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L'aéroport d'Orly s'est lancé dans un plan absolument titanesque de modernisation visant à en faire une infrastructure incontournable, mondiale et connectée. Sa longue histoire, constituée de rayonnements et de revers, témoigne de l'évolution de cet objet urbain atypique qu'est l'aéroport.
L’aéroport d’Orly est un projet pharaonique, depuis ses débuts. « L’aérogare est, en effet, par sa conception et par ses dimensions, en proportion directe avec l’énorme et grandissant trafic de L’Aéroport de Paris. Elle correspond très bien, pour ce qui est de son emplacement, de son aspect et des voies qui la desservent, à ce qu’est et à ce que devient la capitale de la France (…). Bref, si jamais un ouvrage justifia, d’une part, la fierté de ceux qui l’ont édifié de leur cerveau ou de leurs mains, d’autre part, le témoignage du pays qu’ils ont ainsi servi, c’est bien celui que voilà, à la rencontre du ciel et de la terre. » C’est avec ces mots que le général de Gaulle inaugure l’aéroport d’Orly le 24 février 1961. La construction de cet aéroport, l’un des plus spectaculaires de l’époque, marque avec emphase l’entrée de la France dans la modernité.
L’écrin d’Henri Vicariot, pur produit du modernisme architectural, célèbre la sobriété, le luxe et l’élégance. Le faste version moderne et futuriste se déploie dans les matériaux utilisés : marbre, acier, verre, aluminium doré – surnommé « blond Orly ». Au premier étage de la grande halle, les murs-rideaux (les premiers en France) offrent une vue imprenable sur le tarmac. La société gestionnaire, L’Aéroport de Paris, capitalise déjà sur l’engouement populaire pour les promesses aériennes, si bien que le site abrite tout un monde urbain.
Terrasses, restaurants, magasins de luxe, hôtel, chapelle, cinéma, etc. Le transport aérien ne concerne encore qu’une minorité de privilégiés, mais qu’importe puisque les visiteurs affluent à tel point que, des années 60 à 70, Orly devient l’un des monuments les plus visités de France, devant Versailles et la tour Eiffel ! Le fameux Dimanche à Orly, chanté par Gilbert Bécaud en 1963, témoigne d’une époque où l’aviation s’appréhendait comme un spectacle et où l’aéroport faisait figure de théâtre.
En chiffres
- Situé à 12 km au sud de Paris.
- 2e aéroport de France.
- 13e aéroport d’Europe (10e de l’Union européenne).
- Superficie de 1 540 ha.
- 3 pistes dont 2 utilisables simultanément.
- 2 terminaux (Sud et Ouest).
- 36 compagnies clientes.
- 157 destinations.
- 80 postes de stationnement avions.
- 6 min de temps de roulage en moyenne.
- 115 000 t de fret.
- 29,6 M de passagers en 2015 (+ 2,8 %).
- 231 000 mouvements d’avions opérés en 2015 (limitation annuelle à 250 000 créneaux de décollage et d’atterrissage d’après l’arrêté du 6 octobre 1994 du ministre de l’Équipement, du Transport et du Tourisme).
- Couvre-feu quotidien : aucun atterrissage de 23h30 à 6h15 ni décollage entre 23h15 et 6h.