Culture
Clichés inédits, photos souvenirs, créations détournées ou abstraites invitent à une déambulation riche en émotions.
Valence, Meyerowitz, vers la lumière. C’est un Joel Meyerowitz peu connu que présente Valence, puisque sont mis en lumière une centaine de clichés réalisés en Europe, au tout début de sa carrière, et tout particulièrement ceux pris à Málaga en 1966 et 1967. On y retrouve l’énergétique particulière de la photographie de rue américaine, transposée dans l’Espagne de Franco. Les images font partie de la riche collection de photos et de peintures abstraites de la fondation Per Amor a l’Art. Elles sont exposées dans le nouveau centre d’art Bombas Gens, qui a ouvert l’an dernier dans une ancienne usine de pompes hydrauliques de plus de 6 000 m2. Les lieux, spectaculaires, valent à eux seuls le détour. Hacia la luz, centre d’art Bombas Gens, jusqu’au 20 janvier 2019. www.bombasgens.com.
Málaga, les mille et une facettes de Warhol. Ce n’est pas la première grande rétrospective dédiée à Warhol, mais celle-ci démontre une puissante ambition en présentant 400 œuvres prêtées par 45 institutions dans le monde. Toutes les icônes sont là : la Gold Marilyn Monroe, les Campbell’s Soup Cans et la Brillo Box, ainsi que les films expérimentaux, les enregistrements sonores, les pochettes de disques, les posters… Toutes ces œuvres – produites à la Factory à l’aide de la vidéo, du Polaroid, du magnétophone ou de la sérigraphie –, attestent à quel point Warhol a remplacé le processus de création classique par des procédés mécaniques, presque industriels. Warhol. Mechanical Art, musée Picasso Málaga, jusqu’au 16 septembre. www.museopicassomalaga.org.
Madrid, Vasarely ou l’éloge de l’instabilité. A mesure que l’art des sixties et des seventies retrouve grâce auprès des musées et du marché, des figures sous-estimées refont surface. C’est le cas de Victor Vasarely, à qui le musée Thyssen-Bornemisza consacre une rétrospective, offrant ainsi un juste hommage au père de l’art optique. Ses peintures abstraites font partie de notre culture visuelle, mais dans les années 60, l’idée de placer le spectateur en situation d’instabilité face à des œuvres constituait une petite révolution. L’exposition se présente comme un dédale d‘expériences perceptives. Victor Vasarely. El Nacimiento del Op Art, musée national Thyssen-Bornemisza, jusqu’au 9 septembre. www.museothyssen.org.
Barcelone, le réalisme de Tomatsu. Shomei Tomatsu fait partie, avec Eikō Hosoe, Ikkō Narahara ou Akira Santo, du collectif de photographes Vivo qui a inventé, dans les années 60-70, une esthétique photographique abstraite, chahutée, en accord avec le chaos de l’après-guerre au Japon. Qu’il immortalise les manifestations des étudiants contre l’occupation américaine ou la vie quotidienne sur l’île d’Okinawa, marquée par un attachement aux traditions, Shomei Tomatsu livre des images à la fois crues et lyriques qui restent parmi les plus belles de l’histoire de la photographie. Shomei Tomatsu, fondation Mapfre, jusqu’au 16 septembre. www.fundacionmapfre.org.
Balaguer, Muñoz en immersion. Se rendre sur le site de Planta à Balaguer, en Catalogne, constitue une expérience doublement prégnante. D’abord, parce que l’espace dédié à l’art est situé dans un complexe industriel où l’on traite les agrégats destinés au ballast. Ensuite, parce que la fondation d’art contemporain du groupe Sorigué, à l’origine du projet, a bâti une structure de 1 500 m2 pour accueillir Double Bind, une immense installation de Juan Muñoz. Cette oeuvre iconique plonge le visiteur dans un jeu complexe de niveaux superposés, habités par des figures fantasmatiques. Entre l’intérieur et l’extérieur, le visiteur perd ses repères. Double Bind, Planta, fondation Sorigué. www.fundaciosorigue.com.
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