The Good Business
Jockum Hallin est un designer suédois atypique et autodidacte, 100 % dévoué à sa marque de niche indépendante, Our Legacy. The Good Life a échangé deux mots avec lui à Londres, lors de la présentation de sa première collection réalisée avec Vans, le mastodonte de la culture streetwear californienne.
Our Legacy s’inspire de la haute couture italienne, en passant par le style vintage des années 90 jusqu’au sportswear japonais, avec une – bonne – touche de minimalisme scandinave. Le tout présenté dans des look books que l’on pourrait considérer comme des livres d’art, shootés par des photographes renommés, tels que Viviane Sassen. Deux boutiques à Stockholm, une à Londres, deux à venir aux USA, 250 points de vente dans les concept-stores les plus hype du monde et maintenant une collection très californienne, avec Vans. On rêve ? Pas du tout. Jockum Hallin, co-fondateur nous dévoile l’univers Our Legacy.
The Good Life : Racontez-nous quelque chose à propos de Our Legacy… Quand est-ce-que vous avez eu l’idée de lancer votre propre marque ?
Jockum Hallin : Tout a commencé en 2005 avec une timide collection de T-shirts. L’idée n’était pas de lancer une marque – je n’ai pas une formation en stylisme – mais plutôt de créer des vêtements pour moi-même. J’avais 23 ans et je travaillais avec mon ami Christopher Nying (co-propriétaire de la marque avec Richardos Rosén, NDLR). On voulait s’exprimer avec des produits neutres et durables, mais qu’on n’arrivait pas à repérer sur le marché. C’était assez frustrant. Alors, on s’est dit pourquoi ne pas les faire nous-mêmes ? C’était un investissement personnel, nous avons grandi ensemble avec la marque depuis le premier jour. Aujourd’hui, on est encore trois propriétaires indépendants avec une équipe de 22 personnes dans nos bureaux à Stockholm.
T.G.L. : Et aujourd’hui, après dix ans, vous avez réalisé une collaboration avec Vault by Vans. Qu’est-ce-que cela signifie pour vous ?
J.H. : On est arrivés à un moment où l’ADN de Our Legacy est bien défini, et on peut finalement travailler avec d’autres marques. La collection réalisée avec Vault by Vans est une sorte de ode à mon adolescence. À l’époque, je faisais beaucoup de skateboard et j’écoutais du punk hardcore, bref, j’ai grandi avec Vans ! 15 ans après, c’est un honneur de collaborer avec cette marque. Il s’agit d’une collection – une gamme de vêtements et de chaussures streetwear – qui ressemble beaucoup aux modèles californiens des années 90. Nous avons ajouté aux modèles emblématiques de Vans du nylon technique, du cuir naturel suédois… Les typiques matériaux Our Legacy qui ont enrichi subtilement les pièces Vans.
T.G.L. : Où est-ce-que vous situez Our Legacy dans dix ans ?
J.H. : Après ma famille – j’ai deux enfants de deux et quatre ans –, Our Legacy est tout ce à quoi je pense pendant mes journées. On est encore une petite société avec un chiffre d’affaires d’environ 7,5 millions d’euros, mais nous sommes en train de vivre un très bon moment. On veut continuer à progresser avec les collections et parallèlement développer le retail en ouvrant plus de points de vente, tout en gardant notre indépendance. On compte ouvrir prochainement une boutique à Los Angeles et une autre à New York. Vous savez, en ce moment, les gens dans la mode tendent à acheter, sans trop réfléchir. Je trouve que cela très peu inspirant. Avec Our Legacy, nous voulons mettre à disposition de nos clients une collection assez vaste, mais après, c’est à eux d’assembler les pièces et de créer leur propre « mixtape ».
