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Relier passé et présent en réinterprétant ses modèles phares, tel est le story-telling captivant de Persol pour inventer son futur et poursuivre sa success-story.
Collectionneurs, à vos marques. Pour célébrer son centième anniversaire, Persol édite une série ultraexclusive de sa monture historique, la 9649. Sa version 9649 SG Limited Edition, commercialisée à deux cents exemplaires, est fabriquée dans la plus pure tradition de l’artisanat de luxe italien. Chaque paire est entièrement montée dans un atelier de Lauriano, près de Turin, exactement comme le faisait le fondateur de la marque dans sa boutique turinoise de la via Caboto, à la main. Chaque monture est équipée de la fameuse flèche signature, dite Suprême, laquelle, pour l’occasion, est en or 18 carats. Sur la face interne de la branche sont gravées la date du centenaire ainsi qu’une certification, authentifiant la rareté de la monture. Cent ans après sa naissance, Persol renoue ainsi avec ses origines.
Persol, des modèles qui font le tour du monde
C’est en 1917 que la saga commence. Giuseppe Ratti, photographe, met au point les premières lunettes de protection solaire, qui vont équiper l’aviation de guerre italienne. Ces Protector ont des verres fumés ronds entourés de caoutchouc et sont maintenus sur la tête par de larges élastiques. Il en créera même plusieurs paires sur mesure, dont une pour l’écrivain Gabriele D’Annunzio, qui la portera lors d’un raid aérien au-dessus de Vienne, le 9 août 1918. Après la guerre, Giuseppe Ratti ne cesse de perfectionner ses produits et se spécialise dans les lunettes solaires. Il met au point un procédé qui permet de couler les verres en silice naturelle dans la masse afin d’obtenir une protection uniforme et optimale contre les rayons ultraviolets.
En 1924, les Protector obtiennent le premier de leurs quatorze brevets. Elles sont alors constituées de 41 pièces et demandent 43 opérations successives d’assemblage. Puis, il invente le système Meflecto, qui rend les branches flexibles et adaptables à chaque morphologie de visage grâce à leur composition de Nylon, de métal et d’Inox. Ce sera ensuite le pont à trois entailles – qui est toujours présent sur les montures actuelles. C’est finalement en 1938 que naît officiellement la marque Persol, contraction de « per il sol » (« pour le soleil »).
La 649 acquiert son statut d’icône de design.
A la fin des années 50 est mise au point la paire de lunettes qui fera le tour du monde. La 649 est initialement créée pour protéger les yeux des conducteurs de tramway turinois de l’air et de la poussière. Quand Mastroianni la porte dans le film de Pietro Germi Divorce à l’italienne, elle devient un symbole de l’élégance italienne et acquiert son statut d’icône du design. C’est à la même époque qu’apparaît la fameuse flèche inspirée de celles des légionnaires romains et qui signe chaque paire de lunettes. Devenue l’un des fleurons de l’industrie italienne, la marque se doit de partir à la conquête du monde. En commençant par les Etats-Unis, où elle n’est pas totalement inconnue puisqu’elle est déjà l’un des fournisseurs de la Nasa. Mais c’est le cinéma qui lui porte chance une fois de plus. Dans l’Affaire Thomas Crown, Steve McQueen arbore une paire de 649 à branches pliables. Ce modèle sera bientôt l’un des plus vendus dans le monde.
Des chefs-d’œuvre du septième art
Quand Persol est rachetée en 1995 par le groupe Luxottica, son lien avec l’industrie cinématographique s’institutionnalise. Depuis 2005, la marque est partenaire de la Mostra de Venise et produit des courts métrages publicitaires qui sont de véritables chefs-d’œuvre du septième art. L’écrivain américain Bret Easton Ellis est ainsi mis en scène dans un film néoréaliste en noir et blanc avec les lunettes Typewriter. Wim Wenders tourne à Rome, avec du matériel d’époque, dans la plus pure tradition de Cinecittà, Dolce Vita, un court métrage pour la gamme Cellor. Cette saison, c’est Vincent Gallo qui sublime dans un court métrage la mythique 649, réinterprétée ici entièrement en métal. Même les légendes savent se réinventer. Pour notre plus grand plaisir. Lunettes chic.
Fusion franco-italienne
Luxottica, le groupe propriétaire de Persol, mais aussi de Ray‑Ban, et détenteur de plus de 20 licences, dont Prada, Chanel et Dolce & Gabbana, fusionne avec le français Essilor, qui produit, entre autres, les verres Varilux. L’objectif affiché : répondre aux besoins de la population mondiale en correction et en protection, puisque le premier est dédié aux montures et le second, aux verres. Luxottica possède un outil de production de premier plan et un puissant réseau de distribution, tandis qu’Essilor apporte 168 ans d’innovation et d’excellence industrielle dans la conception, la fabrication et la distribution de verres ophtalmologiques et solaires. La nouvelle entité pèsera plus de 45 Mds € en Bourse et aura son siège à Paris.
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