Lifestyle
Le made in Italy prend tout son sens avec un jeune label qui décline brillamment, et sous toutes les coutures, le home made…
L’élégance à l’italienne est parfois plus associée à des clichés vintage qu’à la modernité contemporaine. Il y a, certes, Brunello Cucinelli ou Pal Zileri, mais cette mode est finalement moins incarnée, pour les hommes de la rue, que ne l’est l’américaine, l’anglaise ou même la française. Sans doute faut-il apporter à la scène italienne une pointe d’esprit plus « start-up », moins patrimoniale. Ce que fait, avec un zeste d’insolence, la jeune maison Manuel Ritz.
Lancée il y a à peine dix ans, elle symbolise ce qu’on appelle communément le nouveau luxe accessible. Une marque qui doit tout – son vestiaire, sa réussite et sa notoriété – au savoir-faire de la manifattura Paoloni. Installé dans le berceau de l’industrie textile italienne – la région des Marches –, ce fabricant de tissus est connu et réputé autant pour la qualité de ses tissages classiques que pour son approche technologique des nouveaux matériaux.
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Las de voir l’Italie se faire damer le pion sur un segment porteur – la fashion up to date –, Paolini décide de racheter, en 2005, une marque née dans les années 70, en mal de croissance malgré un incontestable succès d’estime.
Les équipes la retravaillent, lui donnent style et allant, raccourcissent son nom et la relance trois ans plus tard, avec un positionnement résolument contemporain. A la différence de nombre de ses challengers européens, il est 100 % home made. Aucune pièce n’est sous-traitée. Chaque vêtement est dessiné, coupé, monté et fini dans les ateliers de la manufacture.
Tout est géré en interne. Pour ce faire, Manuel Ritz dispose d’un catalogue très créatif de tissus, dont certains sont exclusifs, comme la laine bouclée ou le satin wash utilisés cette saison pour les blousons et les costumes. Pour cet hiver, justement, Luca Palmieri, le directeur artistique, a composé une allure très actuelle, où le slim cohabite avec le surdimensionné, le tout conjugué et décliné, sous le signe de l’équilibre. Les lignes et les formes sont travaillées autant pour un tailoring urbain que pour un confort outwear, suggérant aussi bien des parkas ou des pantalons à coulisse que des vestes écossaises cintrées.
L’accent est mis sur des matériaux innovants, responsables ou technologiques, pour donner plus de liberté de mouvement au corps et plus de reconnaissance visuelle à la silhouette, via des impressions réfléchissantes, notamment pour les parkas. Autre illustration du savoir-faire Paoloni : le travail des textures de tissus et une palette colorielle tout en subtilité, capable de décliner des gris et des bruns dans des nuances étonnantes de naturalité.
Longtemps voué aux boutiques multimarques en Italie, qui restent son cœur de distribution, Manuel Ritz s’est offert, en 2015, sa première boutique. A Milan, naturellement. A l’occasion de ses 10 ans, la signature vient d’être retravaillée.
Elle a pris de l’ampleur en devenant un véritable logo en forme d’astérisque bleu, jaune, rouge et vert, qui se porte tel un insigne sur les cols des vestes. L’année 2018 est celle de l’internationalisation sur les marchés européens, asiatiques et russe à travers un réseau de boutiques multimarques. En France, la marque est présente dans environ 80 boutiques. Quant à l’année 2019, ce sera celle de la diversification, avec le lancement d’une ligne féminine.
www.manuelritz.com
