Luppens, ancien patron de Lacoste. Aujourd’hui, Bexley compte 16 boutiques en France et compte en ouvrir deux autres, l’une à Paris et l’autre à Nantes, courant 2019. Faisant partie des marques pionnières en matière de vente en ligne, dès 1996 précisément, le chausseur a décidé de revoir entièrement sa vitrine virtuelle afin d’y accroître un volume d’achats déjà non négligeable (30 % de son CA).
• Bowen traverse la Manche. Allure anglaise, certes, mais plus française, tu meurs ! Dès sa naissance en 1980, Bowen cultive son gène British et son cousu Goodyear, fabriqué depuis l’origine par l’atelier Alfred Sargent de Northampton (propriété du groupe Manbow, détenteur de Bowen). Cette jolie marque compte déjà sept boutiques en France et une à Bruxelles, et a été assez culottée pour se faufiler sur le macadam londonien en s’installant à Piccadilly Arcade, au cœur du pré carré des grands tailleurs et bottiers de la City. Ses 30 m² vous accueillent dans un décor victorien extravagant !
• Carvil, la belle histoire. En 1960, Alain Delon promène ses mocassins à mors Carvil, comme Jacques Dutronc ou… Charles Bronson. Fondée en 1952 par Henri Lederman, la marque crée aussi la bottine Dylan du nom du célèbrissime chanteur, qui la portera en concert. A la tête du groupe Carel, Frédérique Picard a réveillé la belle endormie. Elle l’a dotée d’une équipe de design qui remet en piste ces icônes rock fabriquées en Italie : la bottine Dylan en cuir souple, le mocassin Triomphe (photo), les slipers Laurent. Ben Harper ou Stromae sont des assidus de la boutique d’origine (67, rue Pierre-Charron) décorée par Gilles Viard, et qui accueille des expositions, dont celle de l’artiste peintre illustrateur de mode Marc‑Antoine Coulon.
• Emling adore les trentenaires. Fondée en 1993 par un amoureux du bel ouvrage, Jean‑Jacques Poch, Emling n’a jamais varié dans sa démarche : cuirs français et montages aux petits oignons. Appartenant au groupe familial présidé par Fabrice Poch, et forte de huit boutiques en France, Emling s’est adjoint les services d’un nouveau directeur général, Antoine Guillorit. Retrouver la cohérence était la priorité, d’où l’apparition des nouvelles sneakers et, depuis l’été dernier, celle de produits haut de gamme à commander sur mesure, avec la possibilité d’expérimenter ses propres patines en ligne…
• Loding, héritage accessible. Il voulait rendre le luxe low cost. En 1998, Michel Gozlan crée Loding, dont les souliers – certains permanents – sont fabriqués à la main au Portugal et en Inde. Nuno Nunes, désormais à la tête de l’entreprise familiale, perpétue ces richelieus en chevreau à semelle souple que les amateurs peuvent toujours s’offrir sans se ruiner. Notons aussi l’arrivée des sneakers. Loding détient 35 boutiques franchisées en France, une en Guadeloupe, et également des points de vente au Canada, en Pologne ou en Tchéquie.
• Jean-Baptiste Rautureau et le cousu vendéen. En 2017, dans le bocage vendéen, et plus précisément à La Gaubretière, s’est tramée une petite révolution. Créé en 1871, le groupe familial Rautureau Apple Shoes a été vendu au Brestois Xavier Marie (créateur de Maisons du Monde) qui détient désormais les marques No Name, Pom d’Api, Schmoove, sans oublier Free Lance et Jean‑Baptiste Rautureau, ainsi que le savoir‑faire d’ateliers d’où sortent près de un million de paires de souliers par an. Parmi les adeptes de Rautureau : Thomas Dutronc et Julien Doré, qui chausseront, l’été prochain, des bottes en peau exotiques ou la nouvelle basket en python coloré…
• Santoni sait pantoufler. Giuseppe Santoni pilote une gigantesque marque qui vise Moscou, Canton, Singapour, Tokyo et Saint‑Moritz. Appréciant le design, Giuseppe confie la silhouette de ses boutiques à Patricia Urquiola. En retour, l’architecte espagnole expose durant la Design Week dans les vitrines Santoni de Milan. Giuseppe Santoni a aussi fait de son siège social un modèle écologique. Pour les beaux jours, on retrouvera les Pantofole, ces mocassins en cuir fin tressé typiquement transalpins. La marque collabore sur différents projets avec AMG et, dernièrement, avec l’horloger IWC sur une série d’accessoires en cuir à associer aux prestigieuses montres.