The Good Business
Avec ses murales colorés, il laisse des traces incomparables dans les rues de Madrid, Hong Kong, Moscou et Mexico City. En septembre, ce jeune artiste diplômé des Beaux Arts de Salamanque, lancera "Tahirih", sa propre collection de mode qui soutient les droits des femmes iraniennes. Tête à tête avec Ricardo Cavolo, sous le soleil barcelonais.
Originaire de Salamanque, Ricardo Cavolo (@ricardocavolo) est un artiste éclectique qui s’installe à Barcelone il y a deux ans, en faisant du quartier de Gràcia son QG professionnel, dans un espace de coworking, comme la plupart des entrepreneurs le font à Barcelone. Avant, il parcourait le monde pour revitaliser les rues de Brighton, Hong Kong, Milan, Madrid, Mexico, Montréal avec ses murales pop.
The Good Life l’a rencontré à la Barceloneta, à l’occasion de la présentation d’une collection de chaussures en édition limitée réalisées avec la marque espagnole Muroexe pour l’hôtel W. Regard inspirant et disponible, ce jeune homme qui a du mal a choisir un support seul pour son art multi-coloré, nous a raconté comment il s’apprête à lancer sa propre collection de mode. Rencontre.
The Good Life : Vous êtes considéré comme l’un des artistes émergents les plus importants en Espagne. Une grosse responsabilité ?
Ricardo Cavolo : C’est un honneur pour moi, même si je me sens plutôt encore aux débuts de ma carrière. Je travaille depuis huit ans seulement et j’espère poursuivre jusqu’à 90 ans ! Parfois une montée très rapide est suivie par une chute soudaine. Je veux que ma carrière reste constante. Pour l’instant je suis fier de gagner ma vie en tant qu’artiste, c’est les marques qui viennent directement vers moi pour me proposer des collaborations. Je touche du bois pour que cela continue…
TGL : En quoi consiste votre processus créatif et de production ?
R.C. : Mon père aussi est un artiste, il est professeur de dessin dans une école et quand je suis né, en 1982, il gagnait sa vie en peignant. J’ai grandi dans un atelier de peinture entouré par ce monde créatif enchanté. Je travaille en alliant symboles graphiques et éléments et couleurs, comme si c’était un jeu. Il y a plein d’idées qui turbinent dans ma tête. Même si parfois ce que je veux exprimer n’est pas clair, je sais que, à un moment donné, une pensée prendra forme. Je suis très passionné par la littérature depuis tout petit, ce qui constitue un background d’inspirations énorme pour moi. C’est quelque chose de naturel, j’improvise sans trop y réfléchir. Quant à la technique, je la dois à l’académie des Beaux arts de Salamanque, où je me suis formé.
TGL : Vous jonglez entre fresques, livres illustrés, pochettes d’albums, collaborations avec des marques de mode et musiciens, toiles pour les galeries… Quelle est la relation entre tous ces supports différents ?
R.C. : Le lien c’est moi ! Je peux parler du même concept (la lutte pour les droits civils, par exemple) tout en le déclinant sur différents supports : un mur, un livre, une chaussure ou une t-shirt. Il n’y a aucune séparation.
TGL : Alexander McQueen, Bally, Urban Outfitters, Zara… La liste de vos collaborations est longue. Quelle sera la prochaine ?
R.C. : Il y a quelque chose en chantier avec Gucci au printemps 2018 mais je ne peux pas vous en dire de plus pour l’instant. Parallèlement, je me concentre surtout sur ma propre marque, que je lancerai en septembre. La collection Táhirih sera unisexe, avec des grands tailles aussi. Je sais que parfois c’est compliqué de trouver des pièces de sa mesure lorsque l’on est grand comme moi. Nous avons des t-shirts, puis des pashminas, des blousons en jean, des sweatshirts… Comme sujet j’ai choisi de communiquer sur les droits civils des femmes en Iran. Tous les imprimés sont autant de rappels et de marques de soutien aux droits de ces femmes. La production se fait à Montreal, on vendra online pour commencer mais nous avons déjà pris contact pour des espaces physiques. Et en 2018 on compte attaquer avec des kimonos, stay tuned !
https://www.instagram.com/p/BWahoUtB_yM/?hl=fr&taken-by=ricardocavolo
La collection « Tahirih », véritable hommage et soutient aux droits des femmes iraniennes, sera lancée en septembre 2017.
TGL : Vous êtes installé à Barcelone depuis deux ans maintenant. Quels sont vos ressentis sur la capitale catalane ?
R.C. : Une ville merveilleuse. Quant j’étais en Angleterre, à Brighton par exemple, je me sentais comme une plante qui avait besoin de soleil. A chaque fois que je rentrais en Espagne je cherchais le soleil pour absorber la lumière. Pour cela j’ai décidé de changer et de m’installer ici ; j’avais besoin d’un environnement international avec un grand aéroport pour mes déplacements continus.
Les Good Spots de Ricardo Cavolo à Barcelone
- Un tapas bar : Quimet y Quimet, une adresse spéciale qui a su rester pure et authentique.
- Son quartier coup de cœur : él barrio del Raval, très international avec des musées comme le CCCB, des boutiques de niche… J’adore !
- Un quartier pour dîner : Gràcia, le quartier où se trouve aussi mon atelier.
- Une plage : celle de Poblenou, moins touristique et fréquentée par rapport à la Barceloneta.
- Un musée : le MNAC (Muséo nacional de arte de Catalunya) est mon musée préféré dans le monde entier avec une collection d’art roman et du Moyen-Age. C’est l’une de mes principales sources d’inspiration. Ce lieu est une sorte « d’église inspirante » pour moi.
Pour en savoir plus sur les actualités de Ricardo Cavolo, consultez le site ricardocavolo.com