The Good Business
Nuits américaines sous les palmiers : notre sélection des meilleures adresses. Cinq hôtels, cinq tables et cinq boutiques.
Les hôtels favoris de The Good Life à Miami :
Fischer Island :
- The Fisher Island Club. Bloody Miami, roman déjà culte de Tom Wolfe sur le Miami des années 2010, réserve de savoureux passages aux us et coutumes de Fisher Island. Sur cette île où le revenu médian atteint le million de dollars, il est de bon ton de posséder, en plus d’un pied-à-terre à 8 chiffres, une flottille de yachts. Milliardaires pionniers, les époux Vanderbilt y ont construit, dans les années 30, une demeure de style espagnol qu’on a reconvertie depuis en resort ultrasélect. Les chambres premier prix (650 $ la nuit, environ) vous paraissent un rien communes ? Quitte à dépenser sans compter, optez plutôt pour l’un de ces adorables cottages noyés dans les bananiers. La déco y manque de punch, trouvez-vous ? Vous êtes vraiment difficile ! Membre des Leading Hotels of the World. T. J.
South Beach :
- 1 Hotels. Chez 1 Hotels, on se pose en fer de lance de l’hospitalité éco-friendly : le linge de maison est en coton bio, la déco recycle des planches de bois, des terrariums végétalisent le moindre recoin, et pas l’ombre d’une bouteille en plastique dans vos pénates. On ne s’étonnera pas, alors, de ne croiser ici que de très saines personnes. Dès l’aube, fitness girls et couples gay musclés poussent de la fonte dans la salle de gym vaste comme un hall de gare. C’est l’heure, ensuite, d’un smoothie post workout (coco, ananas, curcuma…) chez Plnthouse, café-bar healthy ouvert sur l’océan. Et pour hâler votre corps de rêve, quatre piscines de rêve aussi, dont notre préférée, au 18e étage, réservée aux adultes, toise somptueusement l’horizon. T. J. 2341 Collins Avenue. Tél. +1 (305) 604-1000. www.1hotels.com/south-beach
- Angler’s. Signe du renouveau de Washington Street, l’Angler’s (propriété de la marque Kimpton Hotels) s’est agrandi dans un bâtiment tout neuf, ouvert au printemps 2018. 85 chambres et suites (dont certaines profitent de grandes terrasses), lumineuses et joliment décorées (avec une touche subtile de bleu dans les salles de bains), et, pour les parties communes, un élégant dosage de modernité et d’exotisme. Une piscine en rooftop et un bar à cocktails appliqué complètent cette habile proposition. S. B.
Brickell Key :
- Mandarin Oriental Miami. Situé à la pointe sud de Brickell Key, île artificielle de 18 ha sortie des eaux en 1943, le Mandarin Oriental, dont l’architecture en forme d’éventail rappelle le logo du groupe hôtelier homonyme, domine la baie de Biscayne et offre un panorama saisissant sur la mer et la ville. Inauguré en 2000, ce havre de paix se démarque des autres hôtels de luxe de Miami par son approche résolument discrète de l’élégance. Une cohérence qu’on retrouve dans ses 295 chambres et 31 suites, mais également dans son bar MO Bar + Lounge, ses deux restaurants Azul et La Mar, ou encore son spa. Et si la piscine à débordement n’était pas assez exclusive pour la frange la plus sélecte de sa clientèle, l’hôtel a également fait construire Brickell Beach, sa propre plage privée. I. C. 500 Brickell Key Drive. Tél. +1 (305) 913-8288 www.mandarinoriental.fr
Coral Gables :
- Biltmore. Vous êtes plus golf que chaise longue ? plus Esther Williams que Kim Kardashian ? Bienvenue au Biltmore, établissement historique de Miami qui a vu séjourner dans ses murs moult célébrités et chefs d’Etat. Edifice hybride, entre château européen et gratte-ciel Art déco, il fut construit en 1926 près d’un parcours de golf, au cœur de Coral Gables, quartier résidentiel alors en plein développement. Son charme vintage témoigne d’un Miami cossu, mais aussi fantaisiste, puisque tous les styles s’y mélangent : mauresque, néoclassique, gothique… avec, clou du spectacle, une piscine géante qui a été au cœur de beaucoup de films. Le lobby et les chambres viennent tout juste d’être rénovés. Des teintes plus claires et plus chaleureuses, mais un classicisme assumé. Une harpiste anime les afternoon‑teas, la cuisine du restaurant La Palme d’Or est couverte de récompenses, et la table italienne Fontana se déploie autour d’un joli patio. A noter : un vrai club de sport avec des cours nombreux et variés. S. B.
