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John Cryan : l'urgentiste de la Deutsche Bank
veronica

The Good Business

John Cryan : l’urgentiste de la Deutsche Bank

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Qui est John Cryan, le patron de la Deutsche Bank, celle qui fut le symbole de la puissance économique et financière de l'Allemagne au XXème siècle ? Portrait de cet anglais qui garde son flegme, même en temps de bourrasque.

John Cryan garde toujours son flegme, en bon sujet de Sa Majesté qu’il est. Le patron de la Deutsche Bank a l’habitude, il est vrai, de naviguer sur des bateaux qui prennent l’eau de toutes parts… Après avoir fait ses armes dans le cabinet d’audit Arthur Andersen au poste d’expert-comptable, cet amoureux des chiffres a rejoint la banque britannique d’investissement S. G. Warburg en 1987. Ses deux années à la direction du bureau munichois du groupe lui ont permis d’apprendre l’allemand, un atout de taille pour son poste actuel. Sa carrière connaît toutefois un véritable coup d’accélérateur après le rachat de S. G. Warburg par UBS. Les Suisses apprécient ce Britannique discret et laborieux. Son implication sans faille lors de la vente de la banque ABN Amro pour 71 Mds en 2007 lui permettra d’accéder, un an plus tard, au poste de directeur financier de la première banque suisse. Pour résister à la crise de 2008, John Cryan épure les comptes du groupe et licencie plusieurs milliers de salariés. En conflit ouvert avec son patron de l’époque, Oswald Grübel, il quitte l’établissement en 2011. Après un bref passage aux Etats-Unis, le banquier est embauché l’année suivante par le fonds public singapourien Temasek afin de s’occuper de ses activités en Europe.

John Cryan.
John Cryan. DR

John Cryan en temps de scandales

Plombée par des scandales à répétition qui la contraignent à verser des centaines de millions d’euros d’amende, Deutsche Bank recrute cet expert à son conseil de surveillance en 2013. Ses questions précises lors des réunions de la commission des risques et du comité d’audit auxquels il siège retiennent l’attention de ses pairs, qui choisissent de le nommer, en juillet 2016, à la présidence du directoire du groupe. « L’urgentiste du secteur bancaire », comme le surnomme le quotidien suisse Le Temps, prescrit alors un remède de cheval pour son patient allemand. Mais « l’ange froid », aux dires de Manager Magazin, affiche aujourd’hui un « bilan amer », si l’on en croit la revue Der Aktionär. « John Cryan n’a pas de stratégie », condamne Der Spiegel. Des critiques qui ne devraient pas empêcher le flegmatique John Cryan de dormir.

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