Culture
D’instantanés pris sur le vif en clichés décalés ou engagés, la photographie s’expose comme témoin culturel de la société.
A NYC ou en Belgique, en n’oubliant pas Paris : The Good Life a sélectionné quatre expositions photo à retenir en ce moment.
- New York, Le vrai visage de l’Amérique
En 2016 paraissait un ouvrage extraordinaire : Factory, Andy Warhol. Le lecteur y découvrait le fameux atelier du pape du pop art immortalisé par un jeune homme de 18 ans, Stephen Shore. Cinq décennies plus tard, cette figure du monde de la photographie est exposée au MoMA. De ses premières images en argentique (prises quand il avait 14 ans) jusqu’aux derniers travaux en numérique, sa carrière est évoquée à travers des centaines de tirages, des livres, des revues et des films, dont beaucoup n’ont jamais été publiés ou exposés.
Stephen Shore
MoMA, du 19 novembre au 28 mai.
www.moma.org
- Bruxelles, Le regard de Doisneau
Robert Doisneau (1912-1994) admirait Eugène Atget qui photographia le Paris de la fin du XIXe siècle. Comme son mentor, il arpenta la capitale, ses rues, ses places publiques, ses écoles, ses terrains vagues, capturant avec malice et tendresse la beauté du quotidien. Cette exposition présente ses clichés vintage les plus célèbres, comme Le Baiser de l’hôtel de ville, mais aussi des séries plus méconnues de cet artiste, viscéralement humaniste, qui nous offre un univers singulier, empreint de nostalgie et d’ironie.
Robert Doisneau
Musée d’Ixelles, jusqu’au 4 février.
www.museedixelles.irisnet.be
- Mons, David LaChapelle, de l’humour au surréalisme
Du haut de son rocher, Michael Jackson, deux ailes blanches dans le dos et les mains jointes, foule au pied un diable couleur rouge sang. Signé du sulfureux David LaChapelle, ce cliché est exposé dans le cadre de la rétrospective que le BAM consacre au photographe. De ses débuts à Interview, le magazine d’Andy Warhol, jusqu’aux portraits d’Uma Thurman, de Leonardo DiCaprio ou de Naomi Campbell, en passant par les clips réalisés pour Madonna ou Florence & the Machine, l’exposition retrace la carrière du trublion américain dont les images surréalistes, gorgées de couleurs pop et de références à l’histoire de l’art (Michel-Ange, Léonard de Vinci, Magritte…), ont alimenté le monde de la mode et de la publicité. Désormais loin du glamour de la société du spectacle, David LaChapelle produit une œuvre plus conceptuelle, hantée par la déchéance, la vanité, la maladie, la mort… A l’instar de sa série Gas Stations, dans laquelle des stations-service surgissent, isolées, au milieu d’une dense végétation tropicale, tels des vestiges d’une société victime de ses excès polluants.
David LaChapelle. After the Deluge
BAM, jusqu’au 25 février.
www.bam.mons.be
- Paris, « L’œil de Bamako »
Face à Seydou Keïta qui photographie le Tout-Bamako, Malick Sidibé s’intéresse aux jeunes qui dansent au rythme du twist et du rock’n’roll. Il les suit de mariages en surprises-parties et saisit des portraits témoignant d’une société en pleine mutation. Un an après son décès, la fondation Cartier rend hommage à ce chroniqueur des années 60-70. Quelque 250 photographies retracent le parcours de celui qui fut le premier photographe africain récompensé du prestigieux prix international de la fondation Hasselblad.
Malick Sidibé, Mali Twist
Fondation Cartier, jusqu’au 25 février.
www.fondationcartier.com