Culture
Les belles carrosseries ont toujours inspiré les cinéastes. Entre ces deux industries qui n’ont a priori rien à voir l’une avec l’autre, c’est une longue et belle histoire d’amour comme on n’en voit que dans les films... Zoom sur ces automobiles qui sont entrées dans la légende grâce au septième art !
Bullitt, Ford Mustang GT
Souvent citée en référence, la Ford Mustang GT Fastback pilotée par Steve McQueen est la véritable héroïne du film de Peter Yates. Pourtant, le constructeur n’avait pas approuvé son utilisation dans cette superproduction hollywoodienne, malgré un scénario la mettant particulièrement en valeur. C’est pour cela que les sigles ornant la voiture n’apparaissent pas à l’image. Mais la course poursuite dans les rues de San Francisco est devenue tellement mythique que Ford a récemment choisi de rendre hommage au film, en sortant, en 2018, une nouvelle version de la Mustang Bullitt.
James Bond, Aston Martin DB5
Apparu pour la première fois dans Goldfinger, en 1964, aux côtés de l’inoubliable Sean Connery, le bolide est vite devenu indissociable de l’agent 007. Régulièrement agrémenté de gadgets astucieux pour aider James Bond dans ses missions, ce petit bijou de mécanique British apparaîtra à de nombreuses reprises : dans Opération Tonnerre, Golden Eye, Demain ne meurt jamais, Casino Royale et, plus récemment, Skyfall. Mis en vente l’été dernier, l’un des trois modèles utilisés pour le tournage de Golden Eye a été estimé à 1 M €.
«Starsky & Hutch », Ford Gran Torino
1976 Si les courses‑poursuites des deux flics atypiques dans les faubourgs de Los Angeles sont restées dans toutes les têtes, leur voiture n’a pourtant rien d’une sportive. Car la Gran Torino appartient à la famille des muscle cars dont les Etats‑Unis ont le secret. Mais George Barris, le créateur, entre autres, de la Batmobile, a l’idée géniale d’y ajouter une peinture blanche immédiatement identifiable qui en fera la star de la série, puis de son adaptation au cinéma en 2004, avec Ben Stiller et Owen Wilson dans les rôles principaux.
Un homme et une femme, Ford Mustang
Dans ce monument du cinéma français, lauréat de la Palme d’or au Festival de Cannes en 1966 et doublement oscarisé l’année suivante, il y a – bien sûr – un homme, Jean‑Louis Trintignant, et une femme, Anouk Aimée, mais aussi une voiture, une Ford Mustang. Lieu à part entière du tournage, elle est le huis clos des dialogues de cette histoire d’amour que Lelouch filme à l’arrière, caméra sur l’épaule. De Deauville à Monaco, en passant par Montlhéry, la Mustang blanche (et sale !) numéro 184 est le troisième rôle de ce film inoubliable.
Retour vers le futur, DeLorean
Lorsque Retour vers le futur sort, en 1985, la production de la DeLorean DMC‑12 est arrêtée depuis trois ans. Cet archétype du futurisme démodé lancé en 1975 n’a pas rencontré le succès escompté, malgré un design et des technologies avant‑gardistes. C’est pour cette raison que Robert Zemeckis l’a choisie : pour souligner la folie de « Doc » (qui la voit comme un symbole de modernité) et le scepticisme de Marty McFly (qui la considère comme une voiture ringarde). Agrémentée de son convecteur temporel qui nécessite une puissance de 2,21 gigawatts, elle peut voyager dans le temps lorsqu’elle atteint la vitesse de 88 miles à l’heure.
« Magnum », Ferrari. 308 GTS
Initialement, les producteurs de cette célèbre série voulaient que Magnum conduise une Porsche 928. Mais parce qu’il était impossible d’équiper le modèle d’un toit ouvrant, indispensable pour les prises de vues aériennes, ils se rabattirent sur une Ferrari 308 GTS, qui contribua finalement beaucoup au succès de la série. Avec 162 épisodes répartis sur 8 saisons, les aventures du détective à moustache et aux chemises hawaïennes incarné par Tom Selleck sont un must absolu des années 80.
