Horlogerie
Petit tour d’horizon des marques qui font la pluie et le beau temps sur le marché outdoor. Cette semaine, les spécialistes méditerranéens, alliés par excellence de la dolce vita, cultivent avec naturel un style sophistiqué tout en osant, pour certains d’entre eux, l’audace fun, voire sexy. A lire sur un transat ou en terrasse, bien sûr !
Emu
Fondée en 1951 près de Pérouse, en Ombrie, Emu (@emugroupspa) (acronyme d’Elettromeccanica Commerciale Umbra) fut l’une des premières sociétés à avoir développé et breveté une technique de plastification du métal, un matériau utilisé dès 1966 pour créer la chaise grillagée Rio. Un modèle culte (plus de 8 millions d’unités commercialisées) qui se vend dorénavant entre initiés sur eBay… Aujourd’hui, la marque collabore avec des figures de proue de la profession, comme Jean-Marie Massaud (collection Heaven), Jean Nouvel, Christophe Pillet ou Patricia Urquiola (Re-Trouvé), mais elle mise également sur la nouvelle génération de designers. Stefan Diez a ainsi signé le fauteuil Yard. Avec son élégant tissage de sangles élastiques sur armature acier, il a un air presque danois. Avec Grace, enfin, le jeune Britannique Samuel Wilkinson a rafraîchi la classique chaise de bistrot fifties, sans la nostalgie qui paralyse bien trop souvent toute créativité.
Ethimo
Ethimo (@ethimo) a été pensé par Carlo Confidati, l’ancien propriétaire d’Unopiù, comme un prolongement naturel de sa passion pour les jardins. Il a fait naître le Centre botanique Moutan, en Italie, près de Rome, qui abrite la plus grosse collection de pivoines du monde. En digne entreprise italienne, Ethimo ne se contente pas d’éditer des pièces résolument élégantes, comme le canapé Knit, de Patrick Norguet, en teck ou en acajou et corde tressée synthétique – qui pourrait facilement passer pour un classique du design danois –, ou la nouvelle collection d’humeur fifties de Mattia Albicini, Agave, qui a été dévoilée au dernier Salon du meuble, mais il est également partenaire d’événements culturels tels que le Festival de la fiction de Rome. Une tradition transalpine du soutien à l’art et à la culture qui remonte, il est vrai, aux Médicis…
Expormim
Cette entreprise familiale espagnole (@expormim) implantée à Moixent, près de Valence, fait de nouveau honneur à son activité originale des années 60 d’exportation d’osier en faisant du rotin créatif le fer de lance de son catalogue indoor, aux côtés de collections en matériaux 100 % outdoor, comme la corde de polyester – chaise Lapala de Lievore Altherr Molina. Pour y parvenir, la marque n’a pas hésité à faire appel à quelques designers pointus triés sur le volet, à l’instar d’Oscar Tusquets Blanca (fondateur de la maison d’édition de design BD Barcelona et ami de Salvador Dalí), ou Jaime Hayón. Signé par ce dernier, le fauteuil Frames à haut dossier en rotin courbé à la vapeur, à la façon des chaises Thonet, brouille les frontières entre le mobilier d’intérieur et d’extérieur, les sièges vernaculaires méditerranéens et les classiques danois. « L’idée était de rendre le rotin un peu plus statutaire, et de le faire entrer à l’intérieur. Mais la légèreté de la matière est synonyme de flexibilité et de spontanéité : un rayon de soleil qui arrive ? Hop, on sort la chaise ! »
Gandia Blasco
La collection géométrique en aluminium Na Xemana, que José Antonio Gandía-Blasco (@gandiablasco_official) a dessinée il y a plus de vingt ans avec l’architecte Ramón Esteve pour meubler les terrasses de sa maison des Baléares, continue de séduire les particuliers et les hôteliers. Il suffit de séjourner au W Barcelone ou à l’Altis Belém de Lisbonne pour s’en convaincre. Géométrie toujours, mais adoucie avec brio pour le fauteuil Big et pour le canapé Tropez, créés par Stefan Diez en 2012. Tous deux pourraient bien avoir une belle espérance de vie, eux aussi…