Culture
Aux quatre coins de l’Europe, les musées nous invitent à une flânerie où se mêlent de nombreux courants artistiques. Tour d'Europe en cinq expos.
Les grands rendez-vous d’arts classique et moderne du printemps : de Monet à Chagall. Voici une sélection d’ expositions à ne pas rater.
Paris, Monet, abstrait avant l’heure. Lorsque le MoMA acquiert, en 1955, un grand panneau des Nymphéas de Monet, puis l’expose pour la première fois dans ses salles, non loin des fougueux tableaux des expressionnistes abstraits, la critique de l’époque discerne aussitôt les liens puissants qui relient le vieux maître français à la jeune garde américaine. Ce sont ces liens que le musée de l’Orangerie s’applique à souligner, avec un accrochage formidable qui met en parallèle les toiles de Mark Rothko, de Jackson Pollock, de Willem De Kooning, de Joan Mitchell et les œuvres quasi abstraites des dernières années de Monet à Giverny.
Nymphéas. L’Abstraction new-yorkaise et le dernier Monet,
Musée de l’Orangerie, jusqu’au 20 août.
www.musee-orangerie.fr
Liverpool, Schiele/Woodman : confrontation au sommet. Mettre en écho l’oeuvre graphique d’Egon Schiele et le travail photographique de Francesca Woodman ? Il fallait oser. Le trait du viennois est net, parfois cassant, et la chair de ses nus est presque animale. Les autoportraits de l’Américaine sont plus fugitifs, la silhouette est évanouie dans l’espace, le visage, obscurci de masques. Mais entre Eros et Thanatos, un même rapport tourmenté au corps les unit, et un même destin tragique. L’un est mort de la grippe espagnole en 1918, à l’âge de 28 ans, l’autre s’est suicidée en 1981, à 22 ans. Tous deux ont laissé, derrière eux, des œuvres inclassables qui subvertissent les styles et les convenances.
Life In Motion: Egon Schiele / Francesca Woodman,
Tate Liverpool, du 24 mai au 23 septembre.
www.tate.org.uk/liverpool
Paris, Eugène Delacroix resplendit au Louvre. Paris n’avait pas consacré une rétrospective digne de ce nom à Eugène Delacroix depuis 1963, date du centenaire de la mort du peintre. Installée au Louvre, l’exposition réunit plus de 180 œuvres – publiques et privées –, en collaboration avec le Metropolitan Museum of Art de New York. Le maître de la peinture romantique y révèle toute l’étendue des couleurs de sa palette. Son ami Baudelaire écrivait de lui : « Le ciel lui appartient, comme l’enfer, comme la guerre, comme l’Olympe, comme la volupté. »
Eugène Delacroix (1798-1863),
Musée du Louvre, jusqu’au 23 juillet 2018.
www.louvre.fr
Bilbao, Chagall, les jeunes années. De 1911 à 1914, Chagall vit à Paris. Au contact de Picasso, des Delaunay et de Lipchitz, les réminiscences de l’art populaire russe se mêlent aux expérimentations cubistes. De 1914 à 1922, il est en Russie soviétique et les échos de la vie traditionnelle dans les schtetlekh colorent ses toiles. L’exposition se concentre sur ces années de jeunesse, les meilleures du peintre avant qu’il ne se répète et se caricature. C’est l’occasion de découvrir de magnifiques autoportraits, ainsi que des toiles majeures, comme La Chambre jaune, ou Dédié à ma fiancée.
Chagall : les années décisives, 1911-1919,
Guggenheim Bilbao, du 1er juin au 2 septembre.
www.guggenheim-bilbao.eus/fr
Genève, Ferdinand Hodler, célébré en son pays. Forts d’une collection de 150 peintures et de 800 dessins, carnets et estampes, trois musées d’art et d’histoire de Genève s’unissent pour célébrer le 100e anniversaire de la mort du peintre Ferdinand Hodler. Ses œuvres, marquées par un vigoureux expressionnisme à ses débuts, puis par des échappées symbolistes, sont célèbres en Suisse, mais moins connues hors du pays. L’exposition du musée Rath réunit un grand nombre de paysages et étudie la manière symétrique avec laquelle le peintre ordonne ses motifs, afin de mettre en lumière l’ordre qui, selon lui, régit la nature.
Hodler / Parallélisme,
musée Rath, du 20 avril au 19 août.
www.institutions.ville-geneve.ch/fr/mah
Lire aussi
Architecture, design et mode : les expositions à voir avant l’été