Les tables favorites de The Good Life à Miami
South Beach :
- Byblos. Les dames se sont mises sur leur trente et un. Les messieurs sortent le grand jeu. Car attention, cette bonne table aux accents proche‑orientaux vous en met plein la vue et les papilles. Le décor, d’abord, est somptueux mais sans racolage : les designers de chez Studio Munge, agence de Toronto, ont scénarisé l’espace, avec des fresques crétoises, des canapés bleu canard, des banquettes jaune mayo et des amphores posées çà et là… Même ambiance dans les assiettes, avec des fleurs de courgette à la cannelle et au yaourt maison, des betteraves rôties aux pistaches et autres mezze de la plus fine espèce. C’est le spot où le tout-South Beach roucoule, et on comprend pourquoi. T. J.
- Casa Tua. Malgré la touffeur tropicale, ne vous avisez pas, comme votre serviteur, de débarquer ici en short – fût-il griffé… Gentiment, mais fermement, l’hôtesse d’accueil vous tendra un pantalon de flanelle mal coupé qu’il vous faudra enfiler. Vous bougonnerez, comme nous, mais ça vaut le coup : invisibles depuis la rue, voici une salle à manger‑bibliothèque décorée comme une villa chic du lac de Garde, et une terrasse merveilleusement touffue où la (très) haute société locale donne ses dîners, que ce soit pour les affaires, un mariage ou entre amis. Ce qu’on y savoure ? Des mets tout simples (jambon de Parme, pâtes aux palourdes) à des prix stratosphériques, servis avec faste. Mais rien – pas même la flanelle – ne pourra gâcher la sensation de dolce vita qui vous envahit ici. T. J.
- Drunken Dragon. De l’extérieur, on ne parierait pas un dollar sur cette façade, moche, coincée entre deux fast-foods au bord d’une quatre-voies. Et pourtant, à peine les portes franchies, une bouffée de fun vous saisit. Toute la jeunesse argentée s’est mise en frais, sifflant des Mai Tai à grands cris et se battant presque pour décrocher une table – mais le personnel, hautain comme pas possible, remet vite tout le monde à sa place. Question déco, ça part dans tous les sens : lampes sinisantes, motifs Natives, charpente digne d’un manoir normand (l’immeuble a des allures de préfabriqué, rappelons-le)… Question cuisine, même mondialisme, mais cette cuisine fusion, entre Corée, Taïwan et Hawaï, nous a bien amusé les papilles. T. J. 1424 Alton Road. Tél. +1 (305) 397-8556. www.drunkendragon.com
Design District :
- Michael’s Genuine. A première vue, rien de plus « bonne franquette » que ce bistrot pas tapageur pour un sou niché dans une allée ombragée. Sauf que ses plus proches voisins s’appellent Tod’s, Hermès et Cartier. En plein Design District, le quartier des échoppes de luxe, la table du chef Michael Schwartz voit débarquer, au déjeuner, des hordes de copines qui, les bras chargés de paquets griffés, font une pause – bien méritée –, des messieurs, Rolex au poignet, qui n’ont pas raté leur vie, ainsi que des gourmets qui savent à quel point Schwartz excelle en comfort food. Superbe poisson juste au four, fruits de mer succulents, pudding au chocolat tout bête mais divin. Petite scène pittoresque observée ce jour-là : un client chic refilant les gambas à son chat bengal – 3 000 $ au bas mot –, tenu en laisse. T. J. 130 Northeast 40th Street. Tél. +1 (305) 573-5550. www.michaelsgenuine.com
Edgewater :
- Amara at Paraiso. Un restaurant au bord de l’eau près du centre‑ville de Miami est une rareté. Celui-ci, récemment ouvert par Michael Schwartz, chef‑restaurateur star de Miami, ne se trouve pas facilement, mais votre persévérance sera récompensée. Dans un quartier neuf, au pied d’un complexe résidentiel, on est véritablement à fleur d’eau et, à moins de craindre vraiment la chaleur, on opte pour la terrasse extérieure, bien protégée du soleil. Et là, midi ou soir, on se régale de plats bien pensés, aux accents latino-américains : empanadas, ceviche, tiradito, arroz verde, parrillada de poissons ou de viandes. Efficace et bon. S. B.
