The Good Business
Nommé en 2012 « Digital Champion » de la France auprès de la Commission européenne - autrement dit, le défenseur d'une société numérique dans l'hexagone - Gilles Babinet sort sa boule de cristal pour The Good Life...
The Good Life : Quelle sera LA révolution dans l’utilisation de la Data en 2017 ?
Gilles Babinet (@babgi) : Parler d’une seule révolution attendue pour cette année est un exercice difficile. On peut sans nul doute penser que les différents types de Deep learning vont radicalement se répandre, c’est même déjà le cas ! Il est aussi possible que la normalisation des données open data, pour les rendre cohérentes, devienne un sujet important au sein des instances internationales. Mais ce qui me semble le plus important c’est l’intégration d’espaces dédiés dans les processeurs à des traitements de type Artificial Intelligence. Ce changement ne s’est pas encore vraiment amorcé, mais cela devrait être le cas en 2017.
Gilles Babinet en 5 dates
Il a fallu faire des choix tant la vie de Gilles Babinet est pleine de tournants, de risques et de créations…
- 1987 : Il passe son Bac en candidat libre, à 20 ans !
- 1989 : Deux ans après l’obtention du baccalauréat il fonde sa première entreprise, Escalade Industrie.
- 1991 : Il fonde avec Clément Bataille Absolut Design, à l’origine, notamment de la silhouette du tram de Bordeaux.
- 2006 : Il vent Musiwave, une compagnie créée six ans plus tôt et spécialisée dans les sonneries de portables, pour 139 millions d’euros à Openwave.
- 2012 : Il est nommé Digital Champion pour la France auprès de la commission européenne, devenant le responsable du passage du pays à l’ère numérique.
The Good Life : Quels sont les entreprises ou grands groupes « traditionnels » qui, selon vous, réussiront le mieux leur passage à l’ère numérique ?
Gilles Babinet : Je ne peux que reprendre mon classement du eCAC : Engie, Orange et Société générale dans cet ordre. Ces trois sociétés ont fait des efforts considérables pour initier la transformation digitale : communication externe et réseaux sociaux, niveau de maîtrise technologique, ouverture sur un écosystème numérique, culture digitale… Mais ce n’est qu’un début, le gros du travail reste à faire. En effet, nous ne sommes qu’au troisième kilomètre du marathon de la transformation digitale !
Fleur Pellerin «J'ai échoué à faire comprendre les enjeux du numérique». Remarquable ; ce que je vis au quotidien. https://t.co/x6KWvuXVO4
— Gilles Babinet (@babgi) January 20, 2017
The Good Life : La puissance publique va-t-elle enfin passer le cap de la transition numérique en 2017 ?
Gilles Babinet : C’est possible… Mais il faut avoir à l’esprit que le monde politique et sa structure sont, de fait, en rupture avec l’esprit du digital. Le numérique, c’est l’intelligence des foules, le bottom up tandis que la puissance publique, particulièrement en France c’est plutôt l’inverse. Ce sont les mentalités qu’il faut changer, avant d’amorcer une vraie révolution digitale…