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Riche d’un style très British pour le moins unique, Aston Martin a toujours su allier élégance et sportivité. Avec la nouvelle DB11, la marque passe la vitesse supérieure en lançant un modèle qui a bénéficié d’évolutions techniques sans précédent dans l’histoire du constructeur.
L’allusion est facile, mais on ne peut s’empêcher de l’évoquer avant d’attaquer un papier sur la DB11. Aston Martin et James Bond : une vraie histoire d’amour qui dure depuis plus d’un demi-siècle, depuis que 007 s’est retrouvé au volant d’une DB5 dans le film Goldfinger. Tout le monde – ou presque – se souvient de la course poursuite avec une Ford Mustang dans les lacets grimpant au col de la Furka, sur les hauteurs d’Andermatt, en Suisse. Durant des décennies, cette sympathique voiture de fonction va coller à l’image de son conducteur, à la fois stylé et décalé, séducteur et volontiers amateur d’émotions. Enfants, nous nous sommes tous amusés avec le modèle réduit doté de quelques fabuleux gadgets – comme le siège éjectable qu’on activait non sans un certain plaisir –, et, adultes, nous sommes régalés de voir revenir à l’écran cette DB5 devenue une icône de la route, d’abord dans Casino Royale, en 2006, puis plus encore dans Skyfall, en 2015. A se demander qui de l’espion ou de son auto aura eu, le plus, le dessus sur l’autre. Une incroyable histoire étalée dans le temps, comme aucune autre marque n’est parvenue à le faire, autant dire un génial placement de produit avant l’heure du marketing au cinéma.
Cette formidable opération de visibilité et d’image tentera bien d’autres constructeurs, mais la firme anglaise se dépêchera de refaire valoir sa légitimité en proposant, notamment, la mise à l’écran d’un modèle inédit. Ainsi, en 2014, Aston Martin ira jusqu’à dessiner un modèle spécifique pour la 24ème aventure de l’agent très spécial : une DB10, produite à seulement 10 exemplaires, qui partage la vedette avec l’acteur Daniel Craig dans 007 Spectre. Seules deux voitures réchapperont des frasques que leur a fait vivre le réalisateur Sam Mendes – notamment un plongeon dans les eaux du Tibre, à Rome : l’une se trouve désormais au musée Aston Martin, tandis que l’autre a été vendue chez Christie’s pour 2,4 millions de livres sterling au profit de Médecins sans frontières. Au-delà de ces brillants coups d’éclat médiatiques, la production de cette DB10 aura permis à Aston Martin de présenter au monde un concept-car bien réel, conçu pour augurer des modèles à venir.
Une identité chic et sportive préservée chez Aston Martin
Car même si la DB11 est indéniablement le modèle successeur de la DB9 – douze ans au catalogue –, elle est de fait la « petite » sœur de la DB10. Avec ce même profil tout en fluidité qui se déploie depuis la calandre, reconnaissable entre mille, jusqu’au hayon fastback. Une ligne que Marek Reichman, le nouveau patron du design de la marque, a su faire évoluer tout en préservant l’identité chic et sportive d’Aston. Pour autant, le qualificatif « petit » n’est sans doute pas le plus approprié, car la DB11 n’a rien de cela. D’abord, ses mensurations la placent en tête des modèles produits au cours des récentes décennies : elles gagnent 2 cm en longueur et 6 cm en largeur sur le DB9. Ensuite, sa motorisation s’illustre avec un tout nouveau V12 de 5,2 litres de cylindrée développant 608 chevaux grâce à un double turbo. Technologie, il faut bien le reconnaître, jusqu’alors inexploitée chez Aston Martin, mais qui fait aujourd’hui de cette DB11 le modèle de série homologuée pour la route le plus puissant jamais construit par la firme. Les performances sont forcément au rendez-vous : si la vitesse de pointe a de quoi donner le vertige – 322 km/h annoncés –, les démarrages au péage pourraient bien s’apparenter, chez les plus joueurs, à des chronos en départ arrêté, avec un 0-à-100 km/h en 3,9 secondes.
Eclairage : les DB
DB comme David Brown. Cet industriel anglais rachète Aston Martin en 1947 et la fait fusionner avec une autre marque tout aussi prestigieuse, Lagonda (un modèle baptisé Aston Martin Lagonda sera produit de 1974 à 1989), afin d’être plus concurrentiel dans le secteur déjà bien fourni des anglaises sportives haut de gamme. Très vite, David Brown va donner à la firme ses premières victoires en compétition : les 24 heures de Spa, en 1948, puis les Mille kilomètres de Nürburgring, en 1957, 1958 et 1959, et, surtout, les 24 heures du Mans, en 1959. Ainsi, il marquera à jamais la carrière sportive de cette maison créée en 1913 par le coureur automobile Lionel Martin, vainqueur d’une course à Aston Clinton, en Angleterre. D’où le nom d’Aston Martin. Peu de temps avant la mort de Brown, en 1973, Aston Martin passera sous contrôle d’investisseurs américains. Durant les vingt-cinq années de son règne, David Brown va marquer les modèles de ses initiales : DB1, DB2, DB3, DB2/4, DB Mark III, DB4, DB5, DB6 et DBS. Après la vente, les termes du contrat ne permettent plus au nouveau propriétaire d’utiliser les célèbres initiales et ce ne sera qu’en 1994, avec le lancement de la DB7 – le modèle le plus produit de l’histoire d’Aston Martin –, que l’usage des deux lettres revient, avec l’accord des héritiers de Brown. Entre-temps, d’autres noms vont apparaître : V8, Vantage ou Virage, suivis par d’autres Vanquish ou Rapide, qui vont côtoyer le mythique sigle, comme en témoigne aujourd’hui la DB11.