The Good Business
Hostaria Glass était déjà un grand succès. Puis l’audacieuse Cristina Bowerman inaugurait, il y a quelques semaines, son deuxième restaurant à Rome, le plus décontracté Romeo Chef & Baker, dans une ancienne concession automobile. The Good Life y était pour apprendre comment la reine de la cuisine créative a fait du quartier de Testaccio sa base.
C’est l’histoire d’une chef qui a fait souffler un vent de modernité sur la ville éternelle. Sa famille, dans les Pouilles, lui transmet le goût du voyage. Elle passera 16 ans entre San Francisco et Austin, via quelques escales à Paris et au Japon. Puis, un peu par hasard, Cristina Bowerman pose ses valises à Rome, et se lance dans Hostaria Glass, un projet de cuisine créative qui lui vaut sa première étoile Michelin en 2009. Infatigable, cette avocate atypique qui parle quatre langues, se lance dans un autre challenge. Ainsi, en mars dernier elle inaugurait un nouveau projet : Romeo Chef & Baker, dans une ancienne concession automobile de 2000 m2, reconvertie en restaurant, toujours accompagné de sa Giulietta, la pizzeria annexe mais aussi de Frigo, des camions à glaces à l’extérieur.
The Good Life : Californie, France, Japon… Ce parcours très international a influé sur votre carrière académique et professionnelle. Pour quelle raison avez-vous fait de Rome votre base une fois rentrée des Etats-Unis ?
Cristina Bowerman : Lorsque l’on veut faire quelque chose de bien, il faut y consacrer beaucoup d’énergie. Ainsi, après avoir vécu pendant 16 ans aux Etats-Unis, je sentais la nécessité de rentrer en Italie et retrouver une certaine confiance avec les pâtes, tout en apprenant des meilleurs chefs. Rome était une capitale qui me rendait curieuse et j’en ai profité pour travailler avec Angelo Troiani au restaurant Il Convivio. Malgré tous ses contrastes, je suis tout de suite tombée amoureuse de cette ville, d’autant plus qu’à l’époque, en 2006, la cuisine créative était peu connue ici. Pour moi, qui adore les défis, c’était un sacré challenge.
TGL : Qu’est-ce-que vous avez ramené avec vous des Etats-Unis ?
C.B. : Beaucoup d’ingrédients : de la coriandre fraîche, du citron vert, du piment et de l’avocat. Je m’amuse à les mélanger avec des produits traditionnels italiens comme des linguine, pâtes faites maison à la sauce tomate garnies à la poudre de café ou les taralli des Pouilles.
TGL : Quel sera l’impact de Romeo (et Giulietta, la pizzeria annexe) sur le quartier de Testaccio ?
C.B. : Romeo est un projet unique à Rome dont je rêvais depuis un moment. Sa réalisation a été – et continue à être – une aventure considérable. Nous l’avons vu se concrétiser jour par jour et cela a été une émotion inénarrable, surtout dans un quartier comme Testaccio, si riche en traditions et en trattorias typiquement romaines. J’ai comme l’impression de revivre la magie de Glass, mon premier restaurant où je continue à travailler le soir. Jusqu’à il y a quelques années, c’était la seule pépite contemporaine au milieu du folklore transtévérin. Même si nous ne sommes qu’au début, nous avons déjà des clients fidèles. C’est un plaisir de les accueillir, pressentir leurs envies et leur raconter notre histoire. Notre souhait est de créer une harmonie à las fois authentique et moderne qui se reflète dans le quartier.
TGL : Le challenge le plus dur depuis l’ouverture de Romeo ?
C.B. : En un mot : paperasse ! Mais je reste optimiste : les plus gros efforts sont aussi les plus satisfaisants et j’imagine qu’il y en a encore beaucoup à venir !
Les bonnes adresses de Cristina Bowerman à Rome
- Une place : Piazza di Pietra, est mon endroit coup de cœur à Rome.
- Un marché : le marché couvert à Testaccio.
- Un restaurant gourmet : Ristorante il Pagliaccio, via dei Banchi Vecchi, 129/a, tél. +39 06 6880 9595.
Ses restaurants :
Romeo Chef & Baker et Pizzeria Giulietta
Piazza dell’Emporio, 28
Tél. +39 06 32110120
Tél. +39 06 45229022
Glass Hostaria
Vicolo de’ Cinque, 58
Tél. +39 06 5833 5903
Son livre : De Cerignola à San Francisco et inversement, ma vie de chef à contre-courant, éd. Mondadori Electa, 16,90 €, en italien.