Culture
Sur l’eau, sous terre, dans le ciel : où habiterons-nous lorsque les ressources foncières seront épuisées ? Gagner du terrain partout où cela est possible est l’un des enjeux majeurs auxquels les métropoles surchargées doivent faire face.
Remédier, par tous les moyens, à la pénurie de surfaces au sol figure parmi les défis du XXIe siècle. Avec 9 milliards d’habitants attendus à l’horizon 2050, et des terres disponibles devenues denrées précieuses, les architectes et les urbanistes sont, aujourd’hui, contraints de revoir leur copie.
Comment construire, à l’avenir, dans des métropoles déjà congestionnées ? A quoi ressembleront nos villes demain ? Face à cette problématique, les idées les plus folles et les plus chimériques sont envisagées. Exit la terre ferme qui constituait jusqu’alors l’unique terrain de jeu des bâtisseurs. Les changements climatiques ont compliqué la donne. Le ciel, la mer et le sous-sol offrent désormais de nouvelles ressources. Ainsi, aux visions utopiques des années 60 ont succédé des projets prospectifs qui tentent, en dépit des apparences, de s’ancrer dans une réalité subordonnée au pragmatisme.
L’impression 3D à grande échelle va révolutionner l’industrie du bâtiment.
A première vue, certaines propositions peuvent sembler farfelues. Cependant, repenser les modes d’habitation est devenu une nécessité pour anticiper les conséquences d’une démographie galopante. Construire plus propre, et plus rapidement, figure également parmi les défis fondamentaux du XXIe siècle. Pour y répondre, l’entreprise américaine Cazza (@buildcazza) prévoit d’imprimer le premier gratte-ciel dubaïote en 3D. A l’origine de l’initiative, deux hommes issus de la Silicon Valley : Chris Kelsey (20 ans) et Fernando De Los Rios (27 ans), tous deux persuadés que l’impression 3D à grande échelle va révolutionner l’industrie du bâtiment. Et ils ne cachent pas leur ambition. Objectif annoncé, imprimer en 3D 25 % des constructions à Dubaï d’ici à 2030 !
L’avantage ? Des chantiers considérablement réduits dans le temps, même dans le cas de volumétries complexes. Cette solution est également pertinente pour rebâtir rapidement dans les régions sinistrées par les catastrophes naturelles dont on sait qu’elles se multiplieront dans les décennies à venir. Ainsi, il est aujourd’hui possible d’édifier une maison en vingt-quatre heures pour moins de 10 000 euros, comme l’a démontré la société russe Apis Cor, pionnière dans le domaine.
Les visions fantastiques nourries par le cinéma et la bande dessinée d’anticipation ne verraient donc pas le jour de sitôt, voire – sans doute – jamais. Les voitures ne volent toujours pas au-dessus de nos têtes et nous ne vivons pas dans les cités futuristes qu’avaient imaginées Fritz Lang (Metropolis) ou George Lucas (THX 1138). La ville de demain, celle du XXIe siècle, doit atteindre des objectifs bien plus pragmatiques – dictés par l’urgence – que ceux envisagés jusqu’à présent. Néanmoins, cette complexité du monde contemporain semble porteuse d’espoir et n’a jamais autant stimulé l’inventivité des architectes.