Horlogerie
La série Flotsam du photographe australien Ward Roberts avait marqué les esprits avisés au début de l’été. Ses clichés de baigneurs solitaires sur des plages où la mer laisse place aux immeubles sont compilés dans un ouvrage chez Atelier Editions, dans lequel on ne peut que (se) plonger.
Flotsam est tiré de l’expression « flotsam and jetsam » utilisée pour décrire les détritus et débris que l’on trouve sur le bord des plages. C’est aussi le titre que le photographe australien Ward Roberts a donné à sa dernière série shootée à Rockaway Beach, New York. Des clichés à la désuétude douce-amère confrontant l’audience au désert dont elle s’est entourée à force de digitalisation.
« J’ai voulu parler de la pauvreté, de la solitude, de l’industrialisation et de l’isolement causé par les nouvelles technologies, en utilisant un cadre habituellement paisible et joyeux, une plage », nous explique Ward Roberts. Une dichotomie hurlante soulignée, pour remuer le couteau dans la plaie, par la présence d’imposants immeubles dans le background.
Un lieu à la limite du réel sur lequel Ward Roberts tombe presque par hasard il y a quelques années (il a commencé à shooter la série en 2014). L’Australien, habitué des plages sauvages de son île-continent est sous le choc. « J’ai choisi Rockaway Beach car la première fois que j’y suis venu j’ai senti comme un malaise, c’était très étrange ». L’étendue de sable new-yorkaise deviendra alors le théâtre de sa série.
Une série garantie sans photoshop. « Il n’y a ni retouche ni mise en scène, mais il était important pour mon message que le sable soit immaculé pour accentuer un peu plus cet impression de vide, confie Roberts, donc j’ai nettoyé la plage de ses canettes et autres déchets avant de me poster et attendre le bon moment. »
Si certains de ses sujets semblent poser, ce n’est pas le cas. Ils sont simplement seuls dans leur désert urbain, parfois accompagnés d’une ombre d’avion ou d’un oiseau de passage. Un travail minutieux que Ward Roberts a présenté en juillet dernier aux Rencontres d’Arles et qu’il devrait continuer à partager de galerie en galerie. En attendant, Flotsam est édité chez Atelier Editions, et on adore !
Flotsam par Ward Roberts
www.editions-press.com
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