The Good Business
Une rock-star de la science qui réinvente les antibiotiques, l’amministratore français de l’assurance italienne, l'ambitieux CEO de Monoprix... Ces 3 Français ont tous des têtes bien faites et des idées qui font bouger les lignes.
Xavier Duportet, la jeune pousse star de la biotech
Avec un enthousiasme sidérant, il raconte la naissance de sa passion pour les sciences, un dimanche ordinaire à Lyon, sa ville natale, où il volait à ses heures rêveuses le délice de scruter l’organisation grouillante des fourmis. « Je les connaissais toutes, les rouges Myrmica rubra, les noires, Lasius Niger… » Le jeune crack de la biotech, visage juvénile, bac à 16 ans, puis prépa à Jeanson-de-Sailly, est aujourd’hui le CEO fondateur d’Eligo Bioscience (@EligoBio), une start-up aux objectifs de révolution planétaire scientifique : réinventer les antibiotiques, en les dépeçant de cette « barrière résistante » qui menace la planète. Placé très tôt dans les radars du Massachusetts Institute of Technology (MIT), où il a fait sa thèse avant d’être sacré « innovateur français de l’année » en 2015, le précoce défricheur a délibérément choisi d’incuber Eligo Bioscience – 2 Mds € levés –, à l’Institut Pasteur. En parallèle, il a cofondé le Hello Tomorrow Challenge, un concours mondial interdisciplinaire de la tech. Tout cela au milieu d’un concert de dents qui grincent, tant la rock-star de la science piétine les vieux codes !
Philippe Donnet, l’amministratore français de l’assurance italienne
L’arrivée de cet « ex-Axa » (22 ans d’une carrière très internationale !) à la tête de Generali (@GENERALI) (500 Mds € d’actifs, 60 pays), en mars 2016, a fait aller bon train les pronostics : et si ce groupe d’assurances italien, aussi imprimé dans l’ADN de la Péninsule que Fiat ou Barilla, était racheté par sa rivale française ? Gros frisson vite démenti par Philippe Donnet, deuxième Français après Antoine Bernheim nommé à la barre du vaisseau amiral de Trieste. Polytechnicien, membre agrégé de l’Institut des actuaires français, Philippe Donnet, 55 ans, est à ses heures privées cet hédoniste aux allures de ténor, qui vit à Venise tout en aimant le rugby et la chasse. En 2000, il fut l’un des dauphins pressentis pour succéder à Claude Bébéar à la tête d’Axa. Apprécié pour son tempérament d’entraîneur zen, l’ex-directeur de Generali Italie, dont il a piloté la restructuration de grande ampleur, a d’ores et déjà divulgué les deux caps majeurs de sa feuille de route : baisser les coûts, augmenter le numérique. « L’assurance vit une révolution fascinante ! » lançait-il récemment devant un parterre d’étudiants de l’X.
Régis Schultz, le chantre de la distribution citadine
Le CEO de Monoprix (@Monoprix) ne cache pas son ambition de faire briller plus encore la pépite citadine du groupe Casino. Titulaire d’un DESS en finances d’entreprise à l’université Paris-Dauphine, qu’il a choisie parce qu’elle lui permettait « de travailler parallèlement pour financer ses études », explique-t-il à The Good Life, Régis Schultz traduit son passage dans le cockpit des enseignes qui lui sont confiées par l’un de ces décollages qui tiennent lieu de CV premium : + 10 % de part de marché chez But, dont il fut le patron de 2008 à 2012 ; + 10 de CA pour Darty, également revigoré sous sa direction. Et le CEO de pointer les deux fers de lance de Monoprix : le bio – « Naturalia (140 points de vente, 20 nouveaux par an), l’enseigne Bio de Monoprix, est en pleine croissance ! » souligne ce petit-fils d’agriculteur et de viticulteur originaire des coteaux d’Alsace –, et surtout les ventes en ligne, que le patron entend booster sans toutefois les déconnecter des magasins du centre-ville et de leur efficace système de livraison. Des tirs ajustés commerciaux qui sont devenus sa marque de fabrique. Pour Régis Schultz, la réussite, ça se clone !
Lire aussi
The Good Brains : 5 businessmen voraces qui font bouger les lignes
The Good Brains : trois Frenchies qui cartonnent