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Michel Vaillant, Champion du monde.
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Culture : Michel Vaillant fête ses 61 ans

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« Avec Michel Vaillant, l’auteur nous présente mieux qu’un héros d’aventures. Il nous donne un véritable ami, fort, courageux et loyal. » Ces deux phrases, longtemps inscrites sur la quatrième de couverture des albums de Michel Vaillant, ont durablement impressionné les jeunes lecteurs des aventures de ce pilote automobile.

Au-dessous du texte, le pilote leur faisait face en souriant, sanglé dans sa combinaison blanche, son casque intégral à la main. Le petit accroche-cœur qui ne l’abandonnait jamais, même au plus fort de l’action, témoignait du caractère indestructible du personnage, capable de garder le sourire et de rester bien coiffé dans les situations extrêmes.

Aujourd’hui, Michel Vaillant a 61 ans. Il ne les fait pas. Privilège des héros de bande dessinée, il ignore les morsures de l’âge. Il est demeuré fidèle à cette silhouette sportive qui le caractérisait dès son apparition, en 1957, dans l’hebdomadaire Tintin. Et pourtant, son créateur, Jean Graton, ne l’a jamais ménagé. Michel n’a cessé de risquer sa vie, de se mesurer à des adversaires redoutables et d’affronter des situations difficiles, qui auraient fait vieillir avant l’heure n’importe quel individu lambda.

Michel Vaillant, Champion du monde.
Michel Vaillant, Champion du monde. éditions Jean Graton

Les premiers tours de roue

Michel Vaillant entre en scène dans une histoire de quatre pages, intitulée Bon sang ne peut mentir. Suivront quatre autres récits courts avant que le héros, adopté d’emblée par les lecteurs, ait droit à sa première aventure au long cours, Le Grand Défi, publiée dans le magazine en 1958 puis, l’année suivante, sous forme d’album. Son auteur, Jean Graton, un Nantais installé à Bruxelles, est un ancien dessinateur de Spirou, pour lequel il illustrait les aventures édifiantes de l’oncle Paul. Dans Tintin, il débute en travaillant sur Les Histoires complètes. L’esprit n’en est pas très éloigné.

A une différence près : on l’autorise à mettre en scène des vies de sportifs, lui qui a justement fait ses armes dans le dessin de sport. Le trait de Jean Graton respecte les canons du style maison, définis par Hergé, qui veille à la destinée graphique de l’hebdomadaire : la lisibilité du dessin au service de l’efficacité de la narration, laquelle doit contribuer à l’éducation du lecteur. Graton raconte bien et dessine juste. A travers l’évocation de la famille Vaillant, dirigée par Henri, patriarche et patron de la marque, il se fait le témoin de son temps. Il reflète l’évolution sociologique de la France des Trente Glorieuses, alors en plein bouleversement.

Michel Vaillant, Champion du monde
Michel Vaillant, Champion du monde éditions Jean Graton

Il ne se contente pas d’imaginer des histoires de courses automobiles, ponctuées par les célèbres « vrooom » et autres « vrooaw », ces onomatopées graphiques qui font entendre au lecteur le bruit des bolides lancés à pleine vitesse. Certains albums flirtent avec le fantastique, d’autres relèvent de la saga familiale. Les spécialistes de l’œuvre s’accordent à reconnaître que l’âge d’or de la série coïncide avec la première vingtaine d’épisodes. Au-delà, l’auteur répète une recette éprouvée et se fait le chroniqueur du petit monde de la course automobile, fort de sa fréquentation des circuits et de son amitié avec plusieurs pilotes professionnels, dont certains figurent d’ailleurs dans les albums. Les lecteurs adorent Michel Vaillant.

Les critiques de bande dessinée, un peu moins. Ils reprochent à Graton un dessin trop raide, des visages stéréotypés et une vision conservatrice de la société française. Mais les amateurs se moquent pas mal de la critique… Le succès populaire est au rendez-vous dans les librairies, mais aussi à la télévision. En 1967, Michel Vaillant est interprété sur le petit écran par Henri Grandsire, un pilote de formule 3, tandis qu’un roman-photo est publié dans Télé Poche.

Michel Vaillant, Champion du monde
Michel Vaillant, Champion du monde éditions Jean Graton

En 2003, Sagamore Stévenin l’incarnera au cinéma dans un film produit par Luc Besson. De véritables Vaillante participent à des compétitions. L’une d’elles se classe même en quatrième position aux 24 Heures du Mans, en 1997. Des designers de grandes marques automobiles vantent la dimension novatrice des voitures imaginées par Jean Graton. En 2007 paraît le 70e et ultime album des aventures « classiques » de Michel Vaillant.

Philippe Graton, fils de Jean et scénariste de la série, décide d’ouvrir un nouveau chapitre de la saga. Cinq ans plus tard, une deuxième saison est confiée à Denis Lapière, coscénariste, et à différents dessinateurs. L’univers rassurant mis en place par Jean Graton est chamboulé. Le héros se trouve confronté à des drames familiaux et aux méfaits du capitalisme contemporain. Michel saura-t-il faire face à ces nouveaux défis ?

Michel Vaillant, Champion du monde.
Michel Vaillant, Champion du monde. éditions Jean Graton

Les personnages principaux

• Michel Vaillant : pilote de course automobile et héros de la série.
• Steve Warson : pilote américain, adversaire puis meilleur ami de Michel.
• Françoise Latour : fille du journaliste Henri Latour et épouse de Michel.
• Jean-Pierre Vaillant : frère de Michel. Ancien pilote devenu ingénieur, responsable de l’écurie Vaillante.
• Agnès Vaillant : épouse de Jean-Pierre et mère de Jean-Michel, filleul de Michel.
• Henri Vaillant : père de Michel et de Jean‑Pierre, fondateur et patron de la marque Vaillante.
• Elisabeth Vaillant : épouse d’Henri, mère de Michel et de Jean-Pierre.
• Le leader : industriel, ennemi juré du clan Vaillant (le méchant).
• Bob Cramer : pilote automobile, adversaire de Michel et de Steve.
• Julie Wood : pilote de moto proche de Steve Warson, héroïne d’une autre série créée par Jean Graton.


 

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