Les boutiques favorites de The Good Life à Miami :
South Beach :
- Alchemist. Ne cherchez pas, il n’existe pas de parking plus étonnant que celui qui trône à l’angle de Lincoln et d’Alton Roads : signé Herzog & de Meuron, ce mille-feuille de béton aux piliers obliques affiche de drôles de volumes en creux. Incroyable aussi, ce multimarque panoramique qui s’est niché, un peu incongru, au niveau 5 : les tenanciers Erika et Roma Cohen, en plus de leurs propres collections de joggings à frange troués de partout, y montrent des labels luxueusement blagueurs type Enfants Riches Déprimés. Une vision grunge et fun (et un peu bling-bling, avouons-le) de la mode. T. J.
Coconut Grove / Coral Gables :
- Books & Books. L’enseigne indépendante vient d’ouvrir sa toute dernière antenne dans le coin le plus villageois de Coconut Grove. Deux étages d’intelligence où, entre best-sellers et littérature de pointe, on a envie de tout feuilleter, puis de s’attabler devant une planche de mezze. Le QG de Books & Books, à Coral Gables, vaut aussi la visite. Dans cette belle maison des années 20, la crème des lettres américaines défile pour signer ses ouvrages. T. J. Coconut Grove : 3409 Main Highway. Tél. +1 (305) 477-0866. / Coral Gables : 265 Aragon Avenue. Tél. +1 (305) 442-4408. www.booksandbooks.com
Design District :
- The Arsenale. Un vélo en or massif, un skateboard gainé de croco, un sous-marin de poche qui ira comme un gant à votre yacht, la plateforme The Arsenale, fondée en 2015 par le Français Patrice Meignan, s’est fait une spécialité des véhicules d’exception. Après ses gros succès en ligne, voilà qu’elle s’offre un immense concept‑store dédié au lifestyle dans l’enceinte du Stardust, un building qui vient d’éclore pile en face du Museum Garage – ça ne s’invente pas. De l’« artysanal », de l’unique, du sur-mesure : tout y est si précieux qu’on ne vous reçoit que sur rendez-vous. T. J.
Little River :
- Ironside. Perdue entre une voie ferrée et un lotissement, voici une oasis pour esthètes. En musardant dans ce village bohème indus, vaste ensemble de lofts ponctué de placettes et d’essences exotiques, on déniche, chez Design Deck, des pépites décoratives, on s’approvisionne en plantes grasses chez Sappige, on s’émerveille, à la galerie Espasso, devant les gloires du design brésilien, et on s’attable à la cool, parmi tous les créatifs du coin en pause déj, devant une calzone parfaite de chez Ironside Pizza. T. J.
Upper East Side :
- Fly. « Seconde main, premier choix », tel pourrait être le slogan de cette échoppe, où le couple Jean Marie et Maximiliano De Bernardi ne déploie que le nec plus ultra du vintage. On a croisé là un seau à glace en tek de Jens Quistgaard, dieu danois des objets en bois, quelques mugs ambiance « Hawaï des sixties », un drôle de fauteuil en velours côtelé, ou des pépites Hermès et Gucci d’antan. Un bazar bien dans l’esprit du Mimo District, le coin années 50 de la ville qui reprend peu à peu du galon. T. J. 6235 Biscayne Boulevard. Tél. +1 (786) 332-4156. www.flyboutiquevintage.com