The Good Business
Depuis son lancement, en 2001, Richard Mille connaît une ascension fulgurante. Non contente d’avoir ébranlé le microcosme de la haute horlogerie en introduisant des modèles au design radical, à la technologie folle et aux prix stratosphériques, la marque s’installe dans une croissance pérenne. The Good Life était en Suisse pour visiter son QG.
Richard Mille est une maison qui a bousculé l’horlogerie. Sur la route qui mène aux Breuleux, petit village perché dans le Jura suisse, des forêts de pins noyés dans la brume succèdent à des champs toujours enneigés. Un paysage parfois ponctué par la traversée d’un village pittoresque. Entre les façades en crépi aux couleurs ternes des imposants chalets et les enseignes de fromageries locales, on croise également des manufactures spécialisées dans les boîtiers ou dans les bracelets de montres. Des indices discrets et épars qui ne laissent pas de doute sur la tradition horlogère de la région.
C’est ici qu’en 2001 Richard Mille (@richardmilleofficial) et Dominique Guenat créent Horométrie SA. L’entreprise est alors associée à Montres Valgine, une société centenaire fondée par la famille Guenat. Après le rachat de leur fournisseur de boîtiers Donzé-Baume par le groupe Richemont, en 2007, le groupe Richard Mille, plutôt que de trouver un nouveau fournisseur, saisit l’occasion d’investir dans un bâtiment flambant neuf de plus de 3 000 mètres carrés afin d’usiner ses propres boîtiers et une partie de ses composants, comme les ponts et les platines. ProArt (anciennement Prototypes Artisanals SA) rejoint ainsi Richard Mille en avril 2013, et acquiert le statut de sous-traitant exclusif. Au sein du groupe, on compte également d’autres partenaires historiques, comme APR&P (Audemars Piguet, Renaud et Papi), qui fournit les calibres tourbillon développés avec la marque, ou encore Vaucher Manufacture Fleurier, pour les kits de mouvements automatiques.
Chronologie
- 2001 : fondation de la marque et lancement du tourbillon RM 001.
- 2004 : lancement du modèle RM 006 Felipe Massa (édition limitée à 20 exemplaires), premier tourbillon au poignet du pilote de F1.
- 2005 : lancement du premier modèle pour femme, RM 007 Ladies Automatic, et ouverture de la première boutique Richard Mille à Hong Kong, Pacific Place.
- 2007 : Richard Mille intègre la Fondation de la haute horlogerie.
- 2010 : première participation au Salon international de la haute horlogerie Genève. Lancement du tourbillon RM 027 Rafael Nadal, d’un poids de 19 g, bracelet compris.
- 2012 : lancement de la RM 039 Aviation EB-6 Chronographe Flyback, première montre aviation de la collection comptabilisant près de 1 000 composants.
- 2014 : 22 boutiques en nom propre. Année de la femme, avec le développement de la collection féminine (RM 07-01, RM 037, tourbillons RM 19-01 Natalie Portman et RM 51-01 Michelle Yeoh).
- 2016 : partenariat avec Airbus Corporate Jets (présentation du modèle RM 50-02 ACJ).
- 2017 : présentation du modèle RM 50-03 McLaren F1, produit en collaboration avec McLaren.
Le site de Montres Valgine est dédié principalement à la recherche et développement, à la conception des modèles ainsi qu’à l’assemblage de toutes les montres Richard Mille, aux innombrables contrôles qualité et au service après-vente. Aujourd’hui, environ 150 personnes se répartissent sur les sites de ProArt et Montres Valgine, situés non loin l’un de l’autre. La visite débute officiellement dans les locaux de Montres Valgine. Alors qu’on tend une oreille attentive à l’exposé en cours, Yves Mathys, directeur général de Guenat SA-Montres Valgine, se joint à nous et se prête avec affabilité à l’exercice de communication.
On ne peut évidemment pas passer à côté de la montre qu’il porte à son poignet : « Une montre Richard Mille est un produit sans concession. Mais elle est agréable à porter et elle est adaptée à la vie de tous les jours. Elle peut résister à tous les chocs du quotidien », commente-t-il. Même pour le néophyte, les montres Richard Mille sont immédiatement reconnaissables avec leur architecture complexe et déconcertante. « Nous faisons tout pour développer des exploits techniques et être toujours à la pointe de l’innovation, ajoute Yves Mathys. C’est une recherche perpétuelle de l’extrême. »