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La chaussette ne s’est jamais aussi bien portée dans le vestiaire de l’homme chic. Zoom sur 9 maisons historiques.
Chaussettes : les marques incontournables
Mazarin. A l’origine, la marque s’appelait Mazarin Grand Faiseur. Elle a été fondée par Alain Stark, le tailleur des habits verts des académiciens. Elle complète la silhouette des sociétaires de la Coupole de chaussettes en fil d’Ecosse d’un vert particulier, celui des rameaux de l’habit. Au décès de son fondateur, elle est rachetée à 100% par Vincent Metzger et Jacques Tiberghien, qui étoffent la gamme avec les matières les plus chic, du fil d’Ecosse au cachemire, et cet hiver, avec les Super-Solides, soit les chaussettes les plus solides du monde, cette qualité étant une attente particulière des Français. Tricotées dans un fil d’Ecosse épais, extralong et mélangé à du polyamide et de l’élasthanne pour une durabilité maximale, elles ont été testées et approuvées.
Doré Doré. On la connaît sous le nom de « DD ». Elle a été fondée en 1819 par Jean-Baptiste Doré et est l’une des plus anciennes marques de bonneterie française. Pour l’anecdote, c’est elle qui a inventé la socquette pour enfant. Installée dans le bassin historique du tricot, la Champagne-Ardenne, elle reste familiale jusqu’en 2003, date à laquelle elle est rachetée par l’italien Gallo. En 2011, sa production est rapatriée dans la ville lombarde de Brescia. Son positionnement n’a jamais changé, DD est leader sur le marché français du haut de gamme pour ses collections dites « élégantes », grâce à la qualité de ses fils et un nouveau segment porteur, celui des chaussettes invisibles, dont les ventes explosent chez les femmes depuis l’avènement des sneakers.

Bleuforêt. En 1994, Jacques Marie, ancien président de Dim, fonde le groupe Tricotage des Vosges et lance la marque Bleuforêt. Seize ans plus tard, la bonne santé de son entreprise lui permet de reprendre Olympia, alors en redressement judiciaire. Matières naturelles, tricotage, finitions et style constituent l’identité de Bleuforêt, qui s’internationalise avec succès, notamment au Japon. En 2015, elle y a écoulé 100 000 paires de chaussettes. Cinquante modèles composent la collection pour homme, avec deux produits exclusifs : la chaussette veloutée avec 98% de coton peigné et la chaussette en laine mérinos à intérieur coton doux. Cette saison, parmi les thèmes, on remarque un hommage à Paris avec des motifs évocateurs et, côté couleurs, des tons blanchis pour accompagner les pantalons de toile de l’été et des tons pastel très attrayants.
Burlington. Vous les croyiez anglaises ? Elles sont allemandes. Leurs célèbres losanges d’inspiration argyle ont été dessinés aux Etats-Unis. En 1990, elles sont rachetées à leur propriétaire américain par un groupe allemand qui les revend en 2008 à Falke. Après avoir été très en vogue dans les années 80, elles sont devenues un peu old school. Pour se défaire de cette image, Falke a misé sur des campagnes publicitaires, dont certaines ont été controversées, et sur des collections qui collent aux tendances de la mode. Chaque famille fashion a désormais sa Burlington, tout comme au XVIIIe siècle les clans écossais avaient chacun leur motif tartan. En vedette pour l’été, une forme invisible à l’imprimé bien visible, à porter avec short et claquettes.
La Manufacture Perrin. Rendez-vous à Montceau-les-Mines. C’est là que la famille Perrin perpétue, depuis 1924, le savoir-faire français de bonneterie. Labellisée Entreprise du patrimoine vivant, elle édite quatre collections. «Perrin 1924» cultive le confort quotidien avec des basiques pour le sport, la randonnée, la chasse… ; « Dagobert à l’Envers » s’inspire du mouvement surréaliste, et plus particulièrement de Magritte, avec ses chaussettes réversibles ; « La Chaussette française » est une collection haute couture aux finitions soignées vendue dans la boutique de l’Assemblée nationale ; et «Berthe aux Grands Pieds», comme son nom l’indique, se veut décalée pour séduire les Millennials. En 2016, la manufacture réalise un chiffre d’affaires de 6,5M€.
Paul Smith. Etonnamment, la chaussette n’a jamais été un point fort de l’industrie anglaise. Elle était plutôt conventionnelle jusqu’à ce que Paul Smith la bouscule, tout comme il a secoué le vestiaire masculin. En cassant les codes avec ses tons vifs et ses motifs puissants, il en a fait un objet de mode aussi fort que ses chemises, dont le look est aujourd’hui connu dans le monde entier. Une chaussette Paul Smith se reconnaît au premier regard car elle est l’objet de toutes les attentions des stylistes de la marque. Ses modèles originaux sont renouvelés chaque mois et se vendent comme des petits pains : « Les gens aiment l’idée d’acquérir une nouvelle paire de chaussettes chaque mois », commente le couturier. Et c’est sur le site Paul Smith qu’ils les commandent.
Gammarelli. A Rome, la maison Gammarelli habille les papes, les cardinaux et les évêques depuis plus de deux cents ans. Six générations de tailleurs se sont succédé pour fournir aux ecclésiastiques des tenues de haute facture, de la mitre aux chaussettes. Les chaussettes que Gammarelli commercialise ne sont déclinées que dans trois couleurs. Le rouge est la couleur du pape et des cardinaux, le violet celui des évêques et le noir celle des prêtres. Symbole de pouvoir, les chaussettes rouges se sont infiltrées dans le vestiaire d’une génération de politiques français, au point de devenir le signe ultime de l’appartenance à une certaine élite.
Gallo. En matière de chaussettes, les Transalpins sont plus pointus et plus experts que les Français. Ils ont aussi leur style et privilégient la chaussette haute, fine et légère. En Italie, la finesse prime en effet sur la solidité, et l’homme élégant ne doit jamais laisser apparaître une jambe nue. Elle doit impérativement être habillée jusqu’au genou. Depuis 1958, Gallo incarne cette excellence à l’italienne. La marque est réputée pour son association audacieuse de motifs et de couleurs, et ses rayures horizontales sont devenues culte chez les dandys. La marque excelle également dans la technicité de ses tricotages, notamment ses remaillages à la main.
Bresciani. Depuis 1970, cette petite manufacture familiale de Bergame, au nord-est de Milan, a contribué à faire de la chaussette un élément de style à part entière pour les gentlemen du monde entier. Elle est particulièrement appréciée par les Américains. Chaque année, elle puise dans ses archives riches de plus de six mille motifs les deux cents dessins et modèles de ses nouvelles collections. Sa qualité irréprochable a fait son succès de sous-traitant. C’est à Bresciani que les grands noms du luxe font appel pour la fabrication de leurs lignes de chaussettes.