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Saw palmetto, palmier‐scie, Serenoa ou palmier nain : derrière ces différentes appellations se cache une plante aux baies riches en phytostérols et en acides gras qui semblent bloquer les hormones responsables de l’hypertrophie de la prostate. Incontournable pour les hommes de plus de 40 ans, donc.
Originaire du sud-est des États-Unis, le saw palmetto est un petit palmier qui ne dépasse pas les 3 mètres de hauteur et croît sur des sols secs et sablonneux. Les Amérindiens ont découvert les bienfaits de ses petites baies bien avant l’arrivée des premiers colons, et les ont utilisées comme aliments pour traiter divers troubles du système urinaire chez les hommes et certains problèmes mammaires rencontrés par les femmes. Les Occidentaux, peu friands de ces petites baies, qui ont certes l’aspect d’olives, mais plutôt le goût du savon, ont néanmoins rapidement compris l’intérêt thérapeutique du palmier nain, notamment pour traiter les symptômes liés à l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP). Cette indication a d’ailleurs subsisté jusqu’en 1950 aux États‐Unis (date à laquelle les remèdes traditionnels ont été subitement mis en doute), et bien plus tard en Europe, puisque des chercheurs français s’y sont intéressés et ont mis au point, quelques années plus tard, un extrait à base d’huile comme traitement de l’HBP. Cet extrait est d’ailleurs toujours utilisé dans de nombreux pays… dont les États‐Unis, qui ont redécouvert les vertus des traitements traditionnels il y a une vingtaine d’années, avec le boom des magasins de produits naturels.
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Une action irréfutable sur la prostate
Comme tout remède traditionnel qui a de réels effets, le saw palmetto a fait l’objet de nombreuses analyses par la communauté scientifique en vue d’une exploitation de plus grande envergure. Habituellement grosse comme une noix et située sur l’urètre, la prostate est une glande qui, avec l’âge, a tendance à grossir et à pincer l’urètre. Le National Institute of Health (NIH) estime d’ailleurs que plus de 80% des hommes âgés de 50 à 60 ans en sont atteints. En cause : la dihydrotestostérone (DHT), une substance dérivée de la testostérone. Bonne nouvelle numéro un : l’HBP n’est pas nécessairement cancéreuse, et elle est d’ailleurs beaucoup plus courante que le cancer de la prostate. Bonne nouvelle numéro deux : elle peut être facilement traitée, sans forcément nécessiter d’intervention chirurgicale. Grâce aux extraits de saw palmetto, notamment. En effet, plusieurs métaanalyses, dont une réalisée en Europe en 2004, et une en Chine en 2008, ont montré que le palmier nain avait une réelle efficacité dans la réduction des symptômes de l’HBP. En 2007, cependant, une étude d’observation menée dans six pays d’Europe a pointé la moindre efficacité du palmier nain par rapport aux médicaments… ce qu’une étude menée en Espagne a réfuté, révélant que le traitement à base de saw palmetto est plus économique et d’égale efficacité. Quoi qu’il en soit, la Commission européenne et l’OMS ont tranché et reconnaissent l’usage du palmier nain pour traiter les troubles urinaires qui accompagnent l’hypertrophie bénigne de la prostate légère à modérée. Les extraits de palmier nain ont donc bien le pouvoir de réduire une prostate hypertrophiée, mais non cancéreuse, en prévenant la conversion de la testostérone en dihydrotestostérone. En revanche, les croyances selon lesquelles, en agissant sur le DHT, l’usage de palmier nain aurait des conséquences sur l’alopécie masculine ou l’augmentation du volume des seins chez les femmes ne sont pas (encore) justifiées. Idem concernant la prostatite, cette inflammation chronique de la prostate, qui présente des symptômes communs avec l’HBP : les résultats des études menées sont contradictoires pour le moment.
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Palmier nain seul ou combiné ?
Certains produits combinent du palmier nain avec de l’ortie, du prunier africain ou encore des graines de citrouille, en arguant d’une efficacité renforcée. Le mélange palmier nain et ortie est souvent employé, notamment en Europe, car l’ortie a également des effets bénéfiques sur les troubles urinaires. D’ailleurs, en 1995, des études menées auprès de 2080 sujets traités avec un extrait de ces deux plantes ont donné des résultats concluants, qui ont été confirmés par deux autres études, menées en 1996 et en 2005. Pour autant, selon une étude épidémiologique menée en 2006, il ne semble pas qu’un éventuel traitement préventif soit efficace contre le cancer de la prostate. Les chercheurs continuent pourtant de se pencher sur la question et scrutent un éventuel effet protecteur du palmier nain contre ce cancer. A suivre, donc…
Indications
- En gélules : 1 à 3 gélules par jour, Baies de Saw Palmetto, Solgar, 32 € environ.
- En jus : 3 fois 30 gouttes par jour dans un verre d’eau ou de jus de fruits, Serenoa Serrulata, Biover, 7 € environ les 50 ml.
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