Un amour de Coccinelle, Volkswagen Coccinelle
Plus gros succès du box‑office américain en 1969, les aventures de Choupette (Herbie, en VO), une voiture vivante, vont connaître plusieurs suites et remakes au cinéma et à la télévision. Pourvue du numéro 53 et d’un sacré caractère, la voiture a tout d’un outsider, mais son propriétaire, Jim Douglas, pilote automobile, décide de faire de la compétition avec elle. La voiture vedette de cette saga signée Disney est un modèle Sedan de 1963, dont la version américaine a la particularité d’avoir un pare‑chocs à deux étages, contre un seul en Europe.
L’Espion qui m’aimait, Lotus submersible
Si 007 est immanquablement associé à son Aston Martin, la Lotus Esprit version amphibie utilisée dans L’Espion qui m’aimait, en 1977, est restée dans les mémoires. Pour échapper à ses assaillants qui le poursuivent en hélicoptère, Bond précipite son bolide dans l’eau turquoise de la Sardaigne pour le convertir en sous‑marin sous les yeux ébahis des spectateurs de l’époque. Les scènes sous‑marines montrent une Lotus évoluant comme un poisson dans l’eau ont largement contribué à la légende cinématographique du célèbre espion britannique.
« Amicalement vôtre », Dino 246 GT
Malgré une saison unique de 24 épisodes diffusés en 1971, la série « Amicalement vôtre » est restée culte grâce à l’humour de son tandem de héros au goût prononcé pour les voitures de rêve. Le so British lord Brett Sinclair (Roger Moore) conduit une Aston Martin DBS. Mais, pour Danny Wilde (Tony Curtis), le flambeur américain, la Dino 246 GT est parfaite. Développé par Ferrari, ce modèle voyant et rageur est toutefois privé du cheval cabré pour « manque de cylindre ». Mais s’il n’affiche que 190 ch, le moteur arrière de ce bolide tape‑à‑l’œil lui donne un excellent tempérament routier. Depuis, la 246 GT est devenue inabordable (compter 250 000 €).
Le Corniaud, Cadillac DeVille
Si tout le monde se souvient de la 2 CV mise en pièces par de Funès et Royce dans Le Corniaud, personne n’a oublié la splendide Cadillac DeVille conduite par Bourvil entre Naples et Bordeaux. Son personnage, Antoine Maréchal, ignore qu’elle est truffée de drogue, de bijoux et qu’un énorme diamant – le Youkounkoun – se cache dans son volant. Equipée de deux petits ailerons à l’arrière, d’un intérieur somptueux, d’une capote automatique et même du téléphone, la Cadillac incarne alors le luxe absolu pour les 11 700 000 spectateurs qui iront voir le film au cinéma en 1965.
« Colombo », Peugeot 403 cabriolet
Apparue seulement au 4e épisode de la série, la vieille voiture ne figurait pas dans l’attirail initial du lieutenant Colombo. D’ailleurs, son acteur principal, Peter Falk, n’en voulait pas, trouvant que l’imperméable élimé, le cigare bon marché et l’obsession pour sa femme suffisaient à brosser son personnage. Mais, convaincu par les scénaristes, il finit par se rendre dans le parc à voitures du studio Universal et choisit une Peugeot 403 cabriolet modèle 1960. Elle deviendra vite un symbole de la série, apparaissant dans presque tous les épisodes.
Transformers, Chevrolet Camaro
Qui aurait pensé que cette gamme de jouets lancés dans les années 80 par Tomy et Hasbro deviendrait un jour une saga cinématographique ? Les Transformers, des robots qui se transforment en véhicules, vont d’abord faire l’objet d’un comics, puis d’un dessin animé, de jeux vidéo et, enfin, d’une série de 5 films. Parmi les personnages principaux, « Bumblebee » (bourdon) est une Chevrolet Camaro de 76 au tempérament fougueux, premier Transformer à arriver sur Terre pour défendre les humains.
Drive, Chevrolet Impala
Enorme surprise du Festival de Cannes en 2011, où le film recevra le Prix de la mise en scène, Drive renouvelle le genre des films de voitures. Le réalisateur danois Nicolas Winding Refn rompt avec les codes en imposant un rythme volontairement lent et, au final, seulement trois courses‑poursuites. D’un réalisme impeccable, le charme du film tient beaucoup au choix des véhicules, des américaines classiques, essentiellement des Chevrolet, qui apparaissent au fil de l’histoire. D’abord, une Impala de 2008, puis une Chevelle Malibu de 1973 et, enfin, une Monte Carlo en version course Nascar.