Culture
Transformation de l’espace, sculptures subversives, toiles inspirées par… une fenêtre, de l’art, de l’art, de l’art !
• Bert Theis, l’« artiviste », Luxembourg. Entre art et activisme, Bert Theis s’est fait connaître en 1995, lorsqu’il a représenté le Luxembourg à la Biennale de Venise, en créant une sorte de sas de repos entre les pavillons belge et néerlandais. Des palissades et quelques chaises longues formaient un simulacre de pavillon luxembourgeois. Disparu en 2016, Bert Theis décrivait son travail comme une « plastique politique ». Installé en Italie, il a créé à Milan, l’Isola Art Center, une plate-forme collective réunissant artistes, historiens de l’art, philosophes et citoyens qui pensaient la transformation de l’espace urbain. La rétrospective que lui consacre le Mudam présente des maquettes, des dessins préparatoires, des photographies et des vidéos documentant ses projets les plus fameux dans les lieux publics. Bert Theis, musée d’Art moderne Grand-Duc Jean, jusqu’au 23 août. www.mudam.lu
• Le passé réactivé, New York. Simone Fattal fait partie de ces artistes que les musées redécouvrent à mesure que l’histoire de l’art se féminise. En lui consacrant une première rétrospective aux Etats-Unis, le MoMA PS1 met en lumière une oeuvre nourrie par les drames du Moyen-Orient. Née en 1942 en Syrie, élevée au Liban, Simone Fattal a vécu à Beyrouth, puis en Californie, avant de s’installer à Paris. Passionnée par l’archéologie, par les objets et les fragments qui témoignent de civilisations perdues, elle a produit, depuis près de quarante ans, des pots et des figures en céramique. Opérant un retour vers l’artisanat pour renouer avec des cultures enfouies, elle signe des œuvres qui témoignent d’une grande puissance gestuelle et qui, par leur présence totémique, disent la capacité de résistance de l’art. Simone Fattal, MoMA PS1, jusqu’au 2 septembre. www.momaps1.org
• La subversion à l’oeuvre, Bruxelles. Bétonnière sculptée en dentelle de Teck, équipements de chantier en acier Corten ciselé au laser et élevés au rang de cathédrale gothique, vitraux réalisés à partir de radiographies de fellations ou de coïts, marbres de Carrare sculptés en charcuterie, les œuvres de Wim Delvoye naissent souvent d’une rencontre entre l’artisanat et des techniques de fabrication industrielle sophistiquées. En associant des éléments ou des systèmes de référence opposés, l’artiste belge chahute nos certitudes en télescopant le sacré et le profane, la marchandise et l’oeuvre, le bon et le mauvais goût. Le MRBAB lui ouvre ses portes et prend même le pari de faire dialoguer ses créations avec certains des chefs‑d’oeuvre de sa collection d’art ancien. Wim Delvoye, musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, jusqu’au 21 juillet. www.fine-arts-museum.be
• Cadeaux des dieux, Saint-Paul-de-Vence. La collection d’Aimé Maeght est née de liens avec des d’artistes qui comptent parmi les plus grands du XXe siècle. En 1953, Bernard, son jeune fils, meurt. Pour surmonter son chagrin, Georges Braque lui suggère de créer une fondation. C’est dire si ce lieu magnifique est bâti sur des liens d’amitié, et si la collection exceptionnelle qu’il abrite est le fruit de dons de générations de peintres, de sculpteurs et de collectionneurs. Après Braque, Calder, Giacometti, Ernst, et Léger, ce sont Alberola, Viallat, Erró ou Garouste qui ont créé un fonds exceptionnel dont cette exposition donne la mesure. L’Esprit d’une collection : les Donations, fondation Maeght, jusqu’au 16 juin. www.fondation-maeght.com
• Fenêtres sur l’art, Paris. De 1948 à 1954, Ellsworth Kelly réside à Paris. En quelques années, il abandonne la peinture figurative et se radicalise. Cette mutation s’opère à partir du motif de la fenêtre. Le Centre Pompidou réunit les six Fenêtres réalisées par l’artiste entre 1949 et 1950, accompagnées de peintures, de dessins et de photographies qui leur font écho. Face à Window III : un tableau blanc dont le dessin est exécuté à l’aide de ficelle. Face à Window V : des ombres aperçues à travers une fenêtre d’hôtel. On mesure le processus d’épuration qui a conduit l’artiste à devenir l’un des maîtres de l’abstraction américaine. Ellsworth Kelly : Fenêtres, Centre Pompidou, jusqu’au 27 mai. www.centrepompidou.fr