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Les serpents pourraient faire avancer la recherche sur la moelle épinière
Les serpents pourraient faire avancer la recherche sur la moelle épinière
jchassagne

The Good Business

Les serpents pourraient faire avancer la recherche sur la moelle épinière

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Au Portugal, des chercheurs ont découvert qu’un gène associé à de l’ADN non codant propre aux serpents, permettaient la création de moelle épinière sur des embryons de souris.

Le gène Oct4, responsable de la construction du tronc, est présent chez le serpent comme chez tous les vertébrés. Chez la souris, au stade embryonnaire, il cesse de fonctionner pour laisser sa place au gène responsable de la formation de la queue. Chez le serpent, il continue son travail jusqu’à créer une structure qui lui donne son corps si long à l’âge adulte. Pourquoi ? Des recherches menées depuis les années 60 ont démontré qu’une partie de l’ADN n’est utilisée qu’à un seul moment de la formation de l’embryon pour « activer » certains gènes. C’est ce qu’on appelle l’ADN non codant.

Des chercheurs de l’Instituto Gulbenkian de Ciência (IGC) au Portugal ont mené une expérience qui pourrait faire avancer les recherches sur les maladies médullaires. En effet, ils ont « placé » une partie de l’ADN non codant du serpent près du gène Oct4 sur des souris et ont remarqué que les rongeurs développaient des rangées de côtes supplémentaires.

L’ADN non codant

Longtemps considéré comme inutile (à sa découverte les chercheurs l’ont baptisé « Junk DNA », ou « ADN poubelle ») il est toujours mystérieux mais on sait désormais qu’il joue parfois un rôle important dans l’activation de certains gènes. Si plusieurs d’entre eux se retrouvent chez différents êtres vivants, comme le Oct4, l’ADN non codant qui les entourent peut être différents.

L’application de cette technique sur l’homme est encore loin… Dans une interview pour Science Mag, le spécialiste des serpents, Michael Richardson, est sceptique puisque l’extraction de l’ADN non codant chez le reptile est quasi-impossible à grande échelle, puisqu’il faut le prélever très peu de temps après la fécondation. Mais il reconnaît que cette découverte est une avancée majeure dans la connaissance de l’« ADN poubelle », puisqu’elle démontre que ce n’est pas le gène qui se transforme par lui-même mais bien une réaction biologique qui est responsable de son évolution.

Cette découverte pose aussi un problème éthique… Sur le long terme, qu’est-ce qui pourra empêcher un généticien mal intentionné de modifier la forme habituelle des êtres vivants, à des fins autres que médicales ?

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