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L’ancien préparateur indépendant et sportif de Volvo fait, depuis 2015, entièrement partie du groupe suédois. Depuis 2017, Polestar est même devenue une marque à part entière.
Juillet 2015. Volvo achète Polestar Performance, son préparateur de toujours, avec lequel elle collabore depuis près de 20 ans pour la course automobile. Un mariage évident : les deux entités se connaissent parfaitement.
Comme prévu, l’ancien préparateur apporte son expertise en « modifiant » quelques S60 et V60 de Volvo. Plus de 250 améliorations par rapport au modèle de série et une motorisation plus agressive de 367 chevaux. Mais le constructeur suédois a d’autres ambitions pour sa nouvelle acquisition. Volvo souhaite en effet électrifier progressivement son portfolio et pense à transformer Polestar en fer de lance de cette transformation, la performance en plus.
En octobre 2017, Polestar devient un constructeur à part entière, porté par un investissement de 640 millions de dollars de Geely Holding, la maison mère de Volvo Cars. Cet argent servira surtout à la construction du site de production à Chengdu, en Chine, dessiné par le cabinet norvégien Snøhetta, dont l’ouverture est imminente.
Le même jour, Polestar révèle son premier modèle, la Polestar 1. Un coupé GT hybride de 600 chevaux dont la production débutera mi-2019. La commercialisation de ce nouveau véhicule est étonnante : les commandes ne sont possibles qu’en ligne, par abonnement.
Avant même sa première apparition en public à Genève, en mars dernier, la Polestar 1 intéressait déjà 6000 clients potentiels, qui ont montré leur intérêt sur le site web. Alors que le tout jeune constructeur ne comptait en produire que 500 par an, il devra certainement revoir ses chiffres à la hausse.
Fin 2019, la Polestar 2, premier véhicule 100 % électrique du groupe Volvo, que le constructeur annonce comme un concurrent direct à la Model 3 de Tesla, entrera en production. Suivie, très vite, par la Polestar 3, un SUV 100 % électrique censé compléter la première gamme Polestar en 2021.
Un réseau international
Avant d’en arriver là, Polestar vit un mois d’octobre chargé. D’abord, le nouveau constructeur s’est installé dans son nouveau siège social, sur le Volvo Campus à Göteborg. Un cube de verre minimaliste dessiné par les architectes suédois de Bornstein & Lyckefors. Ensuite, la fabrication, à la main, des premiers prototypes de la Polestar 1 a commencé, avant les premiers tests sur route.
Aussi, l’ouverture du premier Polestar Space a été annoncée pour 2019, à Oslo. « La Norvège est l’un des marchés les plus développés pour les véhicules électriques, explique Duncan Forrester, Vice-Président en charge des Relations publiques et de la Communication Monde, mais d’autres adresses sont à l’étude et on compte ouvrir 60 espaces du genre d’ici 2020. » Car si la distribution se fera en ligne, Polestar a compris que ses clients voudraient certainement se rendre dans des showrooms physiques.
Porté par une maison mère qui compte en faire son porte étendard, le futur de Polestar semble assuré. Mais si le constructeur veut réellement se démarquer de Volvo, il devra s’affirmer. Côté design, si la Polestar 1 a de nombreux points communs avec la S60, Duncan Forrester affirme que « Polestar va rapidement développer sa propre identité, provocante avec des détails frappants ».
Et côté distribution, idem. Polestar devra se faire un nom, sans compter sur son illustre propriétaire. « Notre portfolio ne va cesser de s’enrichir, jusqu’à offrir une gamme complète de véhicules. Plus de voitures dans plus de segments nous assureront une audience plus large, assure le VP relations publiques. C’est une marque globale dès le départ, les commandes sont ouvertes en Europe, en Chine et aux Etats-Unis et notre réseau de showrooms aidera ce développement international. » Un constructeur à suivre de près et une « étoile polaire » pour guider le groupe Volvo dans sa transformation électrique.
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