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Montréal, une métropole surprenante et attachante - The Good Escape
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Montréal, une métropole surprenante et attachante

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Elle fait partie des villes préférées des Français, et plaît de plus en plus aux Américains. Montréal est l’autel du mariage heureux entre ancien et nouveau monde, un bouillon de cultures réussi. The Good Life y a passé un moment, entre deux festivals, à l’ombre de son patchwork architectural joyeusement désorganisé.

Céline. L’accent. Le sirop d’érable. Le hockey. On a pris soin de laisser tous nos clichés à la porte d’embarquement, avant de décoller pour Montréal. Ils nous rattrapent une fois arrivés dans la Belle Province : les radios jouent du Dion, les chauffeurs de taxis sont aux couleurs des Canadiens, les patineurs locaux, toutes les boutiques vendent du fameux nectar doré et on décroche au premier « Tu veux-tu ? ».

Il faudra attendre de sortir de son confort climatisé pour démonter le premier stéréotype : à Montréal aussi, il fait chaud. Au moment de notre visite, une canicule meurtrière frappe le Québec, que l’on imagine toujours frisquet. On décide alors de se jeter sur un coin d’ombre, au pied des buildings du Quartier des Spectacles.

Mauvaise idée ! La métropole organise en effet, pour la 39e fois, son Festival International de Jazz. La foule est dense, et la température n’est pas prête de baisser. Lors du dernier concert, l’événement accueille 100 000 personnes au cœur de la ville. L’été est court à Montréal, les festivités s’enchaînent donc très vite, et on compte plusieurs dizaines d’événements de juin à septembre.

Le Festival de Jazz de Montréal, au cœur du Quartier des Spectacles.
Le Festival de Jazz de Montréal, au cœur du Quartier des Spectacles. Julien Chassagne

Parmi les plus célèbres, Complétement Cirque, le festival de musique classique de Lanaudière, à Joliette (une heure de route du centre-ville) entre juillet et août, ainsi que le Mural, rassemblement de street-artistes internationaux créé en 2012 qui réunit 1,5 millions de visiteurs pendant 10 jours au mois de juin. La passion de Montréal pour les fresques de rue est incroyable et il est rare de trouver un pan de mur vierge.

Les citoyens au cœur de la transformation de Montréal

En quelques années, la grande île s’est taillée une sacrée réputation dans le milieu, devenant l’une des capitales mondiales du street-art. Alors qu’elle n’était pas la plus photogénique il y a encore 10 ans, Montréal est devenue irrésistible. A voir absolument, le Léonard Cohen, légende montréalaise, de Kévin Ledo, au croisement de la rue Napoléon et du boulevard Saint-Laurent.

Rares sont les murs qui ne sont pas encore couverts de fresques.
Rares sont les murs qui ne sont pas encore couverts de fresques. Julien Chassagne

En permettant aux citoyens de se réapproprier leur ville, Montréal a ouvert la voie à de nombreuses initiatives personnelles. C’est le cas de La Pépinière, un collectif monté pour créer des lieux de vie dans des parties abandonnées de la métropole, qui gère depuis 2015 Les Jardineries, sur l’esplanade du Stade Olympique (un chef d’œuvre moderniste construit en 1973). Ce coin de campagne est sorti de nulle part, ou presque.

Avant, une dalle de béton déserte, aujourd’hui, un poulailler, une aire de jeux, un bar, un four à bois, des hamacs, un jardin de fleurs sauvages, un potager… Les familles et les millenials cohabitent et gèrent l’endroit. « Ce sont les citoyens qui ont décidé de l’avenir des Jardineries, ils plantent eux-mêmes leurs légumes et proposent des améliorations et des aménagements, explique Eva Muratore, directrice de projet et expat française, l’agriculture urbaine est un levier pour créer des lieux de vie comme celui-ci ».

Le projet Les Jardineries a transformé, en 3 ans, l’esplanade du Stade Olympique en oasis rurale pour citadins en manque de vert.
Le projet Les Jardineries a transformé, en 3 ans, l’esplanade du Stade Olympique en oasis rurale pour citadins en manque de vert. Julien Chassagne

A l’image de notre interlocutrice française, intégrée au point d’en avoir l’accent, ils sont nombreux à Montréal à venir d’ailleurs. La ville est en effet un modèle de réussite cosmopolite. Entre 2007 et 2017, l’agglomération montréalaise a accueilli plus de 300 000 étrangers*. Ainsi, le boulevard Saint-Laurent qui sépare toujours la ville d’est en ouest mais servait autrefois de frontière entre anglophones et francophones est aujourd’hui le témoin d’une mixité sans pareil.

Ville de mélanges

La petite Italie, le petit Portugal, le quartier juif, Chinatown… Tous se fondent les uns dans les autres et font de Montréal une ville monde. Révélateur, en pleine Coupe du Monde de football au pays du hockey, la ferveur est au rendez-vous, les drapeaux sont de sortie et l’on entend à chaque terrasse la même question, le Canada étant absent : « et toi, qui tu supportes ? » (la France était alors la réponse la plus courante, un choix correct a posteriori).

Scène de vie dans le petit Portugal, au cœur du Plateau-Mont-Royal.
Scène de vie dans le petit Portugal, au cœur du Plateau-Mont-Royal. Julien Chassagne

Ce pot-pourri de passeports n’a pas de bénéfique que la profusion de drapeaux colorés. Les vagues d’immigrations anciennes comme récentes ont également participé à la transformation de la ville sur le plan gastronomique. Si la poutine reste, et restera, « le » porte-étendard (gras) du Québec et de Montréal – jusqu’à, depuis qu’elle est tendance, créer des tensions avec le reste du Canada qui selon les québécois se l’approprie de façon malhonnête – on ne compte plus le nombre de restaurants qui mêlent les inspirations asiatiques, européennes, méditerranéennes et caribéennes aux goûts nord-américains.

Une nouvelle scène rejointe, depuis près de cinq ans, par les cafés indépendants. Inspirés des traditions européennes – un litre de jus de chaussette dans un thermos ? Non merci ! – ces petits établissements choisissent leurs grains avec le même soin qu’un sommelier remplit sa cave, et fleurissent dans les quartiers trendy de la ville. Une petite révolution, quand on part d’aussi loin.

En 5 ans, les Montréalais sont passés des chaînes multinationales aux petits cafés indépendants. La multiplication des adresses est telle que le marché est quasi saturé.
En 5 ans, les Montréalais sont passés des chaînes multinationales aux petits cafés indépendants. La multiplication des adresses est telle que le marché est quasi saturé. Julien Chassagne

Ces quartiers en transition justement, sont ceux qui ont achevé la mutation de Montréal en une destination étudiante idéale et de city-break hipster pour jeunes étasuniens en mal de chemisettes des années 80 et de salles de concert brûlantes. Ainsi, le Mile-End, un Brooklyn qui ne dit pas son nom, le Plateau-Mont-Royal et le Village sont des nids à friperies, concept-stores, boutiques de design et galeries d’art. C’est ici que l’on trouve, par exemple, le Clark Street Mercantile, l’un des multimarques les plus côtés de Montréal.

Patchwork d’influences architecturales

Autre concept-store tendance, SSENSE. Ce géant du e-commerce fondé à Montréal en 2003, a opté, lui, pour le Vieux-Montréal en y installant sa nouvelle boutique dans une bâtisse du XIXe complétement revampée façon brutaliste par l’architecte britannique David Chipperfield. Ce quartier est le plus touristique, le plus charmant, le plus européen et le plus chic. Tout ça à la fois !

On y flâne entre boutiques de luxe, grands restaurants, même un Spa haut-de-gamme installé sur le fleuve Saint-Laurent, le Bota Bota. Jusqu’au Vieux-Port, dont la gare maritime s’est offert un lifting l’an dernier pour répondre à la demande croissante des opérateurs de croisières désireux de faire escale à Montréal. Le toit est accessible à pied, et offre une vue imprenable sur la skyline.

La vue depuis la nouvelle gare maritime sur le Vieux-Port.
La vue depuis la nouvelle gare maritime sur le Vieux-Port. Julien Chassagne

Le tissu architectural, lui aussi, est un patchwork d’influences. Du modernisme à l’Art Déco en passant par le brutalisme et le contemporain de verre et d’acier. Certaines perspectives donnent même l’impression que le même bâtiment a été construit à deux époques différentes. Ce contraste, s’il ne peut rivaliser avec celui que l’on retrouve à Londres, est au moins aussi saisissant qu’à New York.

Tissu architectural contrasté sur la rue McGill, à la frontière entre le Vieux-Montréal et le Centre-Ville.
Tissu architectural contrasté sur la rue McGill, à la frontière entre le Vieux-Montréal et le Centre-Ville. Julien Chassagne

D’abord franco-britannique, puis internationale, Montréal ne nie pas ses influences multiples. Une métropole de mélanges, sur les murs bombés comme dans les rues lorsqu’on lève le nez, surprenante par la diversité de ses quartiers et attachante par l’ouverture d’esprit de ses habitants. Avant de partir, un œil sur la plaque d’immatriculation de ce gros GMC Yukon (comme un rappel que l’on est bel et bien en Amérique) où est inscrite la devise du Québec : « Je me souviens ». Pour sûr.


Pratique

Y aller : Corsair propose jusqu’à 7 vols par semaine de juin à septembre à destination de Montréal au départ de Paris/Orly-Sud, en éco partir de 493 €, éco premium à partir de 972 € et affaires à partir de 1319  € . www.corsair.fr

Se renseigner :
• Québec Original, le site de l’office du tourisme de la destination Québec. www.quebecoriginal.com 
 Tourisme Montréal : www.mtl.org
• Tourisme Lanaudière : www.lanaudiere.ca

Se balader : Testée et approuvée, la location de cyclomoteurs électriques. www.dyadcycles.com



Dans la playlist :

* Source: Institut de la statistique du Québec

 

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