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Morning Coworking, une activité du groupe BAP, semble parfaitement maîtriser la recette du succès de ce genre d’espaces. Démarche spontanée ou arguments marketing ? Verdict.
« Faites un break, venez travailler ». Le slogan de Morning Coworking dessine un sourire en coin sur notre visage, au moment d’entrer dans le café aménagé au cinquième et dernier étage du dernier immeuble investi par la firme, activité du groupe BAP, près du parc Monceau. Serions-nous chez ceux que le magazine Stratégies appelle « les biz-ounours » ? La suite de la visite nous prouvera le contraire.
Morning Monceau, quinzième espace de la chaîne dont le premier a ouvert en 2014, s’étend sur 3 000 m², bientôt 4 000, les meubles sont fabriqués par des ébénistes du groupe BAP, en Normandie et en Picardie, et Morning Coworking s’occupe de tout, de l’aménagement des espaces au choix des fournitures. On trouve un espace détente, où le coworker peut se reposer sur des hamacs, se faire masser ou assister à un cours de yoga, des salles de réunions où les chaises sont remplacées par des ballons de pilates, le fameux papier peint tropical sur quelques pans de murs… Une recette qui a fait ses preuves.
Mais il ne s’agit pas seulement d’architecture d’intérieur et de tendance bien-être. Clément Alteresco, le fondateur et CEO, est convaincu de participer à la transformation du travail. « La frontière entre le bureau et le foyer est ténue, le but est de créer un espace qui inspire les coworkers et les motive pour rester travailler. » Il ajoute aussi que les membres de la communauté sont encouragés à intervenir dans l’organisation des différents Morning, en donnant des conférences ou en organisant des rencontres informelles entre experts de domaines complémentaires.
Morning, un concept efficace
Une formule qui marche ! Pour Nicolas Sirot, patron de Shiva Communication, qui s’est servi de son année à l’espace Morning Trudaine dans le 9e arrondissement de Paris, pour apprendre à socialiser. Morning lui a permis d’ouvrir son entreprise aux autres avant de déménager dans des bureaux plus proches de ceux de Lonsdale, sa nouvelle maison mère. Ou Briac Lescure, CEO de PopChef – une start-up de livraisons de repas qui a fait parler d’elle car elle offrait des vacances illimitées à ses salariés – qui, lui, a vu son entreprise passer de 2 à 50, puis à 30 salariés, le tout depuis l’espace Morning Stalingrad. Une flexibilité utile aux jeunes compagnies.
Le modèle Morning, s’il peut prêter à sourire à cause de sa communication rose bonbon, est finalement l’un des plus adaptés aux besoins des start-ups, effrayées par la lourdeur des baux 3 6 9 autant qu’aux grands groupes désireux de moderniser leur façon de voir le travail et rencontrer de possibles partenaires en affaires, notamment dans le digital.
Trois nouveaux établissements et une vraie communauté
Dans les prochains mois, Morning Coworking devrait continuer son expansion avec trois nouveaux espaces en Ile-de-France d’ici la fin du printemps. Surtout, le groupe devrait renforcer sa communauté de 4000 membres et travaille sur la mise en place d’un réseau social qui ferait le lien entre tous les Morning (une plateforme en ligne existe déjà mais se limite aux coworkers d’un même espace).
En 2018 également, la firme devrait offrir la possibilité pour ses clients de passer d’un espace à l’autre. Un détail indispensable pour s’aligner sur une concurrence de plus en plus féroce dans le secteur des bureaux partagés, alors que Morning compte multiplier par cinq le nombre de ses clients d’ici 2020, pour atteindre 20 000 coworkers